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«Maladie X» : ce qu’il faut savoir sur cette future potentielle pandémie que redoute l’OMS

Alors que la Covid-19 représente toujours un risque pour les systèmes de santé dans de nombreux pays, le monde n’est pas à l’abri d’une nouvelle pandémie. C’est ce qu’a annoncé dernièrement l’Organisation mondiale de la santé (OMS), évoquant une certaine «Maladie X». Quelle est cette nouvelle maladie ? Doit-on s’inquiéter ?

Oui et non. Oui parce que le risque d’une nouvelle pandémie est bien réel. Et non parce que la «Maladie X» est tout simplement une pathologie fictive. Il s’agit plutôt d’un scénario hypothétique de l’OMS qui vise à sensibiliser les populations dans le monde et mieux se préparer à une autre pandémie.

En effet, l’idée derrière ce concept de «Maladie X» est de débattre et parler des efforts qui seraient nécessaires pour préparer les systèmes de santé aux multiples défis qui les attendent en cas d’apparition soudaine d’une nouvelle maladie. «Tout d’abord, il faut savoir qu’il n’y a pas de maladie qui s’appelle “Maladie X”. C’est plutôt une hypothèse d’épidémie ou de pandémie imaginaire, sur laquelle travaillent les experts. Ces derniers estiment qu’elle pourrait être causée par un virus, une bactérie, une mycose, une infection transmise de l’animal à l’homme, une arme chimique ou biologique, une fuite d’un laboratoire… Plusieurs hypothèses sont possibles, mais la transmission de l’animal à l’homme reste la plus probable», déclare au quotidien «Le Matin» Dr Tayeb Hamdi, médecin, chercheur en politiques et systèmes de santé. «Même si le risque d’émergence d’une nouvelle maladie n’est pas imminent pour aucun pays, il faut apprendre à agir en amont pour éviter la catastrophe. Jusqu’à présent, dans les stratégies face aux pandémies, les professionnels de la santé essayent de contenir les maladies et les contrôler après leur apparition en mettant en place des traitements, des vaccins, des thérapies non pharmacologiques. Or à l’ère des pandémies, il faut, certes, continuer à réagir, mais beaucoup plus vite. Il faut surtout être mieux préparé, pour prévenir les infections», développe le médecin.

La «Maladie X» sera probablement d’origine animale

L’OMS estime qu’il existe entre 631.000 et 827.000 virus susceptibles de pouvoir contaminer l’Homme. Parmi ces virus, on pourrait trouver la fameuse «Maladie X».

D’après l’Organisation, cette maladie pourrait apparaître à tout moment, et le monde doit être mieux préparé à lui faire face. L’OMS assure que le risque d’émergence d’une pandémie est alimenté par de multiples forces, notamment le changement climatique, la modification des écosystèmes et l’urbanisation croissante. «Il est très probable que la “Maladie X” soit d’origine animale transmise d’animal à animal, puis d’animal à Homme.

Il y a, en effet, plusieurs facteurs de risque comme la destruction de l’environnement et des écosystèmes et le contact de plus en plus fréquent de l’Homme avec la faune sauvage. La transmission de virus d’une espèce animale à une autre a été multipliée par 3 par rapport aux 40 années précédentes. C’est pourquoi on s’attend à des pandémies plus fréquentes, plus mortelles et plus coûteuses», explique Dr Hamdi. Et d’ajouter que «le monde a fait face à plusieurs pandémies et épidémies comme les coronavirus (Covid-19 en 2019, Sars en Asie en 2003, MERS aux pays du Golfe en 2011), les virus de la grippe aviaire et porcine, le virus Ebola, virus de Lassa, virus de Chikungunya, virus de la Dengue, virus du Zika… Ces maladies sont toutes d’origine animale, mais à chaque fois c’est la faute de l’Homme ! Notons aussi que 60% des maladies infectieuses de l’Homme (soit 3 maladies sur 5) sont d’origine animale et que 4 maladies infectieuses émergentes sur 5 proviennent d’animaux».

Prévenir vaut mieux que guérir

Pour éviter de futurs désastres dans les systèmes de santé dans le monde, le médecin recommande de mettre en place des systèmes de surveillance et d’alerte robustes et une coordination mondiale. «Il faut aussi que les systèmes de santé soient résilients, préparés et capables de réagir rapidement, pour faire face aux crises et les absorber. L’OMS indique qu’il faut être capable de préparer un vaccin dans les 100 jours après l’apparition d’un nouvel agent pathogène épidémique ou pandémique pour pouvoir enrayer les épidémies au lieu de les affronter après leur apparition», souligne notre interlocuteur.

Ce dernier rappelle également que la durée moyenne de production d’un vaccin est de 10 ans et la période la plus rapide était de 326 jours pour un vaccin contre la Covid-19. «Nous avons aujourd’hui intérêt à faire mieux, mais cela nécessite des investissements colossaux que les laboratoires ne s’aventurent pas à envisager. Il faut, par ailleurs, respecter et protéger l’environnement pour stopper la propagation des épidémies d’origine animale et s’attaquer aux facteurs de risques, notamment à la déforestation et au commerce des animaux sauvages».

Les 10 menaces les plus surveillées par l’OMS

• Covid-19.

• Fièvre hémorragique de Crimée-Congo.

• Maladie à virus Ebola.

• Maladie à virus Marburg.

• Fièvre de Lassa.

• Coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS-CoV) et syndrome respiratoire aigu sévère (Sars).

• Maladies de Nipah et Henipavirus.

• Fièvre de la vallée du Rift.

• Zika.

• «Maladie X».


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