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Le Maroc va-t-il renouer avec la production de l’uranium ? – Aujourd’hui le Maroc

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Suite à la hausse des cours à l’international et le regain d’intérêt de la matière extraite du phosphate

L’uranium marocain suscite de nouveau l’intérêt alors que le Maroc en a été producteur jusqu’en 1999, la reprise de la demande et la hausse des cours de cette matière à l’international pourraient accélérer le retour du Royaume parmi les producteurs mondiaux de l’uranium. Eclairages.

Selon des estimations géologiques, la roche phosphatée du Maroc contient plus de trois fois les 1,9 million de tonnes de l’uranium trouvées dans les plus grandes réserves de minerai d’uranium du monde en Australie, à en croire une étude du think tank américain Middle Esat Instititue. «Le géant marocain de l’extraction de phosphate et de la fabrication d’engrais, le Groupe OCP (Office Chérifien des Phosphates), fabrique depuis les années 1980 de l’acide phosphorique, un produit intermédiaire dans la fabrication d’engrais phosphatés à partir duquel l’uranium peut être récupéré.

Au cours des dernières années, OCP a examiné le rôle que peut jouer la récupération de l’uranium dans la durabilité de ses propres opérations, engageant les installations de recherche de l’Université Mohammed VI Polytechnique pour valoriser le concept pour les décennies à venir», explique la même source rappelant par la même occasion le regain d’intérêt pour l’uranium en tant que sous-produit du phosphate. «La technologie de récupération de l’uranium à partir de l’acide phosphorique est bien établie. Au cours des années 1980, la récupération de l’uranium à partir de l’acide phosphorique représentait 20% de la production d’uranium aux États-Unis, mais a été interrompue avec l’effondrement des prix de l’uranium au cours des années 1990.

L’entreprise belge de phosphate Prayon, détenue conjointement par OCP et Wallonie Entreprendre, a récupéré environ 690 tonnes de l’uranium de la roche phosphatée marocaine entre 1975 et 1999», précise le think tank américain Middle Esat Instititue.

Réduction des coûts
Pour le professeur Michaël Tanchum, chercheur non résident du programme d’économie et d’énergie du Middle East Institute, «la hausse générale des prix de l’uranium a ravivé l’intérêt pour la récupération de l’uranium à partir de l’acide phosphorique. En utilisant des technologies d’extraction par solvant déjà éprouvées, les coûts de l’uranium seraient compris entre 44 et 61 dollars par livre d’octoxyde de triuranium. Le prix au comptant de l’uranium au 30 juin 2023 était de 56,23 $ la livre, contre 40,33 $ auparavant, soit une augmentation de 39,42 % d’une année sur l’autre.

«En utilisant la technologie de traitement conventionnelle, la récupération de l’uranium reste toujours dans le domaine de la faisabilité d’un point de vue commercial. Les procédés de récupération basés sur l’échange d’ions, qui sont testés à l’échelle commerciale, pourraient potentiellement réduire le coût de récupération. L’installation pilote de la société australienne PhosEnergy aux États-Unis a un coût d’exploitation d’environ 20 dollars par livre d’U3O8, selon la société. La lixiviation directe à l’échelle commerciale – l’élimination de l’uranium de la roche phosphatée avant la production d’acide phosphorique- pourrait réduire encore plus le coût de récupération», précise la même source.

La récupération de l’uranium à partir de l’acide phosphorique avait été interrompue avec l’effondrement des prix dans les années 1990. (D.R)

Utilisation
Selon la définition du Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), un organisme de recherche scientifique français dans les domaines de l’énergie, de la défense, des technologies de l’information et de la communication, des sciences de la matière, des sciences de la vie et de la santé, «l’uranium est un élément chimique radioactif présent à l’état naturel en quantité significative sur Terre notamment dans le phosphate. Il est essentiellement utilisé comme combustible dans les centrales nucléaires. En effet, l’uranium est utilisé comme combustible dans la plupart des réacteurs nucléaires industriels. Sous le flux de neutrons, il subit des fissions formant des noyaux de masse inférieure à celle de l’uranium et générant de nouveaux neutrons. Ces nouveaux neutrons peuvent à leur tour entraîner des fissions sur des atomes voisins, d’où la notion de « réaction en chaîne ». Lors de ces réactions nucléaires de fission, la masse totale des atomes générés est inférieure à celle de l’atome initial.

La différence est dissipée sous forme de chaleur qui est ensuite utilisée pour faire tourner des turbines générant de l’électricité», précise le CEA expliquant que «l’uranium peut avoir d’autres applications. Dans ce sens, l’uranium naturel sous forme d’oxyde a été utilisé depuis l’Antiquité pour donner à des verres, des céramiques et des faïences de profonds reflets verts ou jaunes.
Dans le domaine militaire et du fait de sa grande densité et dureté, l’uranium appauvri est aussi utilisé sous forme métallique dans des têtes d’obus conventionnels destinés à perforer le blindage de chars ou d’abris en béton. Enfin, il est utilisé en tant que radioéléments pour le médical.

En effet, l’uranium hautement enrichi peut être irradié dans des réacteurs de recherche pour la production de radioéléments (technetium-99) utilisés comme traceurs en imagerie médicale». La croûte terrestre contient en moyenne 2 à 3 grammes d’uranium par tonne. Cet élément est bien plus abondant que les métaux rares comme l’or ou l’argent. L’eau de mer en contient environ 3,3 milligrammes par tonne.

Dans le sol, il est inégalement réparti mais des mines sont exploitées sur quasiment tous les continents. Les principaux pays disposant de ressources sont l’Australie, le Canada, le Kazakhstan, le Niger, la Namibie, la Russie et l’Afrique du sud. Aujourd’hui, le Maroc pourrait rejoindre la liste de pays producteur de cette matière très recherchée dans les domaines de l’énergie, de la médecine et de l’industrie militaire. Les tensions géopolitique actuelles notamment au Sahel mais également en Europe de l’Est ont fini par provoquer une pression sur la production mondiale. Le recours des nouveaux producteurs revient plus que jamais au devant de la scène.

La technologie de récupération de l’uranium à partir du phosphate peut être rapidement mise en place avec l’apparition de nouveaux procédés plus rentables. (D.R)

Think tank

Moyen-Orient. Fondé en 1946, le Middle East Institute est la plus ancienne institution basée à Washington dédiée uniquement à l’étude du Moyen-Orient. Il s’agit d’un groupe de réflexion non partisan qui fournit une analyse des politiques, des services de développement éducatif et professionnel de la région. En 1946, inspiré par ses expériences au Moyen-Orient avant la Seconde Guerre mondiale, l’architecte et vétéran George Camp Keizer a réuni un groupe de savants, d’ambassadeurs, de professeurs et d’hommes politiques pour créer une institution pour l’étude du Moyen-Orient.

Keizer et ses collègues ont imaginé un centre d’apprentissage où des dirigeants de domaines disparates pourraient collaborer afin «d’accroître la connaissance du Moyen-Orient parmi les citoyens des États-Unis et de promouvoir une meilleure compréhension entre les peuples de ces deux régions». Le Centre proposait 18 programmes de recherche avec 150 chercheurs, publiant de nombreux livres et articles.

Historique de la production

Récupération

L’entreprise belge de phosphate Prayon, détenue conjointement par OCP et Wallonie Entreprendre, a récupéré environ 690 tonnes de l’uranium de la roche phosphatée entre 1975 et 1999.

Marché US

Au cours des années 1980, la récupération de l’uranium à partir de l’acide phosphorique représentait 20% de la production d’uranium aux États-Unis.

Recherche

Au cours des dernières années, OCP a examiné le rôle que peut jouer la récupération de l’uranium dans la durabilité de ses propres opérations, selon le Middle East Institute.

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