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Pourquoi le Maroc choisit-il de maintenir ses relations avec Israël ?

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Les relations entre le Maroc et Israël pourraient traverser une période tendue et délicate, mais selon les experts, il est hautement improbable que Rabat renonce à ses engagements envers Tel-Aviv.

Les évolutions récentes dans la bande de Gaza laissent entendre que le Royaume pourrait réduire, voire geler temporairement sa coopération avec Israël tout en maintenant activement son soutien aux Palestiniens et en exprimant ses préoccupations quant à la situation humanitaire à Gaza. Néanmoins, il demeure peu probable d’envisager une rupture totale avec Israël.

Sollicité par Hespress FR à cet égard, Dr Mohammed Issam Laaroussi, professeur de relations internationales et directeur du Centre Perspectives d’études géopolitiques et stratégiques, souligne qu’en se basant sur un ensemble de données et en suivant l’approche de la politique étrangère marocaine, il est difficile d’imaginer que le Maroc romprait ses liens avec Israël dans cette situation particulière.

« On peut considérer que le Maroc adopte ce que l’on appelle la ‘dualité’, une dualité normative dans le traitement de la question palestinienne ou dans les relations avec Israël. Cela signifie que rompre les relations est évidemment lié à une révocation unilatérale d’accords, ou à se retirer unilatéralement d’un accord, et cela a aussi des implications« , a-il-expliqué.

Et d’ajouter: « Il existe des implications légales spécifiques à cet accord que le Maroc a signé en 2020, avec des charges potentielles sur les plans politique, sécuritaire, et juridique. Malgré cela, le Maroc continue de soutenir activement la cause palestinienne, la considérant comme l’une de ses priorités, et met systématiquement l’accent sur les droits historiques du peuple palestinien dans les Accords d’Abraham« .

De plus, les événements survenus dans la bande de Gaza le 7 octobre dernier placent le Maroc devant de nombreuses responsabilités, poursuit l’expert. Il précise que cet événement représente un tournant potentiel pour rediriger les relations dans une autre direction, éventuellement en réduisant leur ampleur, voire en donnant du temps pour que la situation se stabilise.

Selon l’universitaire, ceci est illustré par le refus du Maroc, aux côtés d’autres pays arabes tels que l’Arabie saoudite, Bahreïn, le Koweït, et d’autres membres de la Ligue arabe, de rompre leurs relations lors de la réunion du 11 novembre à Riyad.

« Lors de ce sommet, cette proposition a été confirmée, nous confrontant ainsi à une nouvelle réalité à traiter. Du côté du Maroc, aucune ingérence extérieure n’est acceptée, y compris les appels du responsable politique du Hamas exhortant le Maroc à se solidariser avec les Palestiniens et à rompre les liens avec Israël. Le Maroc ne se plie pas à de telles injonctions, car ce sont des décisions souveraines, et le Maroc demeure maître de son destin« , soulève notre interlocuteur.

Par ailleurs, Laaroussi à noté que quoi qu’il en soit, le Maroc cherche à atténuer la dynamique des relations bilatérales tout en réaffirmant son engagement envers de nouveaux projets, estimant que la situation actuelle requiert une pause pour redéfinir l’orientation des relations bilatérales sous leurs différents aspects. En fin de compte, il s’agit d’une évaluation de ces relations, sans nécessairement aboutir à une rupture définitive des liens, conclut l’expert.

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