Art & CultureAujourd'hui le Maroc

Quand une dyslexique raconte la méchanceté de l’autre – Aujourd’hui le Maroc

A son très jeune âge, elle parle dans son œuvre de personnes qui lui ont fait du mal de par sa dyslexie. Une souffrance qu’elle raconte minutieusement. Histoire de partager aussi son parcours avec ses pairs. En voici les contours après lecture.

Dès les premières pages de son roman «La vie d’une dyslexique», l’auteure marocaine Kawtar El Qorchi commence par s’exprimer sur ses douleurs occasionnées par d’autres à cause de son trouble. Mais bien avant de détailler ces comportements malsains, elle définit la dyslexie non seulement selon un angle médical mais aussi «personnel». C’est ainsi qu’elle enchaîne, dans son récit, sur son parcours du combattant face à son mal, voire à autrui. Une démarche qui incite à se poser la question, au fil des pages, sur les raisons de cette option.

Un règlement de comptes ?
«Mon livre est plutôt une autobiographie, c’est ma propre histoire. C’est pour cela, je dirais que ce n’est pas un règlement de comptes mais la méchanceté de l’autre est une partie importante de l’histoire. Sans elle le livre n’aurait pas eu d’intérêts», révèle-t-elle à ALM. Pour elle, cette partie de vérité est «la plus importante dans la vie de chacun». «C’est celle qui construit chacun de nous», avance-t-elle en s’inspirant, entre-temps du célébrissime auteur Victor Hugo qui avait dit : «Quand donc pourra-t-on dire : «Hommes, le mal n’est plus!»». Et ce n’est pas tout ! Dans son intrigue, la jeune Kawtar, qui donne l’exemple, entre autres, d’élèves qui la font souffrir pour sa dyslexie, qu’elle n’a pas choisi d’ailleurs, ressort l’apport des planches pour elle. Dans ce sens, elle rappelle sa rencontre, à la Villa des arts de Rabat, avec son professeur qui n’est autre que la star marocaine Hicham Ibrahimi. La romancière doit en fait une fière chandelle à cet artiste pour la précieuse aide qu’il lui apporte lors des cours de théâtre. A travers son écrit, elle souhaite aussi véhiculer ce ressenti auprès de ce comédien. Qu’en est-il alors du rayonnement de ce livre ?

Promotion du roman
«De nos jours c’est rare de trouver des jeunes intéressés par l’écriture et la lecture. C’est pour cela que le public encourage énormément les jeunes à écrire. Pour ma part, j’ai eu de la chance d’avoir été accueillie par plusieurs chaînes et radios. Ce qui m’a permis de promouvoir mon livre », détaille-t-elle. Le tout en indiquant la cible de son récit. « Je précise que mon œuvre n’est pas dédiée seulement aux jeunes, aux parents, aux établissements mais aussi au ministère de l’éducation nationale. Un enfant est une page blanche, son entourage est l’écrivain de l’histoire», estime-t-elle. A cet égard, l’écrivaine raconte aussi les réactions, entre autres, d’enseignants et d’orthophonistes face à son propre cas. Quand bien même, elle rencontre certaines bonnes personnes. Mieux encore, Kawtar est capable de lire les pensées de son entourage. Dans son intrigue, elle dévoile celles de ses parents qui, un moment, caressaient l’espoir qu’un autre enfant parmi sa fratrie n’ait pas à livrer le même combat. Des idées que l’auteure révèle ouvertement sans détours tout en appréciant la valeur de ses parents malgré tout.

C’est le titre de la boite

De l’écriture et une école spécialisée pour ses pairs
Plaidoyer : Quant à ses projets après « La vie d’une dyslexique », ils militent vraiment pour la bonne cause. «Je compte continuer mon parcours dans le domaine de l’écriture. Mon livre était seulement une clé ouvrant les portes aux jeunes pour parler de leur droit. Et dans ce sens-là, j’espère réaliser mon rêve qui est celui de créer une école spécialisée, une école adaptée à chaque enfant ayant un besoin spécifique. Je n’arrêterai pas tant que je n’ai toujours pas pu réaliser mon rêve de protéger tout enfant ayant des besoins spécifiques. Je suis capable de défendre ma catégorie jusqu’à ma mort s’il le faut pour réaliser mon but, notre but », s’exprime-t-elle judicieusement. Tout comme la jeune Kawtar, d’autres enfants livrent le même combat au quotidien. Ce sont leurs pauvres parents qui, à leur tour, souffrent de par les efforts qu’ils doivent fournir auprès d’enseignants et d’orthophonistes entre autres.

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