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Hicham Jorio, le Marocain derrière les partenariats entre la Silicon Valley et l’Afrique

Tout au long de son parcours académique, Hicham Jorio a toujours eu une idée précise de ce qu’il voulait faire. Originaire de Rabat, il capitalise sur ses compétences pour les affaires et l’ingénierie, une discipline connue parmi les professionnels et les chercheurs sous le nom de commerce technique.

Après son collège au Maroc, Hicham est envoyé par ses parents vers les Etats-Unis, où il a rejoint ses frères aînés déjà installés en Californie. A son arrivée à San Francisco, il s’est inscrit au lycée et dès ses dix-sept ans, il fréquente l’université.

Au départ, Hicham a poursuivi ses études en génie électrique avec un projet académique bien défini : obtenir un diplôme d’ingénieur de l’Université d’Etat de San Jose, puis suivre un MBA. «Aux Etats-Unis, si vous choisissez de vous spécialiser en ingénierie, vous pouvez poursuivre un master. Cependant, si vous aspirez à entrer dans le domaine du ‘commerce technique’, vous devrez passer par la suite au monde des affaires», a-t-il expliqué à Yabiladi.

Allier commerce et ingénierie

Après avoir obtenu son diplôme, Hicham a travaillé comme ingénieur de terrain chez Integrated Device Technology. Suite à son MBA, il se lance dans une carrière combinant les deux domaines. «C’était ma passion. Mon objectif était de me lancer dans le secteur technique, sachant que cela serait bénéfique pour ma future carrière en intégrant à la fois l’ingénierie et le commerce», nous a-t-il confié.

Au cours de son mandat chez Integrated Device Technology, Hicham a occupé divers postes impliquant le «développement commercial technique», la gestion de comptes internationaux tels que ceux de Nokia, Alcatel et Cisco, ainsi que l’entretien des relations clients.

Par la suite, il a été recruté par IBM, où il a occupé le poste de directeur des partenariats stratégiques, axés principalement sur l’intelligence artificielle et la détection précoce des cancers de la peau.

En 2015, Hicham s’est lancé dans l’entrepreneuriat, mettant à profit sa riche expérience de dix ans dans les domaines de la technologie et des affaires. Il a fondé Spire, une société dédiée à rapprocher les entreprises africaines et des Etats du Golfe des entreprises technologiques de la Silicon Valley.

«Tout a commencé avec une petite équipe, un groupe consultatif et quelques partenaires», se souvient-il. Spire se spécialise dans l’établissement de partenariats et de coentreprises pour les structures de la Silicon Valley, facilitant les contrats de distribution et la dynamisation des centres d’excellence, principalement au Moyen-Orient et en Afrique.

Rapprocher la Silicon Valley et l’Afrique

Au cours de la dernière décennie, Hicham a collaboré avec des géants de la Silicon Valley tels que Google et PayPal, facilitant ainsi les partenariats avec des entreprises du monde entier, notamment au Maroc. «Le partenariat Paypal-Attijariwafabank fait partie des projets significatifs que nous avons entrepris. Nous avons facilité les négociations pendant un an, aboutissant à un partenariat exclusif entre Paypal et Attijariwafabank en Afrique», a-t-il fièrement déclaré.

La double culture de Hicham, qui a vécu à la fois au Maroc et aux Etats-Unis, s’avère être un atout important dans ses négociations commerciales. Elle lui permet en effet de dépasser les barrières culturelles et de rallier différentes méthodologies de travail.

Alors que les barrières linguistiques ont souvent posé des défis, Hicham note un changement. La jeune génération, dont beaucoup sont d’origine ou d’éducation américaines, cherchant des solutions adaptées.

Un autre obstacle à de tels partenariats, selon Hicham Jorio, est l’accès aux capitaux au Maroc. «Le Maroc en est encore à ses débuts en matière de levée de capitaux à l’international, par rapport aux autres pays africains. Cela reste un défi important», a-t-il souligné.

Pour l’avenir, alors que des événements majeurs comme la Coupe du monde 2030 se profilent à l’horizon, Hicham souligne la nécessité pour le Maroc de trouver des partenaires financiers pour lever les fonds nécessaires.

Au-delà des clients privés, Hicham Jorio vise aussi à collaborer avec des entités gouvernementales. Ses espoirs se sont récemment concrétisés avec l’approbation de la nouvelle Charte de l’investissement. «Nous avons travaillé pendant six mois avant cette approbation, ce qui constitue une réussite importante pour l’une des premières entités à être approuvées dans le cadre du nouveau projet», a-t-il indiqué.

L’implication de Hicham Jorio auprès des entreprises de la Silicon Valley s’étend aux investissements providentiels. Au Maroc, il est également membre du conseil d’administration d’une fondation dédiée à la thérapie génique et à la collecte de fonds pour des traitements qui sauvent des vies.


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