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Après ses échecs à l’ONU et à la Ligue arabe, l’Algérie se console d’une petite «victoire» sur le Maroc

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La diplomatie algérienne en mal de succès a célébré en grande pompe la réélection de son candidat, Larbi Djacta, face au Marocain El Hassane Zahide, à la présidence de la Commission de la fonction publique internationale (CFPI) de l’ONU. C’est le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, qui a donné le La sur les réseaux sociaux.

«Félicitations à l’ambassadeur Larbi Djacta pour sa réélection triomphale aujourd’hui à la Présidence de la Commission de la Fonction publique Internationale par 121 voix contre 64 à son concurrent marocain. Je salue cette belle victoire algérienne!», a-t-il écrit sur Twitter.

L’APS a ensuite pris le relais pour qualifier cette réélection d’«écrasante victoire de l’Algérie à l’ONU». Arborant la casquette des commentateurs des matchs de football, l’agence de presse annonce que «l’Algérie a battu le Maroc par le score de 121 contre 64». Et de conclure, sur une note flagrante de dénigrement, que «le Maroc n’a pas fini de manger son pain noir». La même APS, et sans tomber dans des comparaisons inutiles, avait brillé par son silence, suite à l’échec du candidat de l’Algérie à arracher un siège à la Commission des limites du plateau continental des Nations unies, pour la période 2023-2028. Un siège, pour rappel, revenu au Marocain Miloud Loukili.

Masquer les revers de la résolution 2654 et le Sommet arabe

Ce n’est, d’ailleurs, pas la première fois que la diplomatie algérienne tombe dans les travers de l’exagération gratuite pour commenter une «victoire». Il y a trois semaines, l’élection de l’Algérie au Conseil des droits de l’Homme de l’ONU a été qualifiée de «brillante» par l’APS. Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Youcef Belmehdi, y a vu  «une reconnaissance implicite que l’Algérie est un pays des cultures et des libertés» et «une élection dûment méritée».

Néanmoins, cette célébration ne peut, en aucun cas, cacher la forêt de la réalité. En effet, il n’y avait pas de course au CDH. Les candidats ne se sont pas bousculés au portillon pour remporter les quatre sièges réservés à l’Afrique : Le Maroc, l’Afrique du Sud et l’Algérie se sont présentées au scrutin et faute d’un autre prétendant, le Soudan a dû rempiler pour un second mandat.

L’«écrasante victoire» de surcroît face à l’«ennemi historique», selon les termes utilisés par le général Said Chengriha en décembre 2019, est surtout destinée à la consommation interne, d’autant que la «nouvelle Algérie», qui ne cesse de revendiquer son «retour» sur la scène diplomatique régionale, continentale et internationale, collectionne les échecs. Pour mémoire, le président Abdelmadjid Tebboune avait martelé, le 25 septembre 2021 dans une allocution télévisée. que «l’Algérie est une véritable force frappante. Tous les pays du monde le reconnaissent, contrairement à certains Algériens».

«Une force frappante» qui, pourtant, n’a pu garantir à son candidat, Sabri Boukadoum, d’être nommé en 2022 représentent de l’ONU en Libye. Ramtane Lamamra avait essuyé le même rejet en 2020 de la part des membres du Conseil de sécurité. La dernière résolution, 2654, de l’instance exécutive de l’ONU sur le Sahara occidental constitue un autre revers pour la diplomatie algérienne. En témoigne sa colère  suite à l’adoption du texte le 27 octobre. «Une force frappante» qui n’a pu endiguer le flux des ouvertures de consulats de pays africains à Laayoune et Dakhla.

Et comme un échec n’arrive jamais tout seul. Le 31e sommet arabe, organisé le 1er et 2 novembre à Alger, constitue à lui seul un chapelet d’échecs : à commencer par les chefs d’Etats, les plus influents, qui ont boudé le conclave, et ce, malgré les concessions faites par l’Algérie sur le retour de la Syrie à La Ligue arabe et l’invitation du Polisario ainsi que sur la non-condamnation de la normalisation des pays arabes avec Israël.


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