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Le «nouveau carbone», une voie à prendre pour le secteur privé – Aujourd’hui le Maroc

Les auteurs de ce policy paper appellent le secteur privé à jouer un rôle clé dans la transition bas carbone du Royaume.

Biodiversité : L’IMIS planche dans un policy paper sur le nouveau carbone. Ce document intitulé «Biodiversité : Pourquoi le secteur privé marocain doit miser sur le «nouveau carbone» met à l’évidence la nécessité de construire une démarche biodiversité pour le secteur privé à travers plusieurs axes dont le défi de la «data» ou encore le financement de la biodiversité.

Construire une démarche biodiversité pour le secteur privé marocain. C’est l’un des objectifs d’un policy paper récemment publié par l’Institut marocain d’intelligence stratégique (IMIS). «Au Maroc, comme ailleurs, si les entreprises ne peuvent plus faire l’économie de la question de la durabilité, de leur mode de production et de consommation, et de leur contribution à la réduction des gaz à effet de serre, elles ne peuvent pas non plus ignorer les limites posées par la disponibilité des ressources naturelles et hydriques, qui impactent leurs structures de coûts et la durabilité de leurs chaînes d’approvisionnement», expliquent les réalisateurs de ce document. Dans ce sens, cette étude préconise «une démarche biodiversité» afin d’assurer la croissance et la viabilité des entreprises dans un monde aux «ressources limitées». De même, les auteurs de ce document appellent le secteur privé à jouer un rôle clé dans la transition bas carbone du Royaume ainsi que dans son nouveau modèle de croissance, en se positionnant non comme un usager passif, mais comme un acteur proactif à part entière pour permettre un changement transformateur. Ce document recommande un changement de paradigme en plaçant l’entreprise comme acteur de l’écosystème naturel.

«Le premier pilier de toute démarche biodiversité concerne un changement de paradigme qui consiste à situer l’entreprise non comme un usager de la nature externe mais comme un acteur à part entière de l’écosystème comprenant l’eau, le sol, la végétation, les autres animaux et enfin les hommes», argumente la même source qui explique que l’entreprise au même titre que les hommes a une interaction dynamique avec la nature en tant qu’organisme vivant, car les risques de perte de biodiversité peuvent se transmettre de manière tangible dans les bilans des entreprises et impacter le système financier. «Il s’agit donc d’ancrer des actions de conservation de la biodiversité qui impacteront l’ensemble de l’écosystème au niveau de ses implantations commerciales», soulignent les auteurs de ce document. Le deuxième pilier dans la construction de la démarche biodiversité pour le secteur privé marocain est celui de systématiser et d’inciter fiscalement la collaboration entre les scientifiques et les entreprises. Il s’agit ainsi d’explorer au Maroc des voies pour faire converger les communautés scientifiques, économiques et collectivités territoriales pour inventer des démarches biodiversité concrètes et intelligentes. Ce document cite à ce propos la mise en place d’un cadre fiscal spécifique, à l’instar du «serpent de mer» qu’est le Crédit Impôt Recherche, identifié notamment par le Conseil économique, social et environnemental comme une initiative pivot qui permettrait de créer des synergies entre le monde académique et l’entreprise. «Régulièrement reportée, ou carrément remplacée récemment par un dispositif de subvention dont les effets paraissent très limités, la mise en place du «Crédit Impôt Recherche» pourrait être la seule mesure pouvant relever le défi de la biodiversité pour l’entreprise marocaine», suggère la même source. Le troisième point repose sur le défi de la «Data». En effet, il est également nécessaire de produire la donnée locale et à jour.

Ce document relève qu’il n’existe pas aujourd’hui au Maroc de liste rouge des habitats, écosystèmes et milieux exploités par le secteur privé et menacés et aucune étude n’a été produite pour répondre à cette mesure, pourtant citée comme l’une des actions à mettre en place pour répondre à l’un des objectifs opérationnels de mise en œuvre de la Convention de Biodiversité. «Le Maroc ne dispose pas d’études actualisées sur la biodiversité et les services écosystémiques depuis 1998 selon la Commission nationale de la biodiversité. Or, les cartes constituent un puissant outil de prise de conscience et d’aide à la décision pour les politiques publiques, les acteurs économiques et la comptabilité nationale», explique la même source. La quatrième recommandation de cette analyse est celle de sensibiliser le secteur privé et construire des alliances avec la société civile. L’enjeu, pour les réalisateurs de ce policy paper est de traduire les problématiques scientifiques en langage économique compréhensible par des chefs d’entreprise et par le secteur privé de manière générale. «La stratégie nationale sur la sensibilisation et l’éducation à l’environnement et au développement durable a été menée avec succès auprès de la société civile, les écoles et les journalistes, mais ces mesures ont été peu orientées vers le secteur privé», indique la même source. Le cinquième axe repose sur le renforcement de la gouvernance de la biodiversité et introduire la biodiversité dans la gouvernance des entreprises. Pour ce qui est du sixième point, il s’articule autour du financement de la biodiversité. A ce propos, ledit document souligne que la biodiversité émerge peu à peu comme une classe d’actifs à part entière.

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