Les pluies bienfaitrices qui s’abattent sur plusieurs régions du Maroc depuis jeudi dernier ne sont pas bien accueillies par les cultivateurs des fruits rouges. A l’approche de la cueillette en mars, les tempêtes et rafales de vent ont ravagé une saison prometteuse. Une violente tempête de vent et de pluie laissera certainement des marques indélébiles sur la production de fruits rouges dans le nord du pays.
Après cinq ans de sécheresse, ces précipitations viennent étancher la soif des terres arides du Royaume et illuminer le cœur des agriculteurs espérant un avenir fleurissant et rentable. Cependant, ce n’est pas toujours le cas. Les producteurs des fruits rouges affligés par la tempête Karlotta, déplorent les pertes. Sur la toile, plusieurs cultivateurs et producteurs des fruits rouges regrettent les dommages subis à leur culture.
A cet effet, Hespress FR a approché Mustapha Issat, expert en climat, en eau et en agriculture qui nous a confirmé que la tempête va certainement laisser des traces indélébiles sur la récolte des fruits rouges au Maroc. « En cette période où les caprices de la nature semblent imposer les destinées, les dernières précipitations viennent alléger la crise hydrique qui frappe le Maroc depuis plus de cinq ans et qui devient de plus en plus alarmante », déclare-t-il.
Il est indéniable que les précipitations ont eu un impact significatif sur les cultures de fruits rouges, notamment dans le nord du pays. « Ces tempêtes ont ravagé une grande quantité de ces précieuses récoltes, causant des pertes importantes pour les agriculteurs qui avaient placé leurs espoirs dans une saison fructueuse. La perte de ces cultures représente non seulement une diminution des revenus pour les agriculteurs, mais aussi une perte pour l’économie nationale, car les fruits rouges constituent une part importante des exportations agricoles du Maroc », déplore notre intervenant.
Cependant, ce qui est plus profond et plus urgent que les pertes matérielles, c’est la crise hydrique qui sévit au Maroc. Mettant en avant le dilemme auquel le Royaume fait face, notre interlocuteur souligne que « les barrages se remplissent à nouveau, mais la demande en eau potable et pour les secteurs vitaux ne cesse d’augmenter. L’agriculture, bien que soit le socle de notre économie, ne peut pas être notre seule préoccupation. La préservation des ressources en eau et l’approvisionnement en eau potable doivent être prioritaires« .
Dans ce sens, ajoute-t-il, « certes, les précipitations bénéficient à certaines cultures comme le blé et l’orge, dont la récolte sera attendue avec impatience. Mais il est essentiel de ne pas perdre de vue la crise hydrique qui menace notre nation. Les agriculteurs peuvent choisir de voir le verre à moitié plein en considérant que ces précipitations contribueront à sauver le Maroc de la soif ».
En attendant les solutions gouvernementales pour atténuer cette crise, « chaque goutte de pluie soulage quelque peu la pression », affirme Mustapha Issat, insistant que le fait de prévoir ces catastrophes demeure impossible. « Ces tempêtes naturelles sont imprévisibles et elles exigent une action concertée et immédiate pour garantir un approvisionnement en eau stable et durable. Cela nécessite des investissements dans l’infrastructure hydrique, la gestion des ressources en eau et des politiques agricoles durables« , estime-t-il.
En conclusion, le spécialiste insiste sur les effets positifs des dernières précipitations et l’espoir qu’elles insufflent dans le cœur des producteurs marocains. Il affirme à cet égard que « les récentes tempêtes et les précipitations qu’elles ont apportées ont eu des répercussions sur les fruits rouges et d’autres cultures. Cependant, l’urgence réside dans la gestion de la crise hydrique qui sévit au Maroc. Il est temps pour nous tous, responsables, agriculteurs et citoyens, de prendre des mesures audacieuses pour garantir la sécurité et la pérennité de notre approvisionnement en eau. Cela nécessite une vision à long terme et des actions concrètes pour assurer un avenir durable pour le Royaume« .
