« Rebel » projeté en avant-première à Rabat

Le long métrage « Rebel » des réalisateurs Belgo-marocains Adil El Arbi et Bilall Fallah, un voyage suffocant aux territoires sous contrôle de l’État islamique (EI) en Syrie, a été projeté en avant-première vendredi soir à Rabat.

Loin du blockbuster « Bad Boys For Life », Adil et Bilall, comme ils se font appeler, se sont attaqués cette fois-ci à un sujet d’envergure, dans la ville où ils ont posé leurs caméras, à savoir l’industrie djihadiste et le terrorisme à Molenbeek.

Parvenant ainsi à mêler le très spectaculaire et le très intime, ce film saisissant suit en parallèle deux frères, Kamal, jeune rappeur qui décide de se rendre en Syrie pour aider les victimes de la guerre, mais qui se retrouve embrigadé par l’EI, et Nassim, encore enfant, resté à Molenbeek avec sa mère Leila, et qui devient une cible de choix pour les recruteurs de « daesh ».

A la fois film de guerre, un drame familial et une comédie musicale ponctuée de scènes de Rap, le film braque les projecteurs d’un côté sur les remords de Kamal, broyé par la machine terroriste qui l’oblige à filmer les batailles, les exécutions et le quotidien vécu dans les territoires contrôlés par « daesh » au service de la propagande djihadiste, et, d’un autre côté, sur l’endoctrinement cruel de Nassim, pour qui Kamal est un héros.

S’exprimant à cette occasion, Adil El Arbi s’est réjoui de sa présence au Maroc, son pays d’origine, où ils a eu l’occasion de voir la projection en avant-première de ce film « historique » qui rappelle les événements terroristes ayant eu lieu notamment à partir de 2012, en Belgique, en France et en Syrie. « C’est notre guerre également, car nous avons tous été touchés par la radicalisation et les attentats. C’était toujours un projet de raconter ces faits pour essayer de trouver des éléments de réponse, notamment sur les raisons derrière la radicalisation et la guerre civile », a-t-il relevé dans une déclaration à « M24 », la chaîne d’information en continu de la MAP. Le cinéaste s’est aussi félicité du « parcours du film » qui a été sélectionné au Festival de Cannes et dans plusieurs autres festivals, faisant part de son enthousiasme pour découvrir « ce qui va se passer après la projection en avant-première de ce soir ».

De son côté, Bilall Fallah s’est dit « très honoré » d’avoir eu l’occasion de projeter « Rebel » à Rabat, tout en exprimant son attachement au Maroc où il se sent chez lui. Le jeune réalisateur a souligné qu’il s’agit du film le plus « personnel » pour eux, eu égard à l’importance du sujet qu’il traite et aux conséquences négatives des guerres et du terrorisme sur les familles touchées et le monde entier, notant que l’écriture du scénario leur a value plusieurs années et un grand effort de documentation.

Par la même occasion, Kamal Moummad, un des acteurs principaux du film, s’est dit chanceux d’avoir travaillé avec Adil et Bilall sur ce projet « qui leur tient vraiment à cœur » au regard du sujet qu’il traite et qui a affecté leur proches et leurs amis à Molenbeek, où il y avait eu un phénomène de radicalisation. Il s’est, en outre, félicité d’avoir interprété le rôle de « imam Youssouf », qui incarne le « vrai islam » de la tolérance, de l’amour et du respect, et non pas de la violence, du fanatisme et de radicalisation.

Une pléiade d’artistes de renom se trouvent à l’affiche du film, dont la première sortie est prévue le 31 août, à savoir Abou Bakr Bensaihi (Kamal), Loubna Azabal (la mère Leila), Amir El Arbi (Nassim), Tara Abboud (Noor) et Younes Bouab (Abu Amar). Le film a été projeté en catimini au dernier Festival de Cannes, pendant une séance de minuit hors-compétition, lors des derniers jours de l’événement.

Après avoir signé plusieurs films belges à succès, Adil El Arbi (34 ans) et Bilall Fallah (36 ans) ont conquis Hollywood en mettant en scène le blockbuster « Bad Boys For Life » avec à l’affiche les stars Will Smith et Martin Lawrence. Plus grand succès au Box-office américain en 2020, le troisième volet de la célèbre saga policière « Bad Boys » a permis aux deux réalisateurs de montrer toute l’étendue de leur talent et de se faire connaître à l’échelle internationale.

Le duo Belgo-marocain est aussi connu pour avoir écrit et réalisé les longs métrages Image (2014), Black (2015) et Gangsta (2018).


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