Art & CultureAujourd'hui le Maroc

Le come-back triomphal du Festival Gnaoua d’Essaouira – Aujourd’hui le Maroc

Evènement
La culture est un trait d’union entre les peuples. Elle réussit là où d’autres domaines échouent. A Essaouira, la musique Gnaoua en est l’incarnation parfaite. La musique et l’art rassemblent et inspirent aussi bien les artistes que les intellectuels. Après une absence de plus de deux ans, la 24ème édition de ce festival est sans nul doute une des plus importantes. Tour d’horizon des temps forts du Festival Gnaoua.

La magie opère à chaque intonation des cordes du guenbri qui résonne sur les scènes du Festival Gnaoua et Musiques du Monde d’Essaouira. En fait, ce festival n’a pas seulement réussi à perpétuer l’esprit des grands festivals internationaux des années 60-70, il s’est également imposé comme une vitrine de la musique authentique marocaine aux racines africaines. De plus, la fluidité des sons qui émanent des fusions entre artistes est un véritable hymne à la paix. Ces collaborations entre les grands talents de la scène nationale et internationale racontent une histoire de retrouvailles. Plusieurs temps forts ont marqué cette édition comme la fusion des Maâlems Mohamed et Said Kouyou avec les tambours du Burundi Amagaba, Jaleel Shaw et Sanaa Marahati lors de l’ouverture de cette 24 édition qui s’est déroulée le 22 juin.

Ce moment de communion restera dans les annales de ce festival. Le deuxième jour a été marqué par la performance de Maâlem Houssam Gania. Digne héritier de son père feu Mahmoud Gania, le jeune Maâlem a envoûté le public avec sa voix puissante, sa présence sur scène et sa maîtrise parfaite du guenbri. La soirée s’est poursuivie avec l’un des plus grands soneros cubains et représentant du mythique Buena Vista Social Club, Eliades Ochoa. Surpris de voir le public connaître ses chansons, l’artiste cubain l’a surnommé «el grande familia». Le chanteur et guitariste a transformé le parterre de la scène Moulay El Hassan en un immense espace de danse. Ce concert s’est terminé en apothéose avec des «Feliz cumpleaños» chanté par le public à l’adresse de l’artiste cubain qui a fêté ce jour-là ses 78 ans.

Essaouira, un modèle contre le rejet de l’autre
Si historiquement Mogador était une forteresse militaire, aujourd’hui Essaouira est une forteresse artistique dans le sens où elle défend et plaide la diversité culturelle. En marge du festival, un forum sur les droits de l’Homme s’est tenu les 23 et 24 juin avec la participation de plusieurs noms du monde culturel, économique et académique. Dans un monde qui se ferme de plus en plus à l’autre, Essaouira s’érige comme un exemple de vivre-ensemble, de protection de la mémoire collective et de l’histoire commune des peuples de différentes religions.
S’exprimant à cette occasion, André Azoulay, conseiller de sa Majesté le Roi Mohammed VI, a évoqué la résistance d’Essaouira.

Pour lui, c’est un choix national, militant et universel. Selon André Azoulay, ce que fait Essaouira n’est possible nulle part ailleurs, à savoir le bonheur de retrouver des milliers de personnes, toutes religions confondues, pour le bonheur d’être ensemble. Lors du panel «Crispations identitaires, un mal universel?», Ilham Kadri, présidente-directrice générale de Solvay, a souligné l’importance de l’immigration pour la croissance économique et industrielle. Pour elle, la diversité est un atout et nos sociétés ont en besoin pour la performance de leurs économies. La PDG de Solvay a également mis l’accent sur le rôle de l’école marocaine dans son parcours. Quant au politologue et documentariste Hicham Aidi, il a annoncé que l’emblématique revue Souffles a été ressuscitée pour jeter des ponts entre des chercheurs du Maroc et à l’international.

Un nouvel élan pour les industries créatives
La ville des alizés veut être le point de départ d’un nouveau regard porté sur l’industrie culturelle et créative au Maroc. Ainsi, Mohamed Mehdi Bensaid, ministre de la jeunesse, de la culture et de la communication, et Patricia Llombart Cussac, ambassadrice de l’Union européenne au Maroc, avaient signé, vendredi 23 juin 2023, à Essaouira au Borj Marrakech le premier programme d’appui de l’Union européenne aux industries culturelles et créatives marocaines. En tant que présidente de la Fédération des industries culturelles et créatives au sein de la CGEM, Neila Tazi a relevé à cette occasion que «cet évènement vient marquer le fait que les industries créatives et culturelles ont fait leur chemin au Maroc (…). Nous voulons vraiment que ce secteur connaisse une réelle poussée parce que comme on le voit ici à Essaouira et un peu partout au Maroc, le potentiel est là».

Pour sa part, Mohamed Mehdi Bensaid, ministre de la jeunesse, de la culture et de la communication, a expliqué que «la culture est le reflet de l’âme d’une nation et aujourd’hui nous lançons un nouveau chapitre pour les industries culturelles et créatives marocaines. Avec ce programme d’appui, nous ouvrons les portes de l’innovation, du développement économique et de l’emploi pour les jeunes, conformément à la Vision de Sa Majesté le Roi Mohammed VI». De son côté, Patricia Llombart Cussac a souligné : «Notre partenariat de prospérité partagée va désormais s’approfondir avec une dimension pour les industries culturelles et créatives marocaines.

Notre ambition est de contribuer ensemble à la création d’emplois pour les jeunes, à des initiatives maroco-européennes et de mettre en exergue la diversité culturelle du Maroc sous toutes ses dimensions, notamment à travers la valorisation du patrimoine judéo-marocain». Dans ce sens, ce programme vise à promouvoir la culture à travers le renforcement des industries culturelles et créatives comme vecteur de développement économique et d’emploi pour les jeunes. Il sera mis en œuvre à plusieurs niveaux et notamment avec la Fédération des industries culturelles et créatives du Maroc.

Reportage photos de Chafik Arich

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