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Premiers jalons d’un chantier aussi vital que collectif [INTÉGRAL]

Grâce aux récentes précipitations, le déficit pluviométrique national est passé de 70% à 57% comparativement aux années normales et 37% comparativement à l’année dernière. C’est en substance ce qu’a expliqué le ministre de l’Equipement et de l’Eau, M. Nizar Baraka, lors de la séance des questions-réponses orales à la Chambre des Représentants, lundi dernier. « Le taux de remplissage des barrages n’a pas dépassé 23.2% alors que l’année dernière à la même période ce taux était de 31.7%. C’est-à-dire que nous disposons actuellement de 3.7 milliards de m3 comparativement à 5 milliards l’année dernière. La problématique persiste donc avec acuité », a expliqué le ministre. Evoquant les réalisations et les enjeux du plan d’action d’urgence présenté à SM le Roi Mohammed VI lors de la séance de travail consacrée à la problématique de l’eau, M. Baraka a énuméré plusieurs initiatives d’accélération des chantiers liés à l’opérationnalisation des stations de dessalement, de l’achèvement des nouveaux barrages ainsi que la mise en place de campagnes de sensibilisation à l’économie de l’eau.
 

Safi et El Jadida

Si la situation hydrique nationale demeure délicate, force est cependant de constater que plusieurs grands projets mis en œuvre durant ces dernières années ont déjà abouti. « Après l’accord établi en avril dernier avec l’OCP, 100% de l’eau potable de Safi et d’El Jadida provient des stations de dessalement à partir de ce mois de janvier 2024. C’est en soit une grande réalisation qui permettra de diminuer la pression sur le barrage El Massira, tout en garantissant l’approvisionnement en eau potable pour les habitants de ces villes », a ainsi souligné le ministre qui a également décrit la nouvelle approche de solidarité régionale qui permettra à terme de transférer l’eau dessalée à l’intérieur du pays. Un des exemples concrets de cette solidarité étant le projet de transfert de l’eau entre le bassin hydraulique du Sebou et le bassin hydraulique du Bouregreg qui a déjà permis de renforcer la sécurité hydrique de Rabat et de sa région.
 

Le barrage d’Agdez

A noter que la ville de Casablanca ainsi que sa région pourront également bénéficier de ce projet dans 4 mois, lorsque seront achevés les travaux de connexion de la zone Sud-Ouest de Casablanca avec l’eau provenant du Bouregreg. L’autre exemple qui illustre les résultats positifs de la politique de l’eau mise en œuvre ces dernières années est la nouvelle réalité hydrique qui se profile actuellement dans la région de Zagora grâce à la mise en service du barrage d’Agdez. « Nous disposons actuellement de trois ans d’eau potable qui est sécurisée au niveau du barrage de Zagora grâce à la réalisation du barrage d’Agdez qui a pu bénéficier des précipitations et des chutes de neige. Son entrée en service est arrivée à point nommé et nous programmons d’élargir les zones bénéficiaires à près de 23 communes de la région », a expliqué le ministre qui voit dans cette réalisation une parfaite illustration de l’importance de la politique des barrages.
 

Changer le rapport à l’eau
 

« Nous avons effectivement plusieurs beaux projets étatiques dans le domaine de l’eau dont nous voyons actuellement l’aboutissement. Ce sont des success-stories dont nous sommes fiers et qui démontrent que notre pays avance pour relever le défi hydrique », commente pour sa part Pr Leila Mandi, membre de l’Académie de l’Eau de France et anciennement directrice du Centre National d’Etudes et de Recherche sur l’Eau et l’Energie. « Il convient cependant d’améliorer encore plus les efforts dans certains domaines, notamment la lutte contre le gaspillage de l’eau et le contrôle liés aux stations de traitement et d’épuration. De même, notre pays gagnerait à franchir le pas pour se lancer dans l’utilisation des eaux usées traitées dans l’irrigation de certaines cultures, à l’image de ce qui se fait dans d’autres pays. La collecte des eaux de pluies, le chantier de la tarification, la sensibilisation qui a pour objectif de changer les comportements… nous avons encore beaucoup à faire, collectivement, pour changer notre rapport à l’eau en tenant compte de sa rareté et de sa valeur réelle », recommande l’experte en eau.

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