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La Kasbah de Msoun face à l’usure du temps

Entre la ville de Taza et de Guercif, dans l’oriental marocain, se trouve la Kasbah de Msoun. Sur une carte, Msoun est facilement repérable, à quelques kilomètres de l’autoroute reliant la capitale à la ville d’Oujda. Plus ancien monument historique de la ville, la Kasbah de Msoun est exactement à 50 kilomètres ouest de Guercif. 

Plusieurs fois centenaires, le lieu a été bâti sous le règne de Moulay Ismail (1672 à 1727). Ce n’est qu’une des «76 Kasbah sorties de terre ou réhabilitées durant le règne du sultan alouite», nous explique l’historien Ahmed Amalik.

La kasbah de Msoun. / Ph.DR

Les constructions, comme celles-ci, ont été pensées «principalement pour protéger et sécuriser les routes empruntées par les caravaniers et les pèlerins, qui partaient jusqu’à La Mecque», poursuit l’historien. Néanmoins, le soucis majeur était d’ordre sécuritaire, car elles étaient aussi construites non loin des «tribus nomades, afin d’éviter tout conflit entre ces derniers et les sédentaires», souligne-t-il.

La tribu de Houara

La Kasbah de Msoun, longée par l’oued éponyme, «servait à protéger la route reliant la ville de Fès à Oujda, soit menant vers l’extrême est du royaume», précise Ahmed Amalik. Dans le temps, la tribu des Houara s’étendait «depuis la plaine de Tafrata, au sud-est de Guercif, jusqu’aux environs de Msoun», écrit le spécialiste de la littérature et de la culture berbères, Michael Peyron dans «Guercif».

La tribu des Houara, qui serait arrivée au Maroc entre le Xe et le XIIIe siècle, également présente en Algérie et en Libye, avait même été décrite par Ibn Khaldoun.

«Lors de la conquête musulmane, toutes les tribus portant le nom générique de Houara, tant celles qui remontent leur origine à El-Abter que celles qui ont Bernès pour ancêtres, habitaient la province de Tripoli et la partie du territoire de Barca qui en est voisine ; fait que rapportent également El-Masoudi et El-Bekri. Les unes possédaient des demeures fixes, les autres vivaient en nomades. Parmi elles, il s’en trouva une qui traversa les sables jusqu’au désert et s’établit à côté des Lamta porteurs du voile, qui habitaient près de Gaugaua, localité située dans le pays des Noirs, vis-à-vis de rifrîkïa.»

Au début du XX siècle, la tribu installée non loin de la Kasbah ne comptait pas moins de «20 000 habitants répartis en 1 200 tentes, et possédaient 50 000 ovins et 8 000 camélidés. Ce sont eux qui déjà depuis longtemps s’adonnaient à des cultures céréalières irriguées, tant dans le Fahma, que le long de la Moulouya», note Micheal Peuron.

De nos jours, les tentes ont disparues. Seules quelques façades de la mythique Kasbah défient encore l’usure du temps. D’ailleurs, pour les friands de nature sauvage, sachez que le parc national de Tazekka, l’un des plus anciens du royaume, n’est qu’à quelques kilomètres. D’une superficie de 680 hectares, ce lieu fait partie d’un circuit touristique de 76 kilomètres, où la découverte d’une faune et d’une flore majestueuse vous attendent.


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