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Le modèle chérifien de co-développement analysé par IMIS – Aujourd’hui le Maroc

Ce décryptage contribue au débat continental sur les enjeux économiques et stratégiques de l’Afrique ainsi que sur le rôle «précurseur» que joue le Maroc dans cette nouvelle dynamique.

Décryptage : Dans son nouveau policy paper, l’Institut marocain de l’intelligence stratégique (IMIS) propose des voies concrètes à entreprendre pour saisir les enjeux d’un contexte en reconfiguration.

Une analyse des caractéristiques de la stratégie économique marocaine en Afrique vient d’être livrée par l’Institut marocain de l’intelligence stratégique (IMIS). Un policy paper est publié dans ce sens à travers lequel Ahmed Azirar, Asmaa Fhail et Hicham Kasraoui examinent les forces, les faiblesses, les opportunités ainsi que les risques relatifs à l’action économique du Maroc au niveau continental. Ce décryptage, intitulé « Stratégie économique du Maroc en Afrique : Le modèle chérifien de co-développement», contribue ainsi au débat continental sur les enjeux économiques et stratégiques de l’Afrique ainsi que sur le rôle «précurseur» que joue le Maroc dans cette nouvelle dynamique. La finalité étant, également, d’éclairer les parties prenantes marocaines sur le potentiel réel de croissance du continent africain à l’aube des transformations géostratégiques et économiques en cours ainsi que de proposer des voies concrètes à entreprendre pour pouvoir saisir les opportunités de co-développement d’une « Région Afrique » en cristallisation et en transition dans un monde en reconfiguration.

Trois enjeux relevés

Se référant au policy paper d’IMIS, cette analyse tend à «clarifier les enjeux économiques et stratégiques du continent et, en particulier, d’y placer ceux relatifs au rôle précurseur que joue le Maroc dans cette nouvelle dynamique». Trois principaux enjeux ont été relevés. Il s’agit en premier de saisir les opportunités économiques permises par la nouvelle donne internationale. L’objectif étant de donner un nouvel élan au développement socio-économique des pays africains au service de leurs populations. Il s’agit également de garantir la souveraineté des États africains et réduire les dépendances de leurs économies vis-à-vis des puissances extracontinentales.
A cela s’ajoute la nécessité de planifier la transition écologique du continent et inventer un modèle africain durable de développement. Il est à noter que cette analyse a permis d’identifier quatre principes directeurs. Citons dans ce sens la maximisation de la valeur ajoutée continentale, l’adoption d’une approche écosystémique du développement, la durabilité native du modèle de développement, ainsi que la concrétisation du concept d’«un continent, une infrastructure». L’analyse repose également sur un modèle quadruple composé de quatre piliers, en l’occurrence les stratégies de positionnement sur les domaines activités prometteurs, les questions de financement de l’investissement, le capital humain et la gouvernance économique et financière.

Les actions à entreprendre

Les auteurs de cette analyse considèrent que « le Maroc démontre indéniablement qu’il dispose d’une vision claire et ambitieuse du développement de son continent qu’il met en œuvre de manière assidue ». Huit actions concrètes ont été dans ce sens préconisées.
L’ambition étant de projeter les acteurs clés et mieux appréhender l’avenir. Il s’agit ainsi de poursuivre et accélérer la dynamique de développement des infrastructures d’envergure nationale et régionale. « Tout en veillant à la connectivité et l’interopérabilité de ces infrastructures, le Maroc peut encore acquérir de nouveaux avantages stratégiques dans plusieurs secteurs (ports, chemins de fer, complexes énergétiques, acheminement de l’eau potable et traitements des eaux usées, etc.) », peut-on relever de l’analyse de IMIS.

La deuxième action proposée est celle de créer des structures de veille et d’intelligence économique dédiées à l’Afrique. L’idée étant de comprendre les dynamiques des marchés africains et identifier les opportunités et les relais de croissance et d’éclairer les choix de positionnement des investisseurs publics et privés. Il est également question d’anticiper l’adéquation législative des codes nationaux aux nouvelles réalités économiques et commerciales et préparer l’institutionnalisation des nouveaux organes de gouvernance économique, financière et monétaire continentaux. IMIS recommande par ailleurs de repenser les dispositifs d’accompagnement des entreprises souhaitant se développer en Afrique. Se référant à l’étude, l’adaptation des offres d’accompagnement des entreprises selon la taille des opérateurs et leurs besoins spécifiques permettra d’optimiser leur efficacité et d’obtenir des résultats concrets. Il s’agit également de favoriser l’émergence des écosystèmes industriels. Encourager la constitution des groupements d’intérêt économique (GIE) et simplifier leur réglementation, notamment pour les opérateurs des secteurs stratégiques. IMIS appelle également à élaborer des offres de financement spécifiques au développement des projets d’investissements en Afrique, d’où la nécessité de mobiliser les investisseurs institutionnels et les banques nationales pour proposer des mécanismes de financement et d’assurance optimisés aux entreprises marocaines souhaitant se développer dans les marchés africains.
Parmi les recommandations émises figurent également le renforcement de l’attractivité du Royaume comme destination africaine incontournable et de s’ériger en hub de décarbonation de l’industrie en Afrique. «En opérationnalisant sa stratégie bas carbone 2050, le Maroc pourrait s’imposer comme plateforme d’accueil des investissements industriels verts sur le long terme», lit-on du policy paper d’IMIS. Il est également proposé de renforcer l’attractivité du Royaume comme destination africaine incontournable de formation et d’opportunités économiques et faciliter la circulation des talents à travers notamment le positionnement des écoles et des universités marocaines sur les formations préparant aux métiers d’avenir (le digital, l’intelligence artificielle, la biotechnologie, la robotisation, les nouvelles mobilités, les énergies renouvelables, l’économie circulaire, etc.) et par la promotion du modèle social marocain (offre d’éducation, protection sociale, justice et sécurité, etc.).

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