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Conférence internationale à Fès. Dans un monde en perpétuelle mutation, il est impératif de repenser la question des frontières

Dans un monde en plein bouleversement où les frontières se multiplient de plus en plus, il est devenu impératif de repenser la question des frontières, ont soutenu, mardi, des chercheurs internationaux en conclave à Fès.

Les participants à une conférence internationale, tenue sous le thème « Vers un nouvel agenda pour les études des frontières » (13-15 février), ont mis en avant le caractère « mobile et statique, concret et abstrait, cohérent et pixelisé, extériorisé et intériorisé – souvent en même temps » des frontières à l’heure actuelle.

Ils ont cité, à cet égard, la pandémie du Covid-19, ayant conduit à une fermeture rapide des frontières, notant que dans le sillage de la pandémie, la construction de murs frontaliers a connu un regain d’intérêt.
La guerre en Ukraine a encore renforcé l’attention portée à la rigidité des frontières étatiques dans le contexte des défis géopolitiques imminents, ont-ils souligné.

Dans une déclaration à la MAP, le directeur du Laboratoire des études politiques et du droit public de la Faculté des sciences juridiques, économiques et Sociales de Fès, Said Saddiki, a indiqué que l’Université Sidi Mohammed Ben Abdellah (USMBA) abrite ce colloque pour réaffirmer l’ouverture de l’université sur ces questions émergentes, dont l’étude des frontières.

Pour M. Saddiki, cette question nécessite davantage d’efforts et de recherches de la part des chercheurs marocains, étant donné que c’est un sujet qui suscite beaucoup d’intérêt au niveau académique de par le monde, mais également eu égard au positionnement géostratégique du Maroc en Afrique du Nord, et dans la région du Sahel et du Sahara qui connaît de multiples défis transfrontaliers.

De son côté, la directrice de l’Observatoire de géopolitique à l’Université du Québec à Montréal au Canada, Elisabeth Vallet, a affirmé que le but de ce séminaire était de « repenser » les études frontalières en sortant de la perspective des pays du Nord sur cette question.

Pour Mme Vallet, il s’agit « de drainer le monde de manière globale, d’amener des gens du Sud vers le Nord, pour commencer à discuter, décaler et décentrer la manière dont on regarde les études frontalières ».

Organisée à l’initiative du Laboratoire des études politiques et du droit public de la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de Fès, cette conférence internationale est initiée en partenariat avec l’Université du Québec à Montréal, et l’Université de Finlande Est (Eastern Finland University), avec le soutien du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME) et le Centre national pour la recherche scientifique et technique (CNRST).

Cette conférence accueille une cinquantaine de participants et présente 44 sujets de recherche, incluant 30 chercheurs étrangers de 15 différents pays, représentant différentes disciplines.
La conférence aborde la question des frontières sous différents angles, y compris les dimensions sociales, économiques, politiques, sécuritaires, juridiques et autres.

Le débat porte sur plusieurs thématiques dont les murs frontaliers outre des cas spécifiques du monde entier, notamment le cas du Maroc, des Etats-Unis, du Canada, de la Russie, de la Finlande, de la Turquie, de la Grèce, de l’Espagne, de la Mauritanie, de l’Irak, de la Palestine, de l’Inde, du Pakistan, du Salvador, de l’Afrique du Sud, du Sahel et de l’Union européenne.

La rencontre devra être soldée par l’élaboration d’une série de recommandations pouvant bénéficier aux politiques publiques dans ce domaine, compte tenu de la participation de chercheurs spécialisés, particulièrement ceux qui se concentrent sur la migration irrégulière et la sécurité des frontières.

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