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La coopération maroco-américaine dans le pipe du Sénat [INTÉGRAL]

En mai dernier, des sénateurs américains avaient introduit au Congrès ce projet de loi baptisé «Abraham Accords Cybersecurity Cooperation Act», dont l’objectif est de consolider la coopération en cybersécurité entre Washington et les pays signataires des Accords d’Abraham, soit le Maroc, les Émirats arabes unis, Bahreïn et Israël.

Le sénateur Jacky Rosen, qui œuvre à bras-le-corps pour promouvoir ce projet, avait déclaré au Sénat que les accords d’Abraham favorisent un niveau sans précédent de coopération en matière de sécurité entre les États-Unis, Israël et les partenaires arabes. « A l’heure où l’Iran et d’autres cyberacteurs hostiles ciblent les États-Unis et les pays signataires des Accords d’Abraham par des cyberattaques malveillantes, cette législation bipartisane contribuera à renforcer nos défenses collectives en matière de cybersécurité contre les menaces communes, avait-il plaidé.

Une coopération qui pourrait être bénéfique à pays comme le Maroc, surtout qu’aujourd’hui tout le monde est concerné par les attaques informatiques, qui que la transition de la société vers une économie mondiale basée sur la connaissance, la dépendance croissante à l’égard du secteur des technologies de l’information et l’intégration des technologies numériques dans presque toutes les sphères de la vie exposent les organisations à des cyber-risques. Un exemple des conséquences dramatiques potentielles est lorsqu’un logiciel malveillant paralyse le système informatique d’un établissement de santé, entraînant des pertes économiques et des perturbations de données personnelles des patients, explique l’expert, rappelant l’arrêt forcé de la chaîne de production de l’usine Renault de Tanger pendant 24 heures à cause d’une cyberattaque avec le virus malveillant Wannacry.
 

Dispositif 360° 

Si la cybersécurité contre les menaces en ligne prend une plus grande importance dans le paysage numérique, le danger est loin d’être pris à la légère par le Royaume qui s’est doté d’une agence dédiée, la Direction générale de la Sécurité des Systèmes d’Information (DGSSI), une NSA à la marocaine qui relève du département de la Défense. Une initiative qui relève de l’évidence, à voir l’augmentation exponentielle de la cybermenace depuis l’avènement de la pandémie.  

Abdellatif Loudiyi, ministre délégué à l’Administration de la Défense nationale, a révélé que le nombre de cyberattaques visant le Maroc en 2021 était de 577. Dans ce même sens, une récente analyse des experts de Kaspersky, société spécialisée dans la sécurité des systèmes d’information, indique que plus de 60 % des PME ont subi des cyberattaques au cours de l’année 2022. C’est dire que la cybersécurité est devenue vitale pour les entreprises en raison de l’augmentation rapide de ces cybercrimes, mais aussi des fraudes. 

Cette croissance des cyberattaques a incité le Maroc, à l’instar de plusieurs économies émergentes, à mettre en place une stratégie mêlant public et privé visant à renforcer les investissements alloués à la sécurité des infrastructures numériques, explique l’expert, soulignant que l’implantation des géants mondiaux tels que Thales, orange cyber défense, ou Atos, ont vocation à servir de locomotives à la mise en place d’un écosystème de PME et TPME 100% nationales et à forte valeur ajoutée vu leur domaine d’activité. 

L’augmentation de la fréquence et de la sophistication des cybermenaces, l’émergence de technologies numériques perturbatrices, l’intégration accrue de l’apprentissage automatique, la prolifération croissante des solutions basées sur le cloud, et des réglementations strictes en matière de protection des données pour la sécurité de l’information, dont la signature du deuxième Protocole additionnel à la Convention de Budapest sur la cybercriminalité : ce sont les facteurs stimulant la croissance du marché de la cybersécurité.
 

Etat des lieux des métiers de la cybersécurité au Maroc

Avec l’adoption croissante des plateformes de commerce électronique, la cybersécurité est devenue une préoccupation majeure pour les citoyens ainsi que pour le secteur privé et public.

Ces cybercrimes peuvent entraîner une perte irréversible de capital, une perte de données critiques et confidentielles, et peut également nuire à la réputation de toute entreprise ou individu. Ces menaces nécessitent de plus en plus l’adoption de solutions de cybersécurité pour les systèmes individuels ou l’écosystème de réseau connecté.

Dans ce sens, Oussama Hamdi, analyste en cybersécurité et pentesteur chez Novelis, nous indique que les acteurs économiques dépendent fortement des systèmes de sécurité, des innovations et des technologies de pointe, mais aussi des ressources humaines pour faire face aux menaces croissantes des cyberattaques. « Par conséquent, le secteur et les métiers de la cybersécurité sont en constante évolution », a-t-il ajouté, notant que le Maroc connaît déjà une pénurie de capital humain dans ce domaine et qu’il faut augmenter les effectifs spécialisés en cybersécurité.

Ceci dit, le projet de loi actuellement en discussion aux Etats Unis prévoit tout un programme pour remédier à cette problématique. Le texte prévoit des formations et des exercices conjoints en matière de cybersécurité.  

Ladite coopération prévoit également de fournir une assistance technique aux parties concernées, à même de leur permettre de coordonner leur réponse face aux cyberattaques.

 

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