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Démolition dans l’ancienne Medina de Casablanca : Mounib interpelle l’Intérieur

Le sort des habitants de l’ancienne Médina de Casablanca demeure enveloppé de mystère, alors que les autorités locales persistent dans leur décision de démolir complètement un nombre considérable de maisons. Cette décision est prise malgré les preuves techniques démontrant que seule une démolition partielle est nécessaire pour ces habitations.

Le comité de coordination des « victimes de la délocalisation forcée de l’ancienne Médina » réclame justice pour les résidents touchés par cette mesure. À travers des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, le comité souligne que certaines de ces maisons ont fait l’objet d’une expertise technique, mettant ainsi en lumière leur viabilité.

Tout en exprimant son étonnement quant à l’inclusion de ces maisons, encore en bon état pour certaines avec seulement quelques fissures, dans la décision de démolition totale, le comité rappelle parallèlement la nécessité de respecter les accords et projets conclus devant le Roi Mohammed VI en 2011, afin de rendre justice aux habitants.

De son côté, Nabila Mounib, députée du Parti socialiste unifié (PSU) et ancienne secrétaire générale, a interpellé le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, à travers une question écrite concernant « le déplacement forcé » des habitants de l’ancienne Médina de Casablanca.

Dans sa question, Mounib souligne que de nombreuses familles originaires de cette Médina ont été contraintes à l’évacuation sans aucune forme de compensation ou de dialogue, même après avoir rénové leurs habitations.

Elle soulève la nécessité de s’interroger sur les perspectives pour l’ancienne Médina de la métropole, et dans l’intérêt de qui, surtout face à la précarité dans laquelle se trouvent de nombreuses familles. Celles-ci, originaires de l’un des quartiers les plus anciens de la métropole, sont désormais confrontées à des ordres d’évacuation malgré leurs efforts techniques et juridiques pour prévenir la destruction et poursuivre les rénovations.

Mounib s’étonne de la transformation des projets de réhabilitation et de démolition partielle en démolition totale, même pour les maisons déjà rénovées. Elle insiste sur l’impératif d’impliquer les résidents dans la réhabilitation de leurs maisons, assurant ainsi leur stabilité et préservant le patrimoine urbain ainsi que le droit des habitants de l’ancienne Médina à demeurer dans un environnement auquel ils sont profondément attachés.

Elle appelle également à une évaluation minutieuse de la situation réelle des maisons par le biais d’expertises sérieuses, à ne pas déplacer les résidents d’origine, et à ouvrir un dialogue sur la possibilité de réhabilitation ou, dans certains cas particuliers, de fournir un logement temporaire et une compensation aux résidents affectés.

Pour rappel, l’ancienne médina de Casablanca, un joyau historique et culturel, est plongée dans une crise profonde à la suite de décisions de démolition de maisons, laissant des centaines de familles sans abri, sans compensation et sans solution de relogement.

Les autorités locales de la préfecture d’Anfa ont récemment décidé de démolir un ensemble d’immeubles vétustes, justifiant cette action par le danger imminent d’effondrement. Cependant, ces démolitions ont suscité une inquiétude croissante parmi les habitants qui se demandent non seulement où ils vont vivre, mais aussi comment ils vont rebâtir leur vie après la destruction de leurs foyers.

Face à la menace présumée, les autorités locales ont demandé aux résidents de quitter les lieux, promettant un relogement adéquat. Cependant, les réalités sur le terrain sont bien différentes. Les habitants, pour la plupart ignorés lors des opérations de recensement, se retrouvent sans aide, laissant planer la crainte du sans-abrisme sur de nombreuses familles.

Selon les dernières statistiques, sur les 3.644 bâtiments que compte l’ancienne médina, 792 sont classés comme devant être totalement démolis. Bien que la communauté de Casablanca ait alloué environ 23 millions de dirhams pour le processus de démolition, la question de la relocalisation et de l’indemnisation demeure sans réponse claire.

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