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Approvisionnement et inflation: Ramadan au cœur de la bataille !

Le bond significatif de la demande des Marocains au cours de ce mois béni semble ainsi trouver son équivalent en termes d’offre. Un constat rassurant, mais restant menacé, notamment face à la hausse des prix, et aux effets des crises sanitaire, géopolitique et climatique.

Un approvisionnement suffisant durant la première moitié du mois de ramadan

De l’avis du président de la Confédération marocaine de l’agriculture et du développement rural (Comader), Rachid Benali, le marché national était approvisionné en quantités suffisantes en produits agricoles durant la première moitié du mois sacré, une situation restant louable face au contexte multi-crises actuel.

« Le Maroc dispose de quantités suffisantes de produits alimentaires, et ce contrairement à plusieurs autres pays qui connaissent une pénurie des produits de grande consommation, sous l’effet des crises sanitaire, géopolitique et climatique récentes », a-t-il affirmé dans une interview accordée à la MAP.

Du même avis, le président de la Fédération interprofessionnelle marocaine de production et d’exportation des Fruits et Légumes (FIFEL), Lahoucine Adardour, a souligné qu’en dépit des contraintes dont souffre le secteur actuellement, notamment la sécheresse et le changement climatique, l’approvisionnement des marchés en fruits et légumes durant ce mois de ramadan et les mois qui suivent reste en quantités suffisantes.

En ce qui concerne la filière laitière, Mohammed Raita, chargé de la Gouvernance, la coordination et de la communication auprès du président de la Fédération interprofessionnelle du secteur laitier « Maroc Lait », indique qu’une offre suffisante a été assurée pour ce mois sacré, aussi bien en lait qu’en dérivés.

« Malgré une baisse du cheptel bovin de 11% en 2022 par rapport à 2021 et d’environ 20% par rapport à 2019, nous avons pu nous assurer une offre suffisante pour ce mois sacré, grâce aux mesures prises conjointement par le ministère de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts et Maroc Lait », a-t-il souligné.

Parmi les mesures prises par Maroc Lait pour assurer un approvisionnement du marché face à la baisse drastique du cheptel (et du lait) depuis 2020, M. Raita a noté, notamment, la participation active de la Fédération à la mise en place d’une filière fourragère pouvant assurer une alimentation de base du cheptel laitier et constituer des réserves fourragères en période de sécheresse.

Il s’agit, en outre, du lancement en 2023 des unités régionales d’encadrement laitier (UREL), dont 4 sont déjà opérationnelles, dotées de moyens humains et matériels, et permettant d’accélérer la politique de proximité aux éleveurs, a-t-il poursuivi.

A ces mesures d’urgence s’ajoutent d’autres visant le moyen et long terme, à savoir le lancement d’une étude nationale sur les coûts de production du lait à la ferme, qui cible toutes les régions du Maroc et toutes les catégories d’éleveurs pour mieux comprendre leurs problèmes et répondre à leurs besoins, ainsi que la participation active à l’élaboration d’un plan de relance multidimensionnel de la filière laitière permettant de rejoindre, dans les trois prochaines années, les objectifs tracés par la stratégie « Génération Green », a-t-il dit.

Intermédiaires, changements climatiques et inflation : l’offre en péril

Quoique l’approvisionnement des marchés en produits alimentaires de base s’effectue toujours en quantités suffisantes, la situation alarmante de la hausse des prix continue de mettre les citoyens dans un état d’inquiétude, d’autant plus que l’identification des véritables raisons derrière cette flambée des prix continue d’alimenter les débats.

Selon la récente note de conjoncture du Haut commissariat au plan (HCP) relative au premier trimestre 2023, les pressions inflationnistes se sont accentuées, avec une hausse des prix à la consommation de 9,4%, au lieu de +8,3% au trimestre précédent, une hausse tirée principalement par celle des prix de la composante alimentaire avec +18,2%.

« Cette problématique de la hausse des prix que nous vivons actuellement tire ses origines des facteurs à la fois externes, dont la hausse des prix des intrants (engrais azotés, les produits chimiques et les semences importés), et internes, dont le stress hydrique (baisse des niveaux des nappes phréatiques et des volumes globaux d’eau stockés dans les barrages) et la problématique du financement, qui ont poussé les agriculteurs à baisser la superficie des terres cultivées, causant une baisse de la production », explique M. Benali.

Un autre facteur interne très important à évoquer est celui de la multiplicité des intermédiaires due principalement à la baisse des revenus des agriculteurs durant la période post Covid-19 et aux difficultés d’octroi des crédits, a-t-il soutenu.

Et de préciser: « Face à la baisse de ses revenus, l’agriculteur s’est vu obligé de commercialiser ses produits agricoles avant leur maturité à des prix très bas. Cela dit, le nombre des intermédiaires qui cherchent à profiter de cette situation a augmenté: l’agriculteur vend le produit avant sa maturité au premier intermédiaire, le 2ème intermédiaire l’achète à un prix plus élevé et le stocke, l’opération de stockage causant la perte de près de 30% de la quantité des produits stockés entraîne une nouvelle hausse du prix de vente, et ainsi de suite ».

Pour la filière lait, M. Raita fait savoir, lui, que toute indisponibilité des intrants et toute augmentation du prix et des composants du prix de revient se répercute tôt ou tard sur les prix de vente, notant que la filière forme une chaîne complète, de la production des fourrages, jusqu’à la vente des produits au consommateur, en passant par l’élevage, la fabrication et le transport amont et aval.

Érigé en priorité dans un contexte mondial marqué par une inflation accélérée, l’approvisionnement des marchés en produits alimentaires de base, notamment durant le mois de Ramadan, a été au centre des préoccupations du gouvernement ayant mis en place un éventail de mesures permettant une meilleure maîtrise de l’évolution des prix.

A ce titre une série de réunions ont été tenues, vendredi dernier, par le Chef du gouvernement avec les représentants de la Comader, de la FIFEL et les présidents des Chambres agricoles, l’occasion d’examiner les moyens à même d’assurer la baisse des prix des produits agricoles et d’augmenter le niveau d’approvisionnement permanent du marché national.


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