Art & CultureHibapress

Les Golden Globes marqués par la déflagration Oppenheimer et la mise au placard de la poupée Barbie

HIBAPRESS-RABAT-GG

Les Golden Globes ont été marqués dimanche dernier par la déflagration Oppenheimer, grand vainqueur de la cérémonie, et la mise au placard de la poupée Barbie, avec aussi des honneurs appuyés pour le film français Anatomie d’une Chute, récompensé par deux trophées.

Le biopic de Christopher Nolan sur le père de la bombe atomique a reçu cinq prix et raflé toutes les catégories majeures: meilleur film dramatique, meilleur réalisateur, meilleur acteur pour Cillian Murphy, qui incarne Robert Oppenheimer, et meilleur second rôle pour Robert Downey Jr, qui prête ses traits à un politicien, grand rival du scientifique.

«Une grande histoire sur le dilemme éthique des armes nucléaires. Est-ce que ça a une chance de marcher ? Non.», a plaisanté M. Downey Jr. «Sauf si Universal mise tout sur Christopher Nolan pour diriger Cillian Murphy.»

«En tant que réalisateurs, nous réunissons des gens et nous essayons de les amener à donner le meilleur d’eux-mêmes», a expliqué le créateur d’Inception et d’Interstellar, rendant hommage à ses acteurs.

Parti favori avec huit nominations, le film a aussi raflé le prix de la meilleure bande originale.

Barbie, poupée boudée

Barbie, autre favori de la soirée, a en revanche été boudé par le jury. Les votants lui ont préféré Pauvres Créatures, déjà honoré par le Lion d’Or à la Mostra de Venise, pour le titre de meilleure comédie.

Dans la même logique, c’est Emma Stone et son rôle de Frankenstein au féminin dans ce film fantaisiste, qui a été élue meilleure actrice, plutôt que l’interprète de la poupée peroxydée, Margot Robbie.

Nominée neuf fois, la satire féministe de Greta Gerwig, qui voit Barbie découvrir la misogynie du monde réel, a dû se contenter de deux récompenses secondaires: le nouveau Golden Globe du meilleur succès commercial – logiquement attribué après sa domination écrasante au box-office l’an dernier – et celui de la meilleure chanson.

Barbie a également été devancée pour le prix du meilleur scénario par le film français Anatomie d’une Chute, qui a doublé la mise en raflant le titre de meilleur film en langue étrangère. De quoi confirmer l’attrait universel de la dernière Palme d’Or cannoise.

Émue, sa réalisatrice Justine Triet a raconté sa surprise de voir son long-métrage, qui raconte le procès d’une écrivaine accusée du meurtre de son mari et dissèque la dégringolade de leur couple, tant apprécié.

Pendant l’écriture avec son compagnon Arthur Harari, «nous n’arrêtions pas de nous dire que nous nous amusions beaucoup, mais que personne n’irait voir ce film», a-t-elle expliqué. Selon elle, le long-métrage «traite de la vérité et de l’impossibilité de la cerner.»

Ce double succès risque de susciter des regrets en France, car Anatomie d’une Chute ne pourra pas prétendre à l’Oscar du meilleur film international. Il a été snobé pour représenter l’Hexagone au profit de la Passion de Dodin Bouffant, une romance historique entre deux gastronomes.

Le battage médiatique autour du phénomène «Barbenheimer», qui a rempli les salles partout dans le monde cet été, tombait à pic pour redonner du lustre aux Golden Globes, récemment rachetés et réformés par des investisseurs privés.

Parmi les autres têtes d’affiches, Lily Gladstone a remporté le prix de la meilleure actrice dans un film dramatique, pour son rôle d’amérindienne confrontée à l’avidité capitaliste et à une série de meurtres dans sa tribu, dans la fresque historique de Scorsese Killers of the Flower Moon.

«C’est une victoire historique, elle n’appartient pas qu’à moi», a souligné la comédienne amérindienne.

Pour cette cérémonie placée sous le signe du renouveau, l’hôte de la soirée Jo Koy a soigneusement évité les blagues polémiques, en réservant ses traits d’esprit au duo «Barbenheimer».

«Je ne veux pas que vous pensiez que je suis un pervers, mais c’était un peu bizarre d’être attiré par une poupée en plastique», a lancé l’humoriste, avant d’ironiser sur les trois heures d’Oppenheimer, comparables à une série.

«Je l’ai adoré, surtout la première saison», a-t-il plaisanté.

La série The Bear, qui plonge dans l’arrière-cuisine d’un restaurant de Chicago, a elle dominé les catégories comédiques.

Enfin la production américano-coréenne Acharnés a remporté le prix de la meilleure mini-série.

 

 


Continuer la lecture

close

Recevez toute la presse marocaine.

Inscrivez-vous pour recevoir les dernières actualités dans votre boîte de réception.

Conformément à la loi 09-08 promulguée par le Dahir 1-09-15 du 18 février 2009 relative à la protection des personnes physiques à l'égard du traitement des données à caractère personnel, vous disposez d'un droit d'accès, de rectification, et d'opposition des données relatives aux informations vous concernant.

Afficher plus
Bouton retour en haut de la page