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Sans salaires depuis plusieurs mois, les employés optent pour l’escalade

En juin dernier, la branche « Délices Viande », filiale du grand groupe de charcuterie au Maroc « Koutoubia », a été accusée par la Confédération démocratique du travail (CDT) d’avoir licencié les membres d’un tout nouveau bureau syndical, créé le 26 mai 2023. Cette situation est survenue en raison de l’inaction des autorités du travail et de celles locales chargées de faire respecter la loi. Malgré des discussions avec les représentants du groupe, qui avaient « promis » de résoudre le sort des employés touchés, les promesses n’ont apparemment pas été tenues, comme l’a récemment communiqué la CDT à Hespress Fr. Ce syndicat envisage désormais des formes de protestation dans les jours à venir. Le point.

Un précédent article d’Hespress Fr, précise que l’affaire remonte au début de l’année lorsque les employés de « Délices Viande », une filiale du groupe « Koutoubia » propriété d’un député de la ville, ont dû se contenter, durant une période de trois mois d’une «avances sur salaire», leurs rémunérations d’étant pas versées.

Devant les protestations des employés qui réclamaient leurs droits, la direction invoquait des difficultés traversées par l’entreprise et la situation économique actuelle. Cela a conduit les employés à former un syndicat affilié à la Confédération Démocratique du Travail (CDT), comme l’explique Abdelghani Raki, membre du Conseil national de la CDT.

La création de ce syndicat au sein de « Délices Viande » n’a pas été bien accueillie par la direction, qui a œuvré à la dissolution de ce groupe composé de 15 membres. Selon Raki, par la suite, « 13 des membres du nouveau syndicat ont cédé à la pression de la direction en acceptant une somme d’argent en échange de leur démission, tandis que les deux autres membres, refusant +l’offre+, ont été licenciés de manière abusive ».

Face à cette situation, les employés de « Délices Viande » ont organisé une assemblée générale au siège de la CDT le mercredi 7 juin, sous la supervision du bureau régional, et ont élu un nouveau bureau syndical composé de 21 membres.

En raison du désir des travailleurs d’exercer leur droit constitutionnel à adhérer à un syndicat pour défendre leurs droits, dont les salaires impayés depuis trois mois, et pour mettre un terme à l’« intimidation et à l’exploitation sauvage » dont ils s’estiment victimes, le bureau régional de la CDT à Mohammedia a publié un communiqué énonçant plusieurs revendications.

À la suite de cette escalade, une assemblée générale s’est tenue le dimanche 13 août au siège de la CDT à Mohammedia. Cette réunion a rassemblé les travailleurs des entreprises de « Koutoubia », sous la supervision du bureau régional de la CDT et du bureau syndical.

Lors de cette rencontre, un rapport a été présenté concernant la récente réunion avec la direction de Koutoubia qui s’était tenue au siège de la préfecture de Mohammedia le 7 août dernier, comme indiqué par la CDT. La direction de l’entreprise, nous dit-on, s’était engagée lors de cette réunion à résoudre le problème des salaires impayés depuis le mois de mai jusqu’à ce jour.

Cependant, une semaine après cet engagement, aucun signe de bonne volonté de la part de la direction de l’entreprise n’a été observé, précise la CDT.

Face à cette situation, lors de l’assemblée générale du 13 août, plusieurs mesures ont été adoptées, portant notamment sur « la poursuite de la campagne de syndicalisation parmi les travailleurs, en résistant à toutes les formes d’intimidation, de peur, de mensonges et de désinformation ».

De plus, l’assemblée a décidé d’utiliser divers moyens de lutte, tels que les sit-in devant le siège de l’entreprise, les marches de protestation du siège de l’entreprise jusqu’au siège de la préfecture, et même le débryage.

Le bureau syndical est habilité à choisir la forme appropriée de lutte en coordination avec le bureau régional de la CDT, souligne le confédération, notant que cette décision a été prise dans le but de défendre les droits des travailleurs.

Il est à noter que malgré plusieurs tentatives, Hespress Fr n’a pas réussi à joindre le patron de Koutoubia et n’a pas reçu de réponse à ses appels et messages.

Affaire est à suivre …

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