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Washington serre les vis à Alger !

La propagande officielle a beau enjoliver la visite du ministre algérien des affaires étrangères à Washington, tentant de la présenter comme une rencontre au sommet diplomatique entre les ministres des deux pays, elle ne parvient pas à effacer ce halo de convocation lancée par le secrétaire d’Etat, Antony Blinken à Ahmed Attaf, sommé de venir s’expliquer sur les différentes postures de son pays à l’égard de nombreuses crises régionales.

Et pour cause, le régime algérien donne migraine et urticaire à l’administration américaine. Sans aucun doute, la récente visite du président algérien, Abdelamjid Tebboune en Russie et en Chine place son pays ouvertement dans le spectre des pays antagonistes aux intérêts américains.

Non satisfait de continuer à financer la machine de guerre russe en Ukraine à travers de gigantesques contrats d’armement, le président algérien propose de quitter le système économique mondial géré par le dollar et l’euro pour rejoindre les forces économiques concurrentes à la puissance américaine et européenne.

Même s’il était difficile de faire la part des choses dans cette attitude entre la maladresse des ignorants et le sérieux d’une conviction politique, Abdelmajid Tebboune avait choqué l’opinion internationale par une telle légèreté. L’Algérie dont les intérêts économiques et le volume d’échanges commerciaux sont majoritairement avec l’Union européenne, ne propose ni plus ni moins qu’un gigantesque hara-kiri politique.

Faut-il rappeler que cette rencontre entre Blinken et Attaf fut précédée par de nombreuses démarches de la part d’influents députés américains qui demandent ouvertement à l’administration Biden d’imposer des sanctions économiques à Alger à cause de son soutien financier et militaire au régime russe.

En plus de la problématique question russe, Washington a dû serrer les vis du régime algérien sur au moins trois sujets que l’administration américaine estime importants dans sa relation avec Alger.

Le premier est le comportement suspect de certains milieux militaires algériens avec les organisations terroristes dans la région du Sahel. Dans un contexte où il y a un risque d’intervention militaire internationale au Niger pour y rétablir l’ordre institutionnel, les relations suspectes de l’Algérie avec la mouvance terroriste régionale est à scruter avec beaucoup d’attention.

La deuxième problématique qui intéresse au plus haut point l’agenda américain dans la région est la promotion des accords d’Abraham que Washington considère comme une précieuse rampe de lancement pour l’instauration de la paix et de la stabilité. Le régime algérien se devait d’expliquer son double discours, celui qu’il sert à la diplomatie américaine en étant favorable à la paix et à la solution de deux Etats et celui extrémiste et de propagande qu’il sert à son opinion publique sur la non reconnaissance de « l’entité sioniste », sans aucun doute le fruit de son alliance maléfique avec le régime iranien, toujours honni par les Américains.

La troisième préoccupation américaine discutée avec le ministre algérien a été l’agressivité militaire de son régime et ses multiples menaces de déclarer une guerre contre son voisin marocain, soit directement, soit en la sous-traitant aux milices séparatistes du Polisario. D’ailleurs, le positionnement américain sur l’affaire du Sahara a fait l’objet d’une tentation de manipulation propagandiste de la part du régime algérien vite dissipée par Anthony Blinken en personne. Le message US est limpide: L’administration américaine reconnaît la souveraineté du Maroc sur son Sahara et fait confiance aux Nations unies pour incarner et inscrire dans le marbre institutionnel international cette reconnaissance.

Contrairement à ce que propagent pompeusement les médias officiels algériens, la rencontre Blinken/Attaf n’avait pas pour objectif de discuter des valeurs communes entre l’Algérie et l’Amérique. Il s’agissait plutôt d’une interpellation à multiples segments de la part des Américains pour savoir si le régime algérien n’a pas rejoint la liste des « rogue States » ouvertement ennemis de Washington comme la Corée du Nord, la Russie, l’Iran ou la Syrie.

Toute la question est de savoir si les réponses, les promesses et les justifications fournies par le ministre Ahmed Attaf au nom du régime algérien ont convaincu l’administration américaine de ne pas passer à l’étape supplémentaire de la sanction et de la punition. Il serait intéressant de surveiller les prochaines prises de position du régime algérien et tenter d’y détecter l’influence de la menace américaine. Ce qui est certain c’est que la virée américaine du ministre Attaf n’a pas été une promenade de santé mais plutôt un douloureux passage sur le grill des choix politiques de Washington.

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