Santé

Le métrosexuel est un homme qui prend soin de son apparence en excés

Définition : à quoi correspond le néologisme métrosexuel ?

Littéralement, métrosexuel est une contraction de métropolitain et sexuel. Ce néologisme, inventé en 1994 par Mark Simpson, journaliste britannique à The Independant, est apparu pour décrire un homme ultra-urbain, trentenaire, qui accordait une grande importance à son style, tout en prenant soin de son corps et de sa tenue vestimentaire.

Sébastien Garnero précise : « Il y a un côté un peu caricatural du « minet parisien hyperconnecté », toujours à l’affut des dernières tendances, attentif à son écosystème, à ce qui est bon pour sa santé… » Il ajoute : « En psychologie, ce terme n’est pas reconnu en tant quel tel. Métrosexuel n’est qu’une catégorisation journalistique devenue populaire et qui, dans certains cas, est utilisée pour décrire un phénomène qui a émergé de la culture urbaine branchée, pour des hommes qui accordent beaucoup d’importance à leur style de vie, à leur apparence et à leur santé… sans être forcément rattachés à des stéréotypes standard du masculin ou de l’homme traditionnel.

L’homme qui prend soin de lui est-il forcément un métrosexuel ?

« Non pas forcément. Derrière ce qualificatif, il y a vraiment la notion de prendre soin de soi en excès. On pourrait carrément dire qu’être un homme métrosexuel désigne une façon de vivre plus qu’un trait de personnalité », détaille le psychologue.

Look, style, passions… Comment définir l’homme métrosexuel ?

« Le métrosexuel est un homme qui aime être bien sous tous rapports, avec un culte du perfectionnisme et de soi quand cela est même parfois, un peu trop poussé. Il y a souvent une forme de narcissisme assez exacerbée, mais pas toujours », indique Sébastien Garnero. À titre indicatif, quelques-unes des ses particularités.

Mode, cosmétiques, soin de soi : ce qui caractérise le métrosexuel

Fashion addict. L’homme métrosexuel a une bonne connaissance de la mode, il suit les dernières tendances des marques, souvent de luxe, avec ferveur.

Le culte du corps. « Le métrosexuel a un besoin irrépressible et compulsif de faire du sport (souvent de la musculation) sans pour autant être un sportif professionnel (bigorexie). » Ses principales motivations ; d’abord soigner son aspect physique, puis sa santé.

La beauté. L’homme métrosexuel recourt aux cosmétiques : « Il veille à ce qui pourrait être encore meilleur pour sa santé et à ce qui contribue à le rendre toujours plus beau. C’est une personne qui applique des crèmes de beauté, s’épile le corps, soigne sa coiffure et peut même parfois, aussi se maquiller. Il y a un lien avec ce qui touche au précieux et à certaines caractéristiques plutôt associées à la féminité, même si aujourd’hui, c’est moins le cas avec cette notion d’indifférenciation des genres contemporaine à notre société. »

Ses autres centres d’intérêt

L’art dans la peau. « L’homme métrosexuel est aussi quelqu’un qui porte un intérêt particulier à l’art, à la culture, d’où le côté urbain qui lui est attribué. C’est une personne qui aime être « au parfum », être dans la tendance. »

« Bobo gourmet ». Le métrosexuel aime fréquenter les tables « in » des grandes villes et qui ont souvent une orientation écoresponsable, biologique et saine. « Il fait par exemple attention aux nombres de calories qu’il avale. »

Métrosexuel : c’est le profil contraire du bon vivant. Sébastien Garnero, sexologue.

Métrosexuel : une orientation sexuelle ? Laquelle ?

Avec l’avènement des différents termes sur la diversité sexuelle et les genres, il y a parfois de quoi s’y perdre. Le sexologue tente d’expliquer : « Metrosexuel ne désigne pas une orientation sexuelle en tant que telle qu’on pourrait l’étudier en psychologie, mais plutôt un style de vie avec un intérêt particulier pour l’apparence. » L’homme métrosexuel peut ainsi être bisexuel, hétérosexuel, homosexuel, asexuel…cela ne relève en rien de l’orientation sexuelle. 

Il poursuit : « La sexualité du métrosexuel n’est d’ailleurs pas forcément au centre de ses préoccupations parce qu’il s’est souvent clairement choisi lui-même comme objet d’amour. Ce qui n’exclut pas qu’il peut avoir des rapports sexuels mais c’est souvent secondaire. En revanche, plaire et séduire est tout à fait essentiel pour lui. »

Quelle place occupe la sexualité dans la vie du métrosexuel ?

Contrairement à ce que le mot suggère, métrosexuel ne fait pas directement référence à la sexualité. Comme évoqué précédemment, cette expression désigne plus un style de vie, un désir certes, marqué autour de la séduction mais qui souvent ne mène pas plus loin sexuellement. « L’objet sexuel du métrosexuel, c’est lui-même et ce que les autres peuvent penser de lui. En psychologie, on n’est pas loin des notions de personnalité narcissique, égocentrique par exemple », illustre Sébastien Garnero.

Pourquoi et comment devient-on un homme métrosexuel ?

« Les métrosexuels sont généralement des personnes qui ont un souci avec leur image. C’est toujours le Soi plutôt que le Moi qui revient. Il y a vraiment un côté narcissique, on aurait d’ailleurs pu le qualifier de narcisso-sexuel plutôt que de métrosexuel », sourit Sébastien Garnero.

Mais cette obsession d’être centré sur soi et de vouloir être beau à la perfection, que traduit-elle vraiment ? « Parmi les hommes métrosexuels, on retrouve deux types d’individus au profil contraire. Ceux qui plus jeunes ont été surprotégés, hyperinvestis avec un entourage qui leur a fait croire qu’ils étaient des « petits rois ». Certains d’entre eux, en grandissant sont d’ailleurs devenus de véritables tyrans avec les autres. Autre profil : des personnes qui, enfants/adolescents, ont subi un vide affectif et qui aujourd’hui se sont forgés une sorte de carapace en s’autocréant un nouveau personnage (l’homme métrosexuel) qui va prendre soin d’eux (les aromantiques). » 

Quels sont les risques liés à l’attitude métrosexuelle » ?

« Le risque principal est de rester un peu l’éternel célibataire qui cultive tellement son autoportrait qu’il ne peut pas tomber amoureux d’une autre personne sinon que de lui-même. En s’aimant trop individuellement, il n’y a en effet plus de place pour le « Nous » désignant la relation couple », décortique le psychologue.

Présenté ainsi, un homme métrosexuel ne serait finalement pas si glamour que ça… 

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