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Une semaine décisive pour Macron! | Hespress Français

Même en pleines manifestations dans la rue des Français en colère, le sénat vient de voter la réforme de retraite du président Emmanuel Macron, le suspense reste entier pour savoir si une adhésion parlementaire à ce projet est possible. Une semaine décisive s’annonce. Un vote solennel est prévu au parlement cette semaine. Le grand quitte ou double de Macron est à l’œuvre.

Il n’y aucune forme d’exagération politique à affirmer que le président français est entrain de vivre la séquence la plus déterminante de son second mandat. Un sprint final jusqu’à jeudi prochain, jour du début du vote sur le projet de loi de réforme du système des retraites au sein du parlement.

Avant d’arriver à cette date cruciale, syndicats et oppositions ont montré avec une gamme variée d’expressions, manifestations, grèves, prise de positionnement parlementaire, leur refus absolu de cette réforme jusqu’à en faire un casus belli politique, sans doute beaucoup plus profond, plus unanime que ne l’était la lame de fond qui avait porté le très turbulent mouvement des gilets jaunes. Un des grands marqueurs politique du premier mandat de Macron.

Malgré des mobilisations massives portées au crédit des centrales syndicales, pour une fois unanimes dans leurs critiques de cette réforme, malgré une opposition politique qui avait vu les extrêmes, gauche et droite, parler le même langage de défi et de refus, Emmanuel Macron n’a pas bougé d’un iota sur sa réforme. Le gouvernement d’Élisabeth Borne a dû céder sur quelques points techniques sans grande signification et qui ne bouleversent pas fondamentalement la réforme pour tenter de plaire aux parlementaires des républicains, notamment la partie la plus réticente parmi eux.

Le recul sur l’âge proposé, demandé par les syndicats est pour Emmanuel Macron le point cardinal de sa réforme. Son gouvernement s’y accroche contre vents et marées. Même quand ses ministres sont politiquement malmenés, mis en difficulté à l’Assemblée nationale, le président affiche deux grandes sourdes oreilles. Pour lui cette réforme est vitale pour l’avenir du système des retraites français et il faut l’adopter quelque soit le prix politique à payer.

Si le gouvernement a remporté la bataille du sénat par l’adoption du fameux article sur l’âge de la retraite, le combat est loin l’être gagné pour Emmanuel Macron. Et la victoire dépend largement des positions que les parlementaires républicains vont adopter. Si dans l’ensemble et en suivant les déclarations du patron du Parti, Eric Ciotti, le soutien à la majorité présidentielle ne fait aucun doute, de nombreuses réticences et autres grincements de dents au sein même de ce parti se font entendre.

Au sein du parti des républicains existent deux tendances clairement identifiées face à ce débat. La première est celle qui consiste à rappeler que le cœur de la réforme des retraites présentée par Emmanuel Macron est une simple captation d’anciennes propositions de la droite républicaine et qu’il paraît illogique, voire contradictoire, de dénoncer aujourd’hui ce pourquoi le Parti s’est battu hier. Cette tendance des républicains acquise à la réforme estime que c’est le gouvernement qui s’est approché des républicains et non l’inverse.

L’autre tendance est celle qui s’est inscrite ouvertement dans l’opposition à Emmanuel Macron et qui rêve de constituer une alternative pour les séquences électorales à venir. Cette tendance pense que participer à le sortir de ce piège politique consiste à le renforcer et à faire disparaître l’identité politique des républicains et à l’assimiler à la majorité présidentielle.

Malgré de nombreuses demandes des syndicats, Emmanuel Macron n’a pas ouvert le Palais de l’Élysée à leurs représentants. Une attitude d’inflexibilité qui a été perçue comme une faute politique. Emmanuel Macron justifie son attitude par la nécessité de laisser vivre le temps parlementaire jusqu’à son terme institutionnel. Les syndicats y voient une dangereuse forme d’autisme politique qui peut générer une radicalité politique notamment lors des manifestations à venir.

Le pire scénario qu’Emmanuel Macron envisage aujourd’hui est que lors du vote au parlement il ne puisse avoir une majorité absolue, à supposer que les parlementaires des républicains lui fassent faux bond. Mais dans ce cas le gouvernement d’Élisabeth Borne est disposé à dégainer le fameux 49.3, article qui lui fait l’économie d’un débat et d’un vote.

Le recours à cet article dans ce contexte de refus massif, populaire et politique, de sa réforme équivaut pour Emmanuel Macron à jeter l’huile sur le feu de la contestation qui risque de s’amplifier et se radicaliser jusqu’à provoquer comme le prévoient certaines centrales syndicales une explosion sociale.

Un vote positif au parlement avec l’aide des républicains peut sauver les apparences institutionnelles de la démocratie et de leur logique parlementaire. Mais un recours vertical à ce fameux 49.3 peut susciter des réactions imprévues et donner du grain à moudre aux forces politiques et syndicales qui s’opposent à cette réforme pour continuer à protester et donc à empoisonner ce qui reste du second mandat d’Emmanuel Macron.

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