Des prévisions inquiétantes ont été émises par le service européen « Copernicus Center« , relevant du Centre commun de recherche de l’Union européenne, dans un rapport sur l’augmentation des températures et leur impact sur l’aggravation du stress hydrique dans la région de l’ouest de la mer Méditerranée, comprenant le Maroc.
Publié cette semaine, le rapport confirme que la sécheresse croissante dans la région du Maghreb et du sud de l’Europe, due aux vagues de chaleur récurrentes, affecte l’humidité du sol et le débit des cours d’eau, entraînant l’arrêt de la croissance des plantes et des cultures.
De nombreuses régions de l’ouest de la mer Méditerranée connaissent une diminution continue des précipitations depuis plus d’un an, ainsi qu’un hiver et un printemps exceptionnellement secs et chauds, souligne le rapport. Cette situation engendre une sécheresse sévère dans la région, et l’été de cette année devrait connaître une augmentation prévue des températures, alerte les auteurs du rapport.
Ainsi, le rapport indique qu’entre mai 2022 et avril 2023, les températures dans le nord du Maroc, l’Algérie, le sud de l’Espagne, le sud de la France et le nord de l’Italie ont dépassé de 2,5 degrés Celsius, voire 4 degrés Celsius, la moyenne. Il souligne que les conditions météorologiques à la fin du printemps 2023 étaient plus extrêmes que celles de la même période en 2022.
Les auteurs du rapport ont observé l’impact notable de la sécheresse du mois de mai dernier sur la végétation et les cultures de la région de l’ouest de la mer Méditerranée, retardant les semis, en particulier au Maroc, en Algérie et en Tunisie, car elle coïncidait avec la mi-saison de croissance.
Dans ce sens, les chercheurs avertissent que compte tenu de la sécheresse actuelle et des prévisions associées, la persistance de températures élevées dépassant la moyenne, combinée à une faible pluviométrie, rendra la situation encore plus dangereuse à l’avenir.
Aussi, les scientifiques du Centre commun de recherche soulignent parmi les risques élevés prévus pour l’été prochain l’atteinte d’une situation critique pour les ressources hydriques. Raison pour laquelle le rapport souligne la nécessité d’une surveillance étroite de la situation et de la planification et la mise en œuvre de mesures de gestion de l’eau et d’adaptation à la sécheresse dans la région.
Dans un rapport sur l’état du climat pour l’année 2022, la Direction générale de la météorologie du Maroc a déjà confirmé que l’année dernière était la plus chaude jamais enregistrée au Maroc depuis plus de 40 ans, et la plus sèche depuis le début des relevés météorologiques dans le royaume. Les prévisions indiquent également une augmentation des températures moyennes au-dessus de la normale dans tout le pays pour les mois de mai, juin et juillet de cette année.
Selon les données officielles marocaines publiées en mai dernier, 80% des jours de l’année 2022 ont enregistré des températures supérieures à la normale. De nombreux records mensuels de température moyenne ont été battus à l’échelle nationale, notamment dans les villes de Smara, Fès, Larache, Meknès, Oujda et Sidi Slimane.
La situation actuelle soulève de sérieuses préoccupations quant à l’avenir de la région de l’ouest de la mer Méditerranée. Les effets combinés de la sécheresse persistante, des températures élevées et de la diminution des précipitations menacent gravement les ressources hydriques de la région.
Il est donc impératif de prendre des mesures immédiates pour faire face à cette crise imminente. Le rapport du Copernicus Center insiste sur la nécessité d’une surveillance constante de la situation, ainsi que sur la planification et la mise en œuvre de mesures de gestion de l’eau et d’adaptation à la sécheresse. Il est crucial de développer des stratégies de préservation de l’eau, d’encourager des pratiques agricoles durables et de promouvoir la sensibilisation à l’importance de la conservation de l’eau parmi les agriculteurs et les communautés locales.
