A LIRE ABSOLUMENT ! M. MACRON OU LES 07 PÊCHÉS D’UN PRÉSIDENT
HIBAPRESS-RABAT- Dr LAQABI Said/ FPD SAFI/ Université Cadi AYYAD
Après un long feuilleton, XIXe siècle, l’écrivain Henryk Sienkiewicz (1846-1916), originaire du Royaume de Pologne alors sous administration russe, publia son roman épique et historique Quo Vadis : un récit des temps de Néron (1895). Il obtint, quelques années plus tard, en 1905, le tout frais Prix Nobel de Littérature dont c’était la cinquième édition.
En vérité, loin de moi toute tentative de créer une ressemblance entre un brave Macron et un Néron incendiaire, e lyre, de Rome.
Toutefois, d’aucuns sont interpellés par les récents évènements qui se déroulent dans l’Hexagone et qui ont atteint un degré de violence sans précédent après le décès dramatique d’un jeune Français d’origine algérienne, à Nanterre (haut lieu des soixante-huitards).
Ce meurtre ne fut que l’étincelle qui allait suffire pour faire exploser un baril de poudre déjà prêt à allumer l’incendie qui couvait. En effet, le problème des banlieues et de ses peuples issus d’une immigration de plus en plus massive déjà, dans la France d’avant l’ère Macron. Un des pics historiques de ce flux migratoire fut, sans doute, la période des “Trente glorieuses”, juste après la 2nde Guerre mondiale, où le pays, pour se reconstruire (Plan Marshall entre autres) et se moderniser (principalement sous la houlette du Président G. Pompidou), eut besoin d’une main d’œuvre peu ou prou qualifiée, qu’on alla puiser au Maghreb et en Afrique subsaharienne.
Cependant, le modèle assimilationniste français d’essence jacobine n’a, alors, que peu fonctionné contrairement au modèle britannique, avec cette émigration de culture euphémiquement “différente”, en comparaison avec l’arrivée d’un Polonais, d’un “Rital”, d’un Arménien ou d’un Espagnol…
Par un rejet mutuel, parfois assumé, la spirale infernale se mit en marche : repli communautaire souvent exacerbé, ghettoïsation, marginalisation, pour finir par un échec : le résultat se traduisit par des violences physiques et symboliques, subies et exercées.
Tout cela est connu et reconnu. Mais où M. Macron a-t-il failli ?
Elu et réélu pour sa jeunesse qui rappelait des promesses d’innocence de l’ère Kennedy, son éloignement de la caste des énarques ( diplômés de l’ENA), et un mode de vie suffisamment iconoclaste pour ne pas déplaire au microcosme audiovisuel et politico-culturel parisien.
L’actuel Président continue à mener son pays droit dans le mur : cette énième crise n’est qu’un malheureux jalon dans une litanie bien sinistre, que ce soit à l’Intérieur ou à l’Extérieur. Suit un aperçu non exhaustif.
1- La Crise des Gilets jaunes
Elle a commencé le samedi 17 novembre 2018, lorsque, partout en France, des actifs et des retraités de tous âges, ont commencé à bloquer des routes, en signe de protestation contre l’annonce, le mois précédent, d’une nouvelle augmentation du prix des carburants. La crise a duré jusqu’à l’hiver 2019 et a été marquée par des occupations de ronds-points et des violences.
2- La Crise des Retraites
Crise qui a mobilisé toute la France contre la manière avec laquelle le prolongement de l’âge du travail a été augmenté et passé en force, au sein des structures législatives.
3- Rejet de l’Afrique subsaharienne ( Mali, Burkina Faso)
« Le 15 août 2022, poussés dehors par la junte au pouvoir à Bamako, les derniers soldats de l’opération Barkhane quittaient le territoire malien. Un départ en catimini après 9 ans sur place à combattre les groupes armés jihadistes. Nouvel affront pour Paris : le 24 janvier 2023, la junte burkinabè demandait le retrait sous un mois des forces spéciales françaises de l’opération Sabre stationnées au Burkina Faso… »
4- Cassure avec l’Axe Washington – Londres, et coup de canif australien
En 2016, le gouvernement australien signe, avec Naval Group, un contrat de 34,3 milliards d’euros (réévalué plus tard à 56 milliards d’euros) pour la construction de douze sous-marins à propulsion diesel.
Le 16 septembre 2021, au cours d’une allocution conjointe avec Joe Biden et Boris Johnson, le Premier ministre australien, Scott Morrison, annonce mettre fin au contrat avec Naval Group, au profit de la nouvelle alliance AUKUS.
. Ce sont les États-Unis qui, d’office, fourniront à l’Australie huit sous-marins nucléaires d’attaque
5- L’humiliation russe, avec la gigantesque table marmoréenne, à Moscou et Refus de la présence de M. Macron au sommet du BRICS, prévu en Afrique du Sud ( fin Août 2023).
6- Divergences criardes avec l’Italie
Des propos peu amènes contre la première ministre italienne, Giorgia Meloni, à propos de l’Immigration, ( de Mars à Mai 2022) ont déclenché une crise politique sans précédent.
6- La salade russe au Maghreb où l’échec est plus flagrant
Voir l’excellent article de Laurent Gayard : «Ne sacrifions pas Rabat pour Alger» publié le 16/09/2022 dans le Figaro. En substance, M. Macron perd Rabat, sans pour autant gagner l’estime d’une Algérie ambivalente.
Pire, cette dernière surfe, sournoisement, sur la vague des émeutes actuelles en France, pour donner des leçons de morale à Paris sur les Droits de l’Homme, via un communiqué du Ministère Algérien des Affaires Etrangères, daté du 29 juin 2023.
« Le ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger a appris avec choc et consternation la disparition brutale et tragique du jeune Nahel et les circonstances particulièrement troublantes et préoccupantes dans lesquelles elle est intervenue »,
7- Des difficultés économiques en perspective
Toutefois, la pire perspective consiste en le bilan économique à venir, avec une explosion de la dette publique à 112 % (prévision de Marc TOUATI, président du cabinet conseil ACDEFI – Paris).
Le bilan de M. Macron, pourtant banquier… est plutôt déficitaire. Il est donc, désormais légitime, pour les Français et ceux impactés par les politiques françaises, de se poser la question : quo vadis (où vas-tu), M. Macron ?
