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Montée inquiétante du cash : une fuite permanente des dépôts bancaires

Les chiffres récents publiés par Bank Al-Maghrib indiquent une légère baisse de la circulation fiduciaire à la fin du mois de mai. Comparée au mois d’avril, elle a diminué de 0,6%, atteignant un encours total de 369,6 milliards de dirhams en circulation. Malgré cette petite amélioration, le cash en circulation continue de suivre une tendance préoccupante avec des niveaux élevés depuis 2020.

Sous le titre « Cash en circulation: Légère accalmie en mai », L’Economiste fait état d’une situation contraignante pour la sphère financière précisant que sur une année, la circulation fiduciaire a augmenté de 12,4%, soit près de 41 milliards de dirhams en valeur. Et cette tendance à la hausse devrait s’intensifier à la fin du mois de juin.

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Selon un banquier de la place, cette hausse s’explique en premier lieu par l’Aid Al Adha, qui est traditionnellement une période de forte augmentation du cash en circulation au Maroc (les Marocains ont dépensé 18 milliards de dirhams cette année), suivie de la saison estivale, marquée par le retour des MRE (Marocains Résidant à l’Étranger) et les bonnes performances du tourisme. En effet, en juillet et août, la tendance devrait repartir à la hausse.

Cette montée du cash suscite des inquiétudes au sein de la sphère financière, car elle entraîne une perte pour les banques en matière de dépôts, d’autant plus que celles-ci font face à un manque de liquidité. Cette situation devient donc une faille dans le secteur financier, accentuant le déficit en liquidité dont souffrent les institutions bancaires. Bank Al-Maghrib avait d’ailleurs averti que les banques pourraient atteindre un déficit en liquidité de 107,1 milliards de dirhams d’ici fin 2023 et de 118,3 milliards de dirhams d’ici fin 2024.

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L’auteur de l’article attribue cette tendance à la hausse de la circulation de liquidité à quatre facteurs principaux. Premièrement, l’économie informelle qui gagne du terrain et représente désormais 30% de l’activité du pays. Ensuite, la pandémie de Covid qui a bouleversé les habitudes de consommation et d’épargne des Marocains, les poussant à privilégier davantage l’usage du cash. Les transferts des MRE qui ont également atteint des niveaux importants depuis 2020, contribuant à cette hausse. Enfin, la baisse des taux de rémunération de l’épargne qui est pour beaucoup dans cette situation désavantageuse pour les banques nationales.


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