En plus des pertes humaines et matérielles qu’a connues la province d’Al-Haouz après le séisme du 8 septembre dernier, celle-ci, à l’heure du bilan fait face à des pertes considérables parmi son cheptel particulièrement sa population ovine et caprine, qui constitue le pilier de son économie locale.
Cette perte de cheptel survient dans un contexte où le secteur de l’élevage est déjà affaibli par plusieurs années de sécheresse et un déséquilibre du cheptel national. Les autorités avaient été amenées à envisager puis à mettre en œuvre des mesures temporaires, notamment l’importation de milliers d’ovins pour l’Aïd Al-Adha, ainsi que de 200 000 bovins destinés à l’abattage, sans droits de douane ni TVA.
Lors du séisme du 8 septembre, les éleveurs des provinces touchées ont subi des pertes de près de 70 000 têtes de bétail, qu’il s’agisse d’ovins ou de caprins. Cette information a été rapportée par le ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, Mohammed Sadiki, lors de sa présentation du budget de son département devant la commission des secteurs productifs à la Chambre des représentants ce mercredi 1er novembre. Néanmoins, il est important de rappeler que la région d’Al-Haouz, bien que très agricole, ne représente qu’une partie relativement modeste du cheptel national.
En attendant, le ministère de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts s’efforce de trouver des solutions d’urgence pour soutenir les élévations des zones sinistrées et atténuer leurs pertes en termes d’ovins, de caprins et de bovins perdus lors du séisme. Cela dit, si dans l’urgence on a procédé à sauver des vies humaines et à prendre en charge les blessés, aujourd’hui à l’heure de la reconstruction, il est désormais crucial de trouver des solutions pour les familles qui ont perdu les animaux dont elles dépendent pour leur subsistance.
Les éleveurs dont une partie du bétail a survécu vivent dans la crainte de perdre davantage d’animaux alors que la saison hivernale s’installe avec ses conditions difficiles, rareté de la végétation et l’eau n’est pas toujours disponible pour abreuver les animaux. Avant le séisme, on estime le cheptel local à environ 410 000 têtes d’ovins (représentant 12% du cheptel de la région de Marrakech-Tensift-Al Haouz), 140 000 têtes de caprins et 35 500 de bovins.
Cependant, ces chiffres ont connu une baisse significative depuis le tremblement de terre qui a durement touché la région. Le ministre, Mohammed Sadiki, a également annoncé qu’une des priorités de leur plan d’urgence est la régénération des cheptels, avec un budget global de 1,34 milliard de dirhams. Une partie de cette somme, soit 122 millions de dirhams, sera consacrée à la distribution gratuite d’ovins et de caprins aux éleveurs ayant perdu leur bétail lors du séisme.
Par ailleurs, pour la mise en œuvre de cette mesure, l’Association nationale des éleveurs ovins et caprins (ANOC) sera chargée de fournir les animaux, tandis que le ministère débloquera les fonds nécessaires. De plus, le ministère de l’Agriculture s’engage à fournir gratuitement des aliments pour le bétail, sous forme de 518 000 quintaux d’orge, d’une valeur de 200 millions de dirhams, aux éleveurs touchés par le séisme. Des consultations et des réunions de travail ont déjà eu lieu avec la participation des institutions et des professionnels concernés. L’objectif est de répondre rapidement et efficacement aux besoins des populations touchées par le séisme, en particulier les éleveurs.
Cette région qui dépend traditionnellement de l’agriculture et de l’élevage comme principales sources de revenus aura subi d’importantes pertes parmi son cheptel, notamment en raison de l’effondrement de nombreuses étables et de structures destinées à abriter le bétail la nuit, de nombreux animaux domestiques ont été perdus. A tel point que dans certaines régions, les pertes ont été catastrophiques. Certes, en plus de l’effort déployé pour venir en aide aux sinistrés du séisme au Haouz, une campagne de secours avait mobilisés vétérinaires répondant à l’appel du Conseil de l’ordre national et des bénévoles de la protection animale venus des quatre coins du pays pour prendre soin des animaux touchés, qu’il s’agisse de mulets, de cheptel, de chiens ou de chats.
