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Quelles perspectives après la refonte de glace ?

Les prémices d’une fonte de glace entre le Maroc et la France se dessinent. La visite du chef de la diplomatie française, Stéphane Séjourné au Maroc et sa rencontre avec le ministre des affaires étrangères Nasser Bourita, laisse présager une nouvelle ère de coopération et de partenariat, notamment après la confirmation claire du soutien du plan d’autonomie pour le Sahara marocain.

Depuis des siècles, le Maroc et la France ont partagé une relation complexe, marquée par un passé colonial et des intérêts géopolitiques parfois divergents. Cependant, dernièrement, des efforts concertés ont été observés pour renforcer les liens bilatéraux dans divers domaines.

La visite de Séjourné au Maroc marque la pièce angulaire de cette dynamique, toutefois, une question majeure se pose, la France adoptera-t-elle une position claire et nette en ce qui concerne la marocanité du Sahara ?

A cet effet, Hespress FR a approché Sabri Lhou, expert en droit international, en matière d’immigration et de sécurité, spécialiste des questions sahariennes, qui nous explique que « cette rencontre a marqué un tournant dans les relations entre les deux pays. Nous assistons à une fonte des glaces, une réconciliation tant attendue après une période d’apathie et de détérioration».

Pour l’analyste politique, « cette normalisation des relations ne s’est pas produite sans heurts. Le Maroc a dû faire face à des défis et à des incompréhensions, mais aujourd’hui, nous voyons poindre une lueur d’espoir. Il serait injuste de ne pas reconnaître les progrès réalisés par la France dans la confirmation de son soutien au plan d’autonomie du Sahara marocain, une position qui a été évoquée dès les déclarations de Sarkozy en 2007/2008 ».

De plus, poursuit-il, « la France n’a pas encore adopté une position aussi claire que celle des Etats Unis ou de l’Espagne. Il reste encore du chemin à parcourir. Cela soulève la question de ce que le Maroc attend des pays qui le soutiennent. La réponse est simple : le Maroc demande une position claire et sans équivoque, soit en soutenant le plan d’autonomie, soit en soutenant intégralement sa souveraineté ».

« En dépit de ce ralentissement, le Maroc doit faire preuve de pragmatisme », juge estime interlocuteur, notant que « les progrès se font lentement mais sûrement, et c’est là l’essentiel. Il est probable qu’après cette visite, une visite du président français puisse conduire à un soutien plus franc et intégral au plan d’autonomie du Sahara ».

Chaque affirmation de soutien marque un pas de plus dans ce trajet vers la paix et la stabilité dans la région. Le Maroc gagne un point, et il est maintenant temps d’attendre que d’autres pays suivent cet exemple louable.

Egalement joint par Hespress FR, Driss Lagrini, politologue et enseignant-chercheur à l’Université Cadi Ayyad de Marrakech croit fermement que cette visite est d’une importance capitale. « Elle représente bien plus qu’une simple rencontre diplomatique, mais plutôt un signe tangible d’un renouveau dans les relations bilatérales entre le Maroc et la France. Nous avons longtemps été témoins d’une période de tensions et de malentendus, une crise silencieuse qui a pesé sur les échanges et la coopération mutuelle. Mais aujourd’hui, nous pouvons entrevoir une lueur d’espoir, un chemin vers un avenir plus prometteur », souligne-t-il.

Mettant en avant les attentes du Royaume, le spécialiste rappelle que « le Maroc a déjà exprimé de manière claire et ferme sa position. Nous refusons catégoriquement tout partenariat fondé sur la malhonnêteté et l’exclusion. Nous aspirons à des relations équilibrées, basées sur la confiance mutuelle et visant à promouvoir l’intérêt commun. C’est là notre engagement inébranlable ».

Dans le détail, révèle-t-il, « la visite de Séjourné est un indicateur encourageant, porteur de nombreuses implications pour le futur des relations franco-marocaines. C’est le début d’une série de rencontres et d’échanges qui, je l’espère, renforceront les liens bilatéraux et ouvriront de nouvelles opportunités de collaboration ».

Et d’ajouter : « L’hexagone semble se diriger vers un soutien accru au plan d’autonomie pour le Sahara marocain. C’est un pas dans la bonne direction, un signe de compréhension et de solidarité. Cependant, je ne peux ignorer le fait que la position de la France demeure encore floue sur certains aspects. Nous espérons que dans les jours à venir, cette position se clarifiera davantage, ouvrant ainsi la voie à une coopération encore plus étroite et fructueuse ».

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