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Poutine acceptera-t-il d’inviter le Polisario ?

En pleine guerre d’Ukraine, la Russie se prépare à accueillir un autre sommet avec l’Afrique. L’événement est prévu les 23 et 24 juillet prochains à Saint-Pétersbourg. Lors de la première édition organisée en octobre 2019 à Sotchi, la Russie avait écarté le Polisario. Une décision qui avait suscité des grincements de dents en Algérie et en Afrique du sud.

Cette année, le facteur de la guerre en Ukraine joue en faveur des deux principaux alliés du mouvement séparatiste sur le continent africain. En effet Alger et Pretoria se sont placées en grands défenseurs de la Russie, refusant de voter pour les résolutions de l’Assemblée générale des Nations unies condamnant l’invasion par l’armée russe du territoire ukrainien.

L’ANC se mobilise et Tebboune est attendu en mai à Moscou

Contrairement à 2019, lors du sommet de Sotchi, Moscou a grandement besoin de l’Afrique pour montrer qu’elle n’est pas mise au ban des nations. Son ministre des Affaires étrangères accuse déjà l’Occident de torpiller le sommet de Saint-Pétersbourg. «Les Etats-Unis et leurs vassaux font tout leur possible pour isoler la Russie à l’échelle internationale. En particulier, ils tentent de torpiller la deuxième édition du sommet Russie-Afrique programmée pour fin juillet à Saint-Pétersbourg, de décourager nos amis africains d’y prendre part», a déclaré cette semaine Sergueï Lavrov. 

A quelques mois de l’ouverture de ce conclave, une délégation de l’African National Congress (ANC), le parti au pouvoir en Afrique du sud, effectue une visite en Russie depuis le 1er avril. Sur son agenda des discussions avec la partie russe, «un réajustement de l’ordre mondial afin d’inverser les conséquences du néocolonialisme et du monde unipolaire qui prévalait auparavant». En effet, l’ANC ne rate aucune occasion pour se faire l’avocat du Polisario. La formation politique a même demandé officiellement, en février, au président Cyril Ramaphosa d’œuvrer à «l’expulsion du Maroc de l’Union africaine».

Ce déplacement a été appuyé par les fortes déclarations de la ministre sud-africaine des Affaires étrangères, Naledi Pandor, en faveur de Moscou. «Certains ne souhaitent pas que nous ayons des relations avec un vieil ami historique. Nous avons clairement indiqué que la Russie est un ami, et nous avons des partenariats de coopération depuis de très nombreuses années», a-t-elle souligné, jeudi 30 mars à Pretoria, lors de l’ouverture du Comité intergouvernemental conjoint Afrique du sud-Russie sur le commerce et la coopération économique avec le ministre russe des Ressources nationales et de l’Environnement, Alexander Kozlov.

Le sommet de Saint-Pétersbourg sera également précédé par la visite d’Etat du président algérien Abdelmadjid Tebboune en Russie, prévue en mai. Une occasion pour les deux alliés de signer d’importants contrats de coopération sécuritaires et militaires.

Contrairement au sommet de Sotchi d’octobre 2019, le contexte géostratégique et la mobilisation de l’Afrique du sud et de l’Algérie pourrait jouer en faveur du Polisario.


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