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La plus forte croissance mondiale d’ici 2028

L’Afrique subsaharienne enregistrera la plus forte croissance mondiale du trafic de données mobiles d’ici 2028. C’est ce que révèle un rapport, rendu public dernièrement et intitulé « Ericsson Mobility Report 2023 ». Ce document indique que cette forte hausse prévue du trafic de données mobiles dans cette partie du continent, durant les prochaines années, sera principalement tirée par l’augmentation de l’adoption des smartphones et les investissements massifs dans le déploiement des réseaux 4G et 5G.

Les experts du géant suédois des équipements de télécommunications Ericsson soulignent, à cet égard, que l’accélération de la migration des abonnés aux réseaux de téléphonie mobile de deuxième et troisième générations (2G et 3G) vers des réseaux plus récents va booster le trafic de données mobiles en Afrique Subsaharienne.

En outre, le rapport précise que le trafic de données sur l’ensemble des réseaux de téléphonie mobile actifs sur le continent passera de 1,7 exaoctet (1 exaoctet équivaut à 1000 milliard de gigaoctets) en moyenne par mois en 2022, à 11,4 exaoctets par mois en 2028, soit un taux de croissance annuel moyen de 37%.

Pour les rédacteurs du rapport, cette hausse s’explique essentiellement par le fait que les opérateurs actifs en Afrique continueront à investir massivement dans les réseaux 4G et 5G. 

L’augmentation du trafic total de données dans l’Afrique subsaharienne découlera également de la hausse du taux d’adoption des smartphones dans la région. Le nombre d’utilisateurs de ces téléphones intelligents devrait passer de 410 millions en 2022 à 690 millions en 2028.

Pour ce qui est de la 4G, elle restera le principal contributeur aux nouveaux abonnements dans la région jusqu’en 2028, révèle le document. Elle représentera environ 58% du total des abonnements mobiles à cette échéance contre 30% en 2022.

 

Consommation annuelle

Quant à la 5G, avec un nombre d’abonnements qui passera de 3 millions à la fin de l’année écoulée à 140 millions en 2028, elle devrait enregistrer le taux de croissance le plus rapide. D’ailleurs, à ce jour, plus de dix pays d’Afrique subsaharienne ont lancé des réseaux 5G commerciaux.

De nombreux autres pays prévoient de le faire durant les prochaines années. Ce qui portera la part des abonnements à la 5G à 13% du total des abonnements aux réseaux de téléphonie mobile en 2028, lit-on dans ce document.

D’ailleurs, le nombre total d’abonnements à la 5G à l’échelle mondiale devrait passer d’environ un milliard en 2022 à 4,6 milliards à fin 2028.  A ce jour, environ 240 réseaux 5G commerciaux ont été lancés dans le monde.

Pour ce qui est de la consommation mensuelle moyenne de données mobiles par smartphone, elle devrait ainsi se multiplier par quatre entre 2022 et 2028, passant de 4,7 à 19 gigaoctets (Go). Ce qui représente un taux de croissance de 26% en moyenne par an. Ce taux est supérieur à la moyenne mondiale (20%).

De son côté, la 2G devrait voir le nombre total de ses abonnés diminuer continuellement au cours des prochaines années, pour se limiter à 29% du nombre total d’abonnements en 2028 contre 49% en 2022. Bien qu’elle reste une technologie importante dans la région en raison de sa compatibilité avec les téléphones portables basiques et très abordables, de l’accessibilité de ses services et de son importante base d’abonnés dans le milieu rural.  

Cependant, un problème subsiste : celui de la connectivité. Malgré le nombre élevé d’internautes, la connectivité demeure très lente et peu stable. Les connexions 3G sont encore très courantes sur le continent, ce qui limite la vitesse de connexion à moins de 5 Mb/s pour les régions qui utilisent ce type de connexion.

À titre comparatif, le gouvernement du Canada a pour vitesse cible minimale 6,25 Mb/s pour tous les ménages canadiens. C’était il y a de cela cinq ans. Certaines villes au pays peuvent se rendre à des vitesses avoisinant les 125 Mb/s à l’époque. 

 

Grandes lacunes d’infrastructures 

Sur le continent, selon une autre étude menée en avril 2021, la connectivité en Afrique est certes présente, mais demeure à des vitesses assez limitées. Le même document révèle que l’utilisation d’Internet en Afrique est en hausse fulgurante depuis une décennie. Il fait ressortir que le Maroc est le pays du continent où le pourcentage de la population utilisant Internet est le plus élevé, avec 62%. Dernière le Royaume, il y a les îles Seychelles avec 59% et le Cap-Vert avec 57%.

D’ailleurs, l’enquête annuelle de « Worldwide Broadband Speed League 2022 » conforte le Maroc sur cette lancée. Ce spécialiste des débits Internet classe le Royaume à la 133ème place parmi 220 pays, enregistrant une vitesse moyenne de 13,03 Mb/s. Ce qui lui a permis d’occuper ce rang du classement mondial, devançant ainsi ses voisins maghrébins, notamment l’Algérie (179ème), la Tunisie (167ème) et la Mauritanie (191ème).
Enfin, en 2018, les technologies et les services mobiles ont permis de générer 8,6% du produit intérieur brut (PIB) de l’ensemble de l’Afrique subsaharienne. Ce pourcentage se traduit par une valeur ajoutée de 144 milliards de dollars. D’ici 2025, 167 millions de nouveaux abonnés aux services mobiles sont attendus sur le continent.

Cette augmentation du nombre d’abonnés aux services mobiles en Afrique représente la plus grande croissance d’usage de la téléphonie au monde. Il serait alors raisonnable de s’attendre à une augmentation du PIB général de l’ensemble du continent dans les prochaines années.

Sur le volet des grandes lacunes d’infrastructures, d’accessibilité énergétique et de prix faramineux pour l’utilisation d’Internet, il est à rappeler que pour y remédier de grandes entreprises privées américaines, telles que Google et Facebook, ont entamé des investissements massifs sur le continent. Comme la construction du câble à fibre optique connectant, par exemple, le Nigeria et l’Afrique du sud.

On peut aussi évoquer le projet Smart Africa. Cependant, nombreux sont les spécialistes qui dénoncent un « Internet trop centré sur les Etats-Unis tout en regrettant que l’Europe et l’Afrique n’aient pas une politique plus ambitieuse de localisation des données chez elles.

Wolondouka SIDIBE

 

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