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Adieu Abdelkader Retnani, l’éditeur de génie ! – Aujourd’hui le Maroc

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Il est connu pour éditer un grand nombre de livres assez intéressants. C’est ce qui fait d’ailleurs qu’il gagne en l’appréciation de plusieurs auteurs marocains et étrangers. Pour toutes ces qualités, son décès, dont la nouvelle est tombée tel un couperet mardi vers 5h du matin, laissera un dubitablement vide !

Il aura marqué le secteur de l’édition au Maroc. Qui dit «La Croisée des chemins» dit Abdelkader Retnani. ça rime bien d’ailleurs. Après plus d’une quarantaine d’années à peu près dans ce domaine qui le passionne, cet éminent homme de cette industrie tire sa révérence. En fait, la volonté est divine. Il n’a fallu que quelques semaines de maladie et d’hospitalisation pour qu’il parte à l’au-delà. Une annonce douloureuse faite par son épouse, également dans l’édition, sur son mur officiel. «Il s’est éteint dans la paix et la sérénité», s’exprime-t-elle amèrement. Déjà, un ami révèle sa maladie depuis environ un mois. Un appel pour souhaiter un prompt rétablissement laisse voir l’état de santé du regretté. Le seul mot audible étant « en clinique ». Une réponse qui taillade l’âme et fait remonter le temps à quelques rencontres avec le disparu.

Une vraie passion
Les Salons de livres où feu Retnani participait avec un fonds littéraire particulier étaient une occasion pour lui de présenter des auteurs. «Une belle plume», s’exprime-t-il à l’adresse de son épouse, lors du SIEL dans une précédente édition à Casablanca, à propos d’une jeune personne. Une démarche qu’il entreprenait tout en souhaitant un geste pareil à l’égard du travail de ses pairs. Il aurait aimé lors du dernier Salon international de l’édition et du livre à Rabat voir «un prix spécial» décerné aux éditeurs marocains durant cette grande manifestation livresque. Et ce n’est pas tout ! Il est non seulement connu pour encourager des auteurs et des éditeurs mais aussi des événements. C’est ainsi qu’il loue l’organisation de salons de livres de par le monde. Il favorise même la création d’événements comme «Lettres du Maghreb» à Oujda. Ainsi, il enchaîne, de son vivant éditions et manifestations pour satisfaire une passion en dépit d’un état de fatigue ressenti ces dernières années. Mieux encore, le défunt, également ex-président du club du Raja de Casablanca et vice-président de la Fédération des industries culturelles et créatives de la CGEM, est toujours sympathique avec toutes ses connaissances. Tout cela fait que celui qui le croise garde un bon souvenir de lui. D’où les ressentis qui sont exprimés à propos de sa personne.

Des témoignages touchants
Entre autres, comme l’exprime l’écrivain Mohamed Laroussi : «Retnani a fermé son dernier livre». De quoi valoriser l’attachement du défunt à l’édition qui «était sa vie». De son côté, l’auteure Nouzha Guessous n’hésite pas à qualifier le départ de son éditeur à l’au-delà de «terrible perte». «Une grande perte pour nous tous », estime, pour sa part l’auteure Mouna Hachim. Au sens du bibliothécaire français, Jacques Vitellini, le disparu «était un homme honnête au sens littéral du mot». L’éditeur algérien Amar Ingrachen, lui, ne manque pas de louer l’apport de feu Retnani pour le Salon d’Oujda. « Le lancement des «Lettres du Maghreb», salon du livre maghrébin, fait partie des pierres qu’il a contribué vigoureusement à apporter à ce magnifique projet», détaille le professionnel algérien. Quant à l’auteur belge, Daniel Soil, il qualifie l’éditeur disparu d’un des «patriarches du livre au Maroc». Et ce n’est pas tout ! Le défunt avait des ambitions exprimées par le consultant belge Guillaume Ribeiro : «Il fourmillait encore de nombreux projets. Il travaillait notamment depuis plusieurs années sur un livre sur le Raja qui devait paraître prochainement. Il m’avait encore appelé il y a quelques jours alors qu’il était hospitalisé pour me parler d’un de ses projets pour la prochaine Coupe du monde au Maroc». De même, l’éditrice d’origine marocaine, Ghizlaine Chraibi, reconnaît les qualités altruistes du défunt à plusieurs occasions. « Il m’avait tout de suite proposé de participer aux projets nationaux et internationaux en cours», confie-t-elle. L’éditrice marocaine Nadia Essalmi s’exprime à son tour chaleureusement sur cette perte. «Nous sommes désormais sans colonne vertébrale. Des pantins dont les ficelles ont été brutalement rompues. Nous aurons désormais du mal à nous mouvoir dans le paysage littéraire. Car celui qui avait l’art d’actionner les ficelles est parti. Il est parti malgré lui, la tête pleine de projets en gestation», confesse-t-elle. Mieux encore, l’éditrice se veut claire. «Je dis à tous ceux qui convoitent déjà sa place, «Ne vous fatiguez pas, il est irremplaçable», estime-t-elle. Des propos judicieux. Alors adieu M. Retnani, l’éditeur de génie !

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