Santé

L’évolution du corps de la femme au fil des âges

Les changements « possibles » en fonction des âges

La nature prépare la femme à être éventuellement mère, son cycle menstruel se régularise. Par ailleurs, sa courbe de poids commence à se dessiner et à donner forme à une silhouette plus féminine : la graisse « naturelle » est présente au niveau des cuisses, des hanches et de la poitrine.

Une grossesse et l’allaitement éventuels peuvent venir modifier le corps de la femme notamment au niveau des seins, du ventre et des cuisses qui auront tendance à être plus « mous ». Avec une bonne routine sportive, un rééquilibrage alimentaire et parfois une prise en charge médicale, il sera possible de retrouver son corps pré-grossesse.

Les premiers symptômes de la pré ou péri ménopause peuvent apparaîtront tels que les crampes, les dérèglements hormonaux ou la transpiration plus excessive. Néanmoins, cela n’est que passager et dépendra de chaque femme. 

La fragilité osseuse et les kilos en trop peuvent se manifester en raison notamment de la baisse d’œstrogènes. 

Comprendre ce qu’est l’âge biologique

« L’âge mathématique correspond à l’âge de naissance ; l’âge biologique correspond quant à lui à l’état fonctionnel des organes d’une personne, ainsi qu’à la façon dont son corps réagit aux sollicitations de l’environnement dans lequel on vit. Cette évolution sera différente d’un individu à l’autre, selon son patrimoine génétique ou encore de son mode de vie (fumeur ou non, sédentarité, consommation d’alcool régulière ou pas….) » explique la Dre Alexandra Dalu, médecin anti-âge. C’est pour cette raison que l’on peut faire « plus jeune que son âge » ou plus vieux.

Prise de poids et fragilité ds os en vieillissant…. : pourquoi le corps de la femme change-t-il avec l’âge ?

L’évolution du corps de la femme avec l’âge est multifactorielle, en voici les principaux : 

Vieillissement du système digestif : Avec l’âge, la diminution de la sécrétion de salive, associée à d’éventuels problèmes de dents, nuit à la bonne mastication des aliments et à leur préparation en vue du processus de digestion. Dans l’estomac, les sécrétions acides deviennent moins importantes, rendant moins efficace cette étape de la digestion. La digestion d’un repas prend plus de temps et le risque de constipation peut augmenter. 

Vieillissement des organes sexuelles : Les effets du vieillissement sur les taux d’hormone sexuelle sont présents chez les femmes et chez les hommes. Chez les femmes, la plupart de ces effets sont surtout liés à la ménopause, lorsque les taux d’hormones féminines (tout comme chez l’homme) (œstrogènes, progestérone, SDHEA, testostérone) diminuent sensiblement. Les seins deviennent par exemple moins fermes et plus fibreux et ont tendance à s’affaisser. Un impact sur les autres organes (utérus, vessie, cerveau…) sera aussi palpable du fait du vieillissement des cellules. 

Os et articulations usés : Chez les femmes, la perte de densité osseuse s’accélère après la ménopause en raison également de la baisse de production d’œstrogènes. Les œstrogènes contribuant à empêcher la décomposition d’une quantité trop importante d’os au cours du processus normal de formation, fracture, et reconstitution osseuses. « Une perte de densité osseuse sévère (y compris la survenue d’une fracture due à une perte de densité osseuse) est appelée ostéoporose » précise la Dre Alexandra Dalu. Le traitement de la ménopause permet de pallier ce risque.
Dans la colonne vertébrale, les disques souples situés entre les vertèbres vont aussi avoir tendance à perdre leur élasticité et à s’affaisser. Ainsi, entre 40 et 80 ans, certaines personnes peuvent perdre jusqu’à 5 cm de taille. L’ostéoporose peut accentuer ce phénomène.

ENCADRÉ sur l’arthrose à prévoir : « attention l’arthrose n’est pas uniquement lié au vieillissement car s’il est évident que la probabilité de dégradation du cartilage articulaire augmente avec l’âge, le vieillissement est loin d’être le seul facteur favorisant cette maladie complexe. Des troubles métaboliques comme l’obésité mais aussi des traumatismes articulaires liées au port de charges lourdes ou encore, la génétique sont d’autres causes, l’arthrose est aussi une maladie inflammatoire » rappelle la Dre Alexandra Dalu.

Muscles et réserves lipidiques : la quantité de tissu musculaire (masse musculaire) et la force musculaire ont tendance à diminuer à partir d’environ 30 ans et en continu tout au long de la vie. Cette diminution est en partie provoquée par le manque d’activité physique et la baisse des taux d’hormones de croissance et de testostérone, qui stimulent le développement des muscles. « Cependant, les effets du vieillissement réduisent la masse musculaire et la force d’environ 10 à 15 %, pas plus, au cours de la vie des adultes. En l’absence de maladie, la majeure partie de la perte au-delà de ces 10 à 15 % peut être prévenue par une activité physique régulière » rapporte le manuel MSD (source 1). « Une perte musculaire plus grave, appelée sarcopénie, résulte d’une maladie, d’une dénutrition, ou d’une inactivité extrême, pas du vieillissement seul » complète la Dre Alexandra Dalu.

Sens moins aiguisés : Après 50 ans en général, les sensibilités olfactives et gustatives diminuent progressivement. « La bouche a tendance à être sèche plus souvent, en partie parce que la production de salive est moindre. La sécheresse buccale diminue également la capacité à sentir le goût des aliments » note la Dre Alexandra Dalu. La vue aussi, aura tendance à s’amoindrir du fait notamment du nombre de cellules nerveuses qui diminuent, altérant la perception de la profondeur ou encore le vieillissement du cristallin, qui se raidissant avec l’âge, peut altérer la mise au poids sur les objets proches. L’ouïe pourra également être altérée ave l’âge, en fonction notamment de l’exposition au bruit au cours de la vie des personnes.

Peau vieillissante : « Elle aura tendance à devenir plus fine, moins élastique, plus sèche et à se rider finement » détaille la Dre Alexandra Dalu. Ce changement change en partie parce que le collagène (tissus fibreux résistants qui renforcent la peau) et l’élastine (qui rend la peau souple) font l’objet d’une modification de structure et deviennent moins souples. En vieillissant, l’organisme produit moins de collagène et d’élastine. « Pour y pallier : boire de l’eau, consommer un antioxydant comme le coenzyme Q10, mieux manger, plus gras et moins sucré/moins salé et pourquoi pas un peu de médecine esthétique avec peeling et injection de mésothérapie ».

Vieillissement de l’activité cardiaque : Avec le temps, les parois des vaisseaux sanguins ont tendance à s’épaissir et à perdre leur élasticité, ce qui les fragilise. Des dépôts de cholestérol et de calcium se forment le long des artères. De plus, les tout petits vaisseaux qui irriguent les organes en profondeur (les capillaires) deviennent moins nombreux. L’oxygénation et l’alimentation des organes demandent un surcroît de travail au cœur. Sous l’effet de l’usure, les parois du muscle cardiaque perdent leur élasticité et leur travail de pompe est rendu plus difficile. « Attention l’alcool et le tabac rigidifient les artères » précise Dr Dalu.

Vieillissement du système respiratoire : Les mouvements de la cage thoracique perdent en amplitude avec l’âge, et les poumons deviennent moins élastiques, ce qui diminue le volume d’air brassé à chaque respiration. De plus, les alvéoles pulmonaires (les petits sacs où se font les échanges d’oxygène et de dioxyde de carbone) fusionnent, ce qui réduit la surface totale d’échange entre l’air et le sang. « Ce phénomène est aggravé par la consommation de tabac. « Mais il n’est jamais trop tard pour arrêter de fumer » rassure la professionnelle de santé. Il existe toujours un bénéfice à l’arrêt du tabac quel que soit l’âge : arrêter de fumer à 40 ans améliore l’espérance de vie de 7 ans, arrêter à 50 ans améliore l’espérance de vie de 4 ans, arrêter à 60 ans améliore l’espérance de vie de 3 ans. (Source 2 ).

Comment prévenir les signes de vieillissement du corps chez la femme ?

« Il est utopique de croire qu’un être humain n’aura pas de maladies au cours de sa vie. Mais c’est toutefois intéressant de savoir qu’on peut développer une maladie sans qu’elle ne s’aggrave, et ce grâce à tous les moyens de prévention médicaux qu’il existe en 2023 » insiste la Dre Alexandra Dalu. Le patient aura en effet plus de chances de guérir si sa maladie est prise à temps et que cette personne bénéficie d’un traitement adapté. « Il n’est jamais trop tard et très important de considérer aussi le mode de vie est un pilier de la bonne santé. Quand vous dormez bien par exemple, il faut savoir que les nerfs de la douleur sont mis au repos…avec tous les bienfaits que ça peut avoir sur le patient » illustre la médecin nutritionniste.

Les moyens de surveillance pour prévenir certains risques sur la santé

L’IMC (Indice de masse corporelle) = poids en kg / taille² en m. : cet indicateur permet d’évaluer certains risques pour la santé en fonction de sa corpulence. Il a cependant ses limites du fait qu’il ne tienne pas compte de la composition corporelle, c’est-à-dire de la masse osseuse, musculaire et hydrique. « Deux personnes peuvent donc avoir un IMC identique, mais des corpulences différentes, c’est le cas avec les sportives professionnelles notamment » illustre la Dre Alexandra Dalu..

Le périmètre abdominal (ou tour de taille) : Cette mesure est un indicateur sur la masse grasse intra abdominale et de la masse grasse totale. « Chez la femme, un périmètre abdominal supérieur à 88 cm contre 102 cm chez l’homme est un risque de complications métaboliques (maladies cardiovasculaires, maladies chroniques…) »  explique la Dre Alexandra Dalu. 

L’ostéodensitométrie : cet examen permet de calculer votre densité osseuse. Attention plus la masse grasse est importante, moins la masse musculaire l’est et moins l’os est solide. C’est alors un risque d’ostéoporose précoce et un risque de fracture. « Pour rappel plus on se muscle et plus l’os est solide » complète la Dre Alexandra Dalu.

L’épreuve d’effort (ECG) : Cet examen réalisé chez le cardiologue va enregistrer la réaction du cœur au cours d’un exercice physique soutenu (habituellement en marchant sur un tapis roulant) afin de mesurer l’activité électrique du cœur, la pression artérielle et le rythme cardiaque. « De façon générale, il vise à cibler la cause  d’un dysfonctionnement (arythmies, tachycardies…) mais peut aussi être réalisé en prévention à n’importe quel âge » précise la Dre Alexandra Dalu.

Ce qu’il faut aussi retenir : les modifications du corps de la femme avec l’âge seront sensiblement les mêmes que chez l’homme.

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