Ce rapprochement entre le Maroc et le Royaume-Uni interpelle à plus d’un titre sur la fameuse éventualité d’un accord de libre-échange entre les deux pays, qui, selon nos sources, serait accueilli à bras ouverts par les Britanniques. Selon le ministre d’Etat au ministère des Affaires et du Commerce britannique, Nigel Huddleston, l’accord d’association Royaume-Uni/Maroc, qui affiche des résultats positifs, permettra de renforcer la « précieuse » relation commerciale entre les deux parties. En réponse à « L’Opinion » sur l’éventualité d’un accord de libre-échange, le responsable britannique s’est montré prudent, sans pour autant fermer cette fenêtre : « Si un jour cette hypothèse est possible, le Royaume-Uni a de bons antécédents en matière de négociation d’accords de libre-échange dans des conditions difficiles. Ces dernières années, nous avons conclu des accords commerciaux avec 71 pays en plus de l’UE, des partenaires qui représentaient 846 milliards de livres sterling de commerce bilatéral britannique en 2021 ».
En quête du win-win
Lors d’un webinaire organisé le 10 novembre par la BritCham sous le thème « Maroc et Royaume-Uni: un accord en évolution », Orr avait souligné que le plus grand défi est d’amener les entreprises des deux pays à connaître en profondeur tous leurs secteurs clés, mettant en avant les énormes opportunités d’échanges commerciaux maroco-britanniques. Dans cette perspective, Anas Abdoun, Senior Analyst Africa & Middle-East chez Stratas Advisors, estime que le contexte est hautement favorable pour l’établissement d’un accord de libre-échange entre le Royaume-Uni et le Maroc, notant que vu la complémentarité des deux économies, un tel accord «faciliterait l’augmentation du volume des échanges et la diversification des produits échangés ».
Cap sur les secteurs à forte valeur ajoutée
Lors de sa récente visite au Maroc, Lord Tarik Ahmad, ministre d’État chargé des relations avec l’Asie du Sud, l’Afrique du Nord, les Nations Unies et le Commonwealth, est venu porteur d’une feuille de route pour accélérer la coopération entre les deux pays dans ce domaine en y augmentant les investissements. Le gouvernement britannique a lancé, dans ce même sillage, le programme UK-Export Finance pour les porteurs de projets marocains désireux de bénéficier d’un soutien financier. Selon le ministre d’Etat des Affaires et du Commerce britannique, Nigel Huddleston, il y a eu des réunions avec plusieurs institutions publiques stratégiques, dont l’ONCF, OCP et les départements ministériels, pour garantir la réussite du dit programme. « Des plans d’action clairs ont été définis et convenus en vue de créer un pipeline d’opportunités pour les entreprises marocaines, la chaîne d’approvisionnement britannique et l’UKEF », a-t-il affirmé. C’est dire que le business va bon train, en attendant les pourparlers sur l’ALE.