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Dans l’œuvre de Dr Souad Jamai ! Des personnages mythiques à l’ère numérique – Aujourd’hui le Maroc

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Pour sa nouvelle œuvre «La version des fées», Dr Souad Jamai fait dans le théâtre. Un livre dont la lecture laisse découvrir des personnages qui, bien qu’ils aient bercé notre enfance, se glissent dans une nouvelle peau à l’ère actuelle. En voici les contours.

Dès le début de la pièce de théâtre, l’attention du lecteur est attirée par un lien de téléchargement d’une musique. Il est suivi de tirades de personnages mythiques à l’instar de Shéhérazade, Cendrillon, la Belle au bois dormant et Aïsha Kandisha entre autres. Ils font, tour à tour, leur entrée sur scène, selon l’enchaînement des faits de l’intrigue, pour se rencontrer avant de le faire par la suite dans des circonstances et des endroits différents. Après quoi, chacun livre sa «version» de l’existence selon le mythe qui lui est associé tout en se glissant dans une nouvelle peau. Ainsi, Shéhérazade serait quasiment rebelle. D’ailleurs, il est même question de vies de princesses après leurs mariages. De son côté, Cendrillon se connecte sur le site Tinder. De quoi faire une pièce de théâtre qui s’adapte à l’ère actuelle. A ce propos, l’écrivaine véhicule des messages de taille. «Je suis persuadée que les enfants peuvent être bloqués par certaines croyances transmises par des contes ou des légendes, que l’éducation des filles ne les incite pas toujours à se prendre en main. Il faudrait plutôt leur apprendre à ne pas attendre la bonne fée ou le seigneur censés les protéger. Le mieux serait de continuer à raconter les histoires, les légendes et les contes, mais en les parodiant dans un second temps pour permettere à leur esprit critique et leur sens d’analyse de se développer. Éviter aux petites filles la grande désillusion lorsqu’elle réalise, une fois adulte, que la réalité est tout autre…», précise Dr Jamai, cardiologue de spécialité. Mieux encore, elle révèle ses préférences dans ce sens.

De la «dérision» dans la pièce
«J’aime faire passer les messages avec dérision. Il me fallait pour cela un monde dans lequel je pouvais être libre de faire dire et de faire faire ce que je voulais à mes personnages, ceci sans aucune restriction, ni temporelle ni spatiale, que l’imagination puisse se libérer au maximum en faisant cohabiter des personnages de fictions connus de tous», détaille-t-elle. Cependant, Shéhérazade n’est pas, d’après la lecture et les explications de l’auteure, le personnage principal du livre « bien qu’incontournable dans notre culture». «Je n’ai pas voulu en faire une héroïne, c’est un personnage sur lequel tout a déjà été écrit et je n’ai nullement cette prétention. Le personnage principal dans ce conte détourné est une fée en pleine crise existentielle qui commet une erreur en voulant prolonger ses vacances. Une erreur qui va bouleverser les contes et se faire rencontrer des personnages qui n’auraient jamais dû se croiser. Les fées, avec l’aide de Shéhérazade, décident de dévoiler certaines vérités sur la suite des contes de fées, une suite que l’on ne nous dévoile jamais dans les histoires puisqu’elles s’arrêtent en général à : «Ils vécurent heureux jusqu’à la fin des temps !»».

Les raisons du choix de l’ère actuelle
«Installer ces personnages dans notre présent m’a permis de pouvoir faire une critique de notre société actuelle tout en utilisant des faits réels survenus récemment.
L’objectif principal de ce texte est de déconstruire les stéréotypes, toutes ces images et idées préconçues et figées depuis la nuit des temps qui véhiculent, sans aucun fondement, des caractéristiques attribuées à tout un groupe. Dans mon histoire, certains personnages dudit groupe décident de s’échapper et de faire ce que leur histoire d’origine ne leur a jamais permis de faire», ajoute l’auteure qui intègre même des «jnouns » comme personnages dans son intrigue. De quoi confirmer son sens de l’humour.

C’est le titre de la boite

Passion, Adaptation…
Révélations  A propos de son option pour ce genre littéraire, Dr Jamai révèle : «Le théâtre est un vieux rêve bien ancré, puisque enfant je m’amusais à créer des scénarios que je jouais avec mes amis. C’était pour moi le plus attractif des jeux durant l’enfance». Par la même l’occasion, elle rappelle l’adaptation de son premier roman hilarant «Un toubib dans la ville» (2016) sur les planches en 2018 sous l’appellation «Le K-Barré des médecins». Quant à «La version des fées», elle s’exprime sur son vœu le plus cher qui serait « de mettre en scène cette pièce et de la voir jouée par des professionnels devant un public». «Les gens ont envie de voir des personnages en chair et en os, et ils ont, surtout par les temps actuels, envie de rire », estime entre-temps le médecin dont la bande dessinée du Toubib dans la ville est toujours en cours de réalisation. Et ce n’est pas tout ! «J’ai terminé l’écriture d’un roman sur lequel je dois encore travailler, il s’agit d’un thème assez particulier et sensible puisque l’un des personnages est interséxué. J’ai aussi débuté l’écriture d’un nouveau roman, plus léger, plus drôle. J’ai toujours besoin d’alterner entre écriture de dérision et écriture plus sérieuse, la première allégeant de beaucoup le poids de la seconde, une sorte de schyzophrénie nécessaire à mon équilibre…», reconnaît-elle.

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