Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, dans son rapport avancé, au Conseil de sécurité sur la situation au Sahara, rendu public en ce jour, a mis en évidence sans surprise et une fois de plus, l’absence de coopération de la part du polisario. Peu dévolutions et quelques points démontant la mauvaise volonté ont cependant été relevés de la part des deux protagonistes du Royaume, l’Algérie et le polisario.
Le Conseil de sécurité de l’ONU tiendra tout au long de ce mois d’octobre cinq réunions consacrées au Sahara. Le rapport annuel avancé du SG de l’ONU sur la situation dans la région est grosso modo basé sur les travaux la Minurso. Il est soumis, au demeurant en application de la résolution 2654 (2022) du Conseil de sécurité par laquelle ce dernier a prorogé le mandat de la MINURSO. Il fait office de bilan de l’année écoulée, et trace quelques perspectives à court terme de ce différend qui dure depuis près d’un demi-siècle.
Le rapport qui note en outre que la situation au Sahara occidental a continué d’être caractérisée par des tensions et des hostilités entre le Maroc et le polisario ont été maintenues au niveau de « faible intensité » lors de l’année écoulée », indique de même, que les séparatistes n’ont de cesse d’entraver les déplacements de la Minurso, menaçant même sa présence à l’est du mur de défense des Forces Armées Royales (FAR). Le document, présenté au Conseil de sécurité, sera examiné à huis clos lors des trois prochaines réunions de l’instance exécutive qui débuteront bientôt.
Hespress Fr, a joint Mohamed Taleb, membre du Conseil royal consultatif pour les affaires sahariennes (CORCAS), un spécialiste en la question. « Dans ce rapport où il est demandé l’arrêt des hostilités de la part des antagonistes du Royaume et qui retrace les activités de, de Mistura, reste bon en général et joue en faveur du Maroc. Les quelques rares mouvements des Forces Armées Royales (FAR) n’ont pas été mentionnés dans le rapport, c’est donc positif.
Pour Mohamed Taleb, rien de nouveau sous le soleil, le rapport de Guterres est d’un statu quo parfait, « à mon sens, on n’enregistre pas de percée. On va devoir donc, attendre le rapport de, de Mistura qui sera déposé la semaine prochaine pour se faire une idée, mais à mon avis le rapport du SG de l’ONU doit s’en inspirer grandement ». La copie du Russe, Alexander Ivanko, représentant spécial du SG de l’ONU pour le Sahara, et chef de la Minurso, devrait être déposée également au Conseil de Sécurité au cours des prochains jours, mais je ne pense pas qu’elle puisse être différente de celle du SG de l’ONU. Un projet de résolution sera présenté par la suite par les Etats-Unis (plume) pour approbation par les Membres du CS.
Cela dit, dans sa copie, le SG de l’ONU a réitéré son appel à « toutes les parties concernées par le conflit à s’engager dans la reprise des négociations ». Guterres reste optimiste et convaincu “qu’une solution politique à la question est possible, à condition que tous les intéressés s’engagent de bonne foi ». Pour Mohamed Taleb, le SG de l’ONU dans sa copie a réitéré son appel à « toutes les parties concernées par le conflit à s’engager dans la reprise des négociations ». Malgré ce contexte difficile souligne-t-il, « je reste convaincu qu’une solution politique à la question est possible, à condition que tous les intéressés s’engagent de bonne foi ». Si l’on s’en tient au rapport, ce sont les négociations de toutes les parties et le retour aux tables rondes qui sont le plus prisées.
Pour Mohamed Taleb, ce statu quo est certes une pérennité, mais pour autant, il ne faudrait pas s’endormir sur ses lauriers par le fait que « l’ONU reste disponible pour convoquer tous ceux qui sont concernés par la question du Sahara à la recherche d’une solution pacifique, une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable », encore faut-il activer ce processus. Le feuilleton de ses cinq réunions à venir tout au long de ce mois d’octobre, laisse déjà entrevoir vérités et contre-vérités sans grand espoir, cependant de changement dans le statu quo de la situation.
