L’Observatoire des Opinions Publiques Numériques vient de dévoiler sa dernière étude dressant un bilan des deux premières années (du 1er octobre 2021 au 30 septembre 2023) de l’empreinte numérique du gouvernement marocain. Cette empreinte s’est manifestée à travers un total dépassant le million de publications sur les réseaux sociaux.
L’empreinte numérique, mesure quantitative de la présence d’un ministère (y compris le chef du gouvernement) sur l’ensemble des médias sociaux, blogs, forums, presse numérique et sites web, est exprimée en nombre de personnes touchées par les publications le concernant. L’étude compare les empreintes numériques des différents acteurs gouvernementaux et leurs évolutions.
Le premier constat révèle que le digital s’est solidement établi comme un médium indispensable pour la communication publique. En effet, on observe une progression de plus de 21% du nombre de personnes touchées par l’actualité gouvernementale à travers le digital par rapport aux deux dernières années du gouvernement précédent.
De plus, le nombre de publications concernant l’action gouvernementale a considérablement augmenté de plus de 57%(1.09 million publications) par rapport aux deux dernières années de l’administration précédente. En moyenne, environ 1.500 publications par jour ont été diffusées sur l’actualité du gouvernement, bien que chaque Marocain ayant accès à internet n’en ait consulté qu’une tous les deux jours.
Dans l’univers numérique, ce sont principalement les réseaux sociaux tels que Facebook, X (anciennement twitter), Instagram et TikTok qui génèrent presque l’ensemble de l’impact. Facebook domine largement avec 90,6% du nombre de personnes touchées sur la période.
L’empreinte numérique du chef du gouvernement prédomine au sein de l’ensemble de l’Exécutif. En moyenne, chaque Marocain ayant accès à internet s’est arrêté sur trois publications par mois citant le chef du gouvernement. Il est important de noter que celui-ci a été l’objet d’un important « bad buzz » au cours du troisième trimestre 2022, ce qui a mécaniquement influencé le niveau de son empreinte numérique.
Dans le classement des cinq ministères les plus présents, le ministère de la Santé et de la Protection sociale occupe la première place, mais avec une forte baisse de -60% entre la première année (octobre 2021-septembre 2022) et la deuxième année (octobre 2022-septembre 2023). Cette diminution est principalement attribuable à la nette réduction des publications liées au COVID-19, qui alimentaient la majeure partie de l’empreinte numérique de ce ministère.
Dans ce même Top 5, les ministères de l’Equipement et de l’Eau ainsi que de l’Industrie et du Commerce sont les seuls à avoir vu leur empreinte numérique augmenter entre la première année (octobre 2021-septembre 2022) et la deuxième année (octobre 2022-septembre 2023), avec une hausse respective de +12% pour l’Equipement et l’Eau, et +47% pour l’Industrie et le Commerce.
Il convient de noter également que la plus importante avancée au sein de l’ensemble du gouvernement, entre l’année 1 (octobre 2021-septembre 2022) et l’année 2 (octobre 2022-septembre 2023), a été enregistrée par le ministère de la Transition Énergétique et du Développement Durable, avec une progression significative de +98%.
De plus, pour évaluer la pertinence et l’impact de l’information diffusée par les ministères, l’Observatoire des Opinions Publiques Numériques a examiné le volume d’engagement généré par les comptes sociaux de chaque ministère. Cette analyse s’est d’abord concentrée sur Facebook, une plateforme cruciale au Maroc pour toucher le « grand public » (à noter que Facebook compte 17,3 millions d’utilisateurs sur les 21,3 millions d’utilisateurs de réseaux sociaux au Maroc).
L’étude s’est notamment penchée sur LinkedIn, un réseau social moins important quantitativement mais plus ciblé, capable de générer un impact réel auprès de cibles professionnelles, notamment pour les ministères à caractère « économique et technique ». La combinaison de ces deux analyses offre une synthèse de l’intérêt des internautes pour la communication du gouvernement, en fonction des différentes cibles.
Sur Facebook, le ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication occupe la première place dans le top 5. Cette position s’explique par le fait que Facebook est principalement fréquenté par des utilisateurs âgés de 18 à 35 ans, ce qui rend logique l’investissement de ce ministère sur cette plateforme. Au cours des deux dernières années, il a publié plus de 1.760 contenus sur Facebook.
De son côté, LinkedIn connaît une croissance significative au Maroc, avec 4.1 millions de comptes en 2023, affichant une progression de 17.4%. Sur cette plateforme, le ministère de l’Industrie et du Commerce génère à lui seul 46% des engagements parmi les 5 premiers ministères, suivi de près par le ministère de l’Equipement et de l’Eau, puis par le ministère de la Transition Énergétique et du Développement Durable.
