HibapressInternational

L’OMS ORGANISE LE 1ER SOMMET MONDIAL DE HAUT NIVEAU SUR LA MÉDECINE TRADITIONNELLE. CONNAISSANCES ET POSSIBILITÉS D’ACCÉLÉRER LA SANTÉ POUR TOUS. THÈME COMPLET

HIBAPRESS-RABAT-OMS

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) organise le Sommet Mondial sur la Médecine traditionnelle les 17 et 18 août 2023 à Gandhinagar, Gujarat (Inde). Le Sommet, organisé conjointement par le gouvernement de l’Inde, sera l’occasion d’examiner le rôle de la médecine traditionnelle, complémentaire et intégrative pour relever les défis sanitaires urgents et favoriser les avancées dans les domaines de la Santé mondiale et du Développement Durable.

Parmi les participants de haut niveau figureront notamment le Directeur Général et les Directeurs Régionaux de l’OMS, les ministres de la Santé du G20 et des invités de haut niveau des pays des six Régions de l’OMS. Des scientifiques, des praticiens de la médecine traditionnelle, des agents de santé et des membres d’organisations de la société civile y participeront également.

Atteindre la santé pour tous

Dans le cadre du Sommet, les participants étudieront les moyens d’intensifier les progrès scientifiques et de réaliser le potentiel des connaissances fondées sur des bases factuelles dans le recours à la médecine traditionnelle pour la santé et le bien-être des populations du monde entier. Des scientifiques et d’autres experts dirigeront des discussions techniques portant sur la recherche, les bases factuelles et l’apprentissage , les politiques, les données et la réglementation , l’innovation et la santé numérique , ainsi que la biodiversité, l’équité et le savoir autochtone.

« La médecine traditionnelle peut jouer un rôle important et catalyseur dans la réalisation de l’objectif de la couverture sanitaire universelle et des cibles mondiales liées à la santé qui accusaient un retard avant même les perturbations causées par la pandémie de COVID-19 », a déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur Général de l’OMS. « L’intégration de la médecine traditionnelle dans les soins de santé – de manière appropriée, efficace et, surtout, en toute sécurité et sur la base des dernières données scientifiques – peut contribuer à combler les lacunes en matière d’accès pour des millions de personnes dans le monde. En effet, cette possibilité constituerait une étape importante vers l’adoption d’approches globales et centrées sur les personnes en matière de santé et de bien-être.

Lors de la réunion de haut niveau des Nations Unies sur la couverture sanitaire universelle qui s’est tenue en 2019, les chefs d’État et de gouvernement ont reconnu la nécessité d’inclure des services de médecine traditionnelle et complémentaire à l’efficacité avérée, en particulier dans les soins de santé primaires, pierre angulaire des systèmes de santé, afin de parvenir à la santé pour tous. Aujourd’hui, la médecine traditionnelle et complémentaire est bien établie dans de nombreuses régions du monde, où elle joue un rôle important dans la culture, la santé et le bien-être de nombreuses communautés. Dans certains pays, elle constitue un volet important de l’économie du secteur de la santé et, pour des millions de personnes dans le monde, il s’agit de la seule source disponible de soins de santé.

Faire progresser la science consacrée à la médecine traditionnelle

La médecine traditionnelle a contribué à des découvertes médicales révolutionnaires et continue d’être très prometteuse. Des méthodes de recherche telles que l’ethnopharmacologie et la pharmacologie inverse pourraient contribuer à identifier de nouveaux médicaments sûrs et dont l’efficacité thérapeutique est avérée, tandis que l’application de nouvelles technologies en santé et en médecine – par exemple la génomique, les nouvelles technologies de diagnostic et l’intelligence artificielle – pourrait permettre de franchir de nouvelles frontières en matière de connaissances sur la médecine traditionnelle.

Dans un contexte où le recours à la médecine traditionnelle est de plus en plus important dans le monde entier, la sécurité, l’efficacité et le contrôle de la qualité des produits traditionnels et des thérapies fondées sur des procédures demeurent des priorités majeures pour les autorités sanitaires et le public. Le terme « naturel » ne signifie pas toujours que le produit est sûr, et des siècles d’utilisation ne sont pas une garantie d’efficacité, par conséquent, une méthode et un processus scientifiques doivent être appliqués pour fournir les bases factuelles rigoureuses requises en vue de la recommandation de médicaments traditionnels dans les lignes directrices de l’OMS.

« Il conviendrait d’appliquer les mêmes normes rigoureuses à faire progresser la science sur la médecine traditionnelle qu’à d’autres domaines de la santé. Pour ce faire, il faudra sans doute repenser les méthodologies afin de tenir compte de ces approches plus globales et contextuelles et de fournir des données suffisamment concluantes et solides pour aboutir à des recommandations politiques », a déclaré le Dr John Reeder, Directeur, Programme spécial UNICEF/PNUD/Banque mondiale/OMS de recherche et de formation concernant les maladies tropicales et Directeur, Département Recherche pour la santé.

Le Sommet sera aussi l’occasion pour les participants de se pencher sur la recherche et l’évaluation relatives à la médecine traditionnelle, y compris les méthodologies susceptibles d’être utilisées pour élaborer un programme de recherche mondial et fixer des priorités en matière de médecine traditionnelle, ainsi que les défis et les opportunités découlant de 25 années de recherche dans le domaine de la médecine traditionnelle. Des présentations seront faites sur les conclusions des examens systématiques de la médecine traditionnelle et de la santé, des cartographies de l’efficacité thérapeutique et une cartographie mondiale de la recherche sur la médecine traditionnelle fondée sur l’intelligence artificielle.

Une base de connaissances plus solide permettra aux pays d’élaborer des mécanismes et des orientations politiques appropriés en vue de réglementer, d’assurer le contrôle de la qualité et le suivi des pratiques, des praticiens et des produits liés à la médecine traditionnelle, en fonction des contextes et des besoins nationaux.

Enquête mondiale de l’OMS sur la médecine traditionnelle, CIM-11 et autres données

Lors du Sommet, l’OMS présentera les résultats de la troisième enquête mondiale sur la médecine traditionnelle qui, pour la première fois, comprend des questions sur le financement de la médecine traditionnelle et complémentaire, la santé des peuples autochtones, l’assurance qualité, les connaissances en matière de médecine traditionnelle, la biodiversité, le commerce, l’intégration, la sécurité des patients et autres informations. L’enquête complète, qui sera publiée plus tard dans l’année, d’abord sur un tableau de bord interactif en ligne, puis sous une forme de rapport, éclairera l’élaboration de la stratégie actualisée de l’OMS en matière de médecine traditionnelle 2025-2034, comme l’a demandé l’Assemblée mondiale de la Santé en mai 2023.

La normalisation de la description des pratiques et du codage des affections relevant de la médecine traditionnelle dans les systèmes d’information sanitaire systématiques constitue une condition préalable à une gestion et à une réglementation efficaces de la médecine traditionnelle au sein des systèmes de soins de santé. Il s’agit notamment d’examiner les formulaires, les taux d’incidence et les résultats associés aux soins de santé fournis dans le cadre de la médecine traditionnelle. Le Sommet sera l’occasion de présenter les expériences des pays, d’examiner les tendances régionales et de discuter des meilleures pratiques, y compris dans la mise en œuvre du chapitre consacré à la médecine traditionnelle figurant dans la Onzième Révision de la Classification Internationale des Maladies (CIM-11).

En outre, les participants au Sommet pourront avoir une vue d’ensemble des politiques, des lois et des règlements en vigueur, des structures et des politiques officielles permettant de recueillir des données et de mettre en place des systèmes de gestion de l’information, une évaluation des programmes d’enseignement et de formation en vue du développement des capacités du personnel de médecine traditionnelle, des expériences et des meilleures pratiques en matière de formation, d’accréditation et de réglementation des praticiens de la médecine traditionnelle, ce qui peut considérablement améliorer la sécurité des patients et limiter les préjudices qu’ils subissent dans le cadre de la prestation de services de médecine traditionnelle.

Biodiversité et savoir autochtone

La biodiversité et le savoir autochtone sont des piliers fondamentaux de la médecine traditionnelle, de la santé et du bien-être, en particulier pour les peuples autochtones. En effet, 80 % de la biodiversité qui subsiste dans le monde se trouve sur des territoires ou des terres autochtones, tandis que la conservation de la biodiversité est une question fondamentale liée à l’utilisation durable des médecines traditionnelles.

Dans le cadre des préparatifs en vue du Sommet, un atelier mondial de l’OMS sur la biodiversité, le savoir autochtone, la santé et le bien-être s’est tenu au Brésil du 25 au 28 juillet, afin de mieux comprendre le lien inestimable entre la biodiversité, la connaissance traditionnelle et la santé humaine. Les conclusions de la réunion, formulées sous forme de recommandations, seront présentées lors du Sommet et contribueront à l’axe de travail consacré à la biodiversité et à l’approche « Une seule santé ».

Au cours du Sommet, l’accent sera mis sur la gestion durable de la biodiversité face à la crise climatique, favorisant ainsi l’identification et le partage des meilleures pratiques, des initiatives et des cadres législatifs en matière de protection des connaissances traditionnelles, de l’innovation, de l’accès et du partage équitable des bénéfices par les pays. Lors du Sommet, les discussions porteront sur les perspectives croissantes des activités économiques mondiales liées à la médecine traditionnelle, les innovations fondées sur le savoir autochtone dans le domaine des soins de santé, l’application des lois et des réglementations relatives à la propriété intellectuelle, ainsi que l’utilisation et la promotion de la médecine autochtone et ancestrale par le biais de dialogues interculturels visant à soutenir la santé des communautés.

À propos du Sommet

Le Sommet mondial de l’OMS sur la médecine traditionnelle 2023 est organisé par le Centre Mondial OMS pour la médecine traditionnelle avec la participation du gouvernement indien qui assure la présidence du G20 en 2023 sous le thème « Une Terre, une famille, un avenir ». Il s’agira du premier d’une série de sommets mondiaux de l’OMS sur la médecine traditionnelle, qui se tiendront tous les deux ans dans différentes Régions de l’Organisation.

Pourquoi maintenant ?

Pendant des siècles, les connaissances traditionnelles, ainsi que le savoir autochtone et ancestral, ont été une ressource intégrale pour la santé dans les ménages et les communautés, et ils constituent toujours une part importante des soins de santé dans de nombreuses régions ; en effet 170 des 194 États Membres de l’OMS ont indiqué recourir à des médicaments à base de plantes, à l’acupuncture, au yoga, aux traitements autochtones et à d’autres formes de médecine traditionnelle ; et beaucoup considèrent la médecine traditionnelle comme une source précieuse de soins de santé et ont pris des mesures visant à intégrer les pratiques, les produits et les praticiens dans leurs systèmes nationaux.

Aujourd’hui, la médecine traditionnelle est devenue un phénomène mondial : la demande est croissante, et les patients souhaitent mieux prendre en charge leur santé et leur bien-être, tout en recherchant des soins de santé plus compatissants et plus personnalisés. Pour des millions de personnes, en particulier celles qui vivent dans des régions isolées et rurales, la médecine traditionnelle demeure le premier point de contact en matière de santé et de bien-être, offrant des soins culturellement acceptables, disponibles et abordables.

Activités de l’OMS dans le domaine de la médecine traditionnelle

Le programme de médecine traditionnelle de l’OMS a débuté en 1976 ; aujourd’hui, par l’intermédiaire de son Unité Médecine traditionnelle, complémentaire et intégrative, l’Organisation collabore avec les pays en vue d’élaborer des normes et des critères de référence pour la formation et la pratique de différents systèmes de médecine traditionnelle, et pour leur intégration fondée sur des données probantes dans la Classification Internationale des Maladies (CIM).

La Onzième Révision de la Classification Internationale des Maladies (CIM-11), qui est entrée en vigueur le 1er janvier 2022, comporte un chapitre sur la médecine traditionnelle concernant le codage double et facultatif, lequel est fondé sur la médecine traditionnelle dont l’origine remonte à la Chine antique (désormais communément utilisées en Chine, au Japon, en République de Corée et ailleurs dans le monde). L’OMS élabore actuellement le prochain module dans le chapitre sur la médecine traditionnelle, qui comprendra les termes diagnostiques des systèmes de médecine ayurvédique, unani et siddha.

Par ailleurs, l’OMS met en œuvre sa deuxième Stratégie pour la médecine traditionnelle 2014-2023, axée sur l’élaboration de normes, de critères et de documents techniques fondés sur des informations et des données fiables afin d’aider les États Membres à fournir des services de médecine traditionnelle et complémentaire, sûrs, qualifiés et efficaces et leur intégration appropriée dans les systèmes de santé. L’élaboration d’une stratégie actualisée pour la période 2025-2034 a été demandée par les États Membres lors de l’Assemblée mondiale de la Santé en mai 2023.

En 2022, avec le soutien du gouvernement indien, l’OMS a créé le Centre mondial OMS pour la médecine traditionnelle en réponse à l’intérêt et à la demande croissante à l’échelle mondiale pour la médecine traditionnelle fondée sur des bases factuelles. Il s’agit du premier et de l’unique Centre mondial de l’OMS consacré à la médecine traditionnelle. Les activités du Centre concernent essentiellement le partenariat, les bases factuelles, les données, la biodiversité et l’innovation afin d’optimiser la contribution de la médecine traditionnelle à la santé mondiale, à la couverture sanitaire universelle et au développement durable. Par ailleurs, le Centre est guidé par le respect des patrimoines, des ressources et des droits locaux.

La troisième enquête mondiale sur la médecine traditionnelle vise à suivre les progrès réalisés dans la performance des systèmes traditionnels et complémentaires, pour mieux comprendre leur rôle, leur fonction et leur impact sur les systèmes de santé des pays et pour s’aligner sur les cadres de suivi mondiaux et de l’OMS. Les résultats appuieront l’élaboration d’une nouvelle stratégie pour la médecine traditionnelle 2025-2034. L’enquête s’appuie sur les enquêtes mondiales précédentes menées en 2001 et 2012, avec des données de suivi collectées entre 2016 et 2018. Les résultats ont été publiés en 2019 dans le rapport mondial de l’OMS sur la médecine traditionnelle et complémentaire. Deux indicateurs relatifs à la médecine traditionnelle et complémentaire ont été inclus dans la liste de référence mondiale des 100 indicateurs sanitaires essentiels (et les objectifs de développement durable liés à la santé).


Continuer la lecture

close

Recevez toute la presse marocaine.

Inscrivez-vous pour recevoir les dernières actualités dans votre boîte de réception.

Conformément à la loi 09-08 promulguée par le Dahir 1-09-15 du 18 février 2009 relative à la protection des personnes physiques à l'égard du traitement des données à caractère personnel, vous disposez d'un droit d'accès, de rectification, et d'opposition des données relatives aux informations vous concernant.

Afficher plus
Bouton retour en haut de la page