Santé

Coxarthrose : tout savoir sur l’arthrose de la hanche

Définition : qu’est-ce que l’arthrose de la hanche ou coxarthrose ?

L’arthrose de la hanche aussi appelée coxarthrose correspond à une dégénérescence progressive du cartilage de l’articulation coxo-fémorale, articulation située entre l’os de la cuisse (fémur) et le bassin.

La maladie débute par une dégradation du cartilage puis évolue vers toutes les autres structures de l’articulation, entraînant une inflammation de la membrane synoviale (qui tapisse l’intérieur de l’articulation) ainsi qu’un remodelage de l’os sous-chondral (situé sous le cartilage). 

La coxarthrose peut engendrer des douleurs ainsi qu’une perte de mobilité. Elle évolue selon :

  • des phases chroniques au cours desquelles la gêne sur le plan moteur et les douleurs sont légères à modérées.
  • des phases aiguës au cours desquelles le patient peut présenter un handicap moteur important, des douleurs intenses ainsi qu’une altération significative de la qualité de vie. 

Au fil du temps, la maladie peut s’aggraver entraînant une perte de mobilité majeure. Parfois, l’évolution est très lente et le patient ne connaîtra pas de handicap important. 

L’âge est le principal facteur de risque de développement de l’arthrose. Seulement 3% de la population de moins de 45 ans est touchée, 65% est affectée après 65 ans et 80% est concernée au-delà de 80 ans. De son côté, l’arthrose de la hanche affecterait 10% des personnes âgées de 65 à 75 ans. Elle est donc « monnaie courante » chez les seniors et les personnes âgées. 

Docteur David Levine, médecin du sport à Fontainebleau : Nous ne sommes pas tous égaux devant la coxarthrose. Il existe des facteurs des risque comme des antécédents familiaux, le surpoids ou encore des pathologies de hanche. Certains d’entre nous ne connaîtront pratiquement pas de coxarthrose au cours de leur vie, tandis que d’autres vivront un véritable calvaire.

Causes : qu’est-ce qui provoque la coxarthrose ?

L’arthrose correspond à une dégradation des cartilages articulaires en partie d’origine physiologique, liée à l’avancée dans l’âge. En effet, l’arthrose de la hanche est plus fréquente après 60 ans. Néanmoins, le vieillissement normal n’est pas la seule explication au développement de l’arthrose. D’autres facteurs de risque exposent à la maladie tels que : 

  • le port fréquent de charges lourdes ;
  • une pratique excessive ou mal adaptée de certains sports
  • le surpoids et l’obésité
  • le sexe : les femmes seraient plus affectés que les hommes ; 
  • la ménopause
  • des antécédents familiaux d’arthrose

Parfois, l’arthrose de la hanche est la conséquence d’une maladie ou d’un traumatisme, nous parlons de coxarthrose secondaire. Parmi, les facteurs de coxarthrose secondaire, nous retrouvons notamment :

  • une maladie métabolique (goutte, chondrocalcinose…) ;
  • une maladie inflammatoire chronique (spondylarthrite ankylosante, polyarthrite rhumatoïde) ; 
  • une atteinte osseuses ou ligamentaire de l’articulation coxofémorale (ostéonécrose de la tête du fémur, fracture de l’extrémité du fémur ou de la hanche…) ; 
  • une anomalie anatomique de l’articulation de la hanche ou de la jambe (luxation congénitale de la hanche, anomalie du col du fémur ou du toit du cotyle, inégalité de longueur ou déviation de l’axe des membres inférieurs…). 

Arthrose : une dégradation progressive de toute l’articulation

L’arthrose est une maladie dégénérative. Au départ, seul le cartilage est affecté. Ce dernier devient friable et perd des petits fragments (comme des grains de sable) dans la cavité articulaire.

Par la suite, l’os sous-chrondral (situé sous le cartilage) réagit produisant un excès de tissus osseux en forme de collerette autour de l’articulation : les ostéophytes (ou « becs de perroquet » en langage courant).

La membrane synoviale qui tapisse l’articulation s’inflamme ce qui cause les douleurs et les raideurs articulaires caractéristiques de l’arthrose. 

Une accumulation de liquide dans la cavité articulaire est aussi possible. On parle alors d’épanchement synovial

Quels sont les symptômes de la coxarthrose (arthrose de la hanche) ?

Le principal symptôme de l’arthrose de la hanche (coxarthrose) est une douleur chronique d’intensité variable au niveau du pli de l’aine. La douleur peut irradier vers l’arrière, le côté ou le devant de la cuisse et de façon plus rare projeter jusqu’au genou. « Beaucoup de patients consultent pour un problème de cuisse ou de genoux alors qu’en réalité on leur diagnostique une arthrose de hanche », précise le docteur David Levine. 

Attention, il arrive que l’athrose ne provoque aucune douleur (alors même qu’elle est visible sur les radiographies). Dans ce cas, aucun traitement n’est nécessaire. 

Coxarthrose débutante

En cas de coxarthrose débutante, la douleur est calmée par le repos et augmente dès que la personne se met en mouvement. La douleur ne réveille pas le patient la nuit La douleur survient généralement dès le matin au moment de se lever, le patient nécessitant un court de temps de « dérouillage matinale« . Les mouvements de rotation sont les plus difficiles à effectuer.

Les formes évoluées de coxarthrose (modérée à avancée)

À un stade plus avancé, la marche peut être compromise avec parfois une tendance à la boiterie. « Avec le temps, certains gestes du quotidien peuvent nécessiter une aide comme le fait de mettre ses chaussures, de sortir de sa voiture (mouvement d’abduction), de monter les escaliers, de ramasser un objet à terre… », d’après le praticien. La limitation de l’autonomie est telle que certains patients vivent la maladie comme un véritable handicap. 

Complications : lorsque la coxarthrose mène au handicap

Lorsque les symptômes deviennent sévères, certains partients souffrent d’un véritable handicap moteur. Un patient ayant une coxarthrose avancée peut même parfois consulter en fauteuil roulant, tant il est gêné. Dans ces cas, les patients peuvent demander le statut de travailleur handicapé à la maison départementale des personnes handicapées (MDPH) dont ils dépendent. À ce titre, les patients peuvent bénéficier d’un aménagement de poste, d’une prime de reclassement et de formations spécifiques à leur nouvelle activité. Si l’emploi ne peut être conservé, le patient profite d’aides à la recherche d’emploi. 

Comment est établi le diagnostic de l’arthrose de la hanche (coxarthrose) ?

Le diagnostic de la coxarthrose nécessite d’abord un examen clinique du médecin. Une radiographie des deux hanches permet de confirmer le diagnostic. La coxarthrose peut être unilatérale (sur une hanche) ou bilatérale (sur les deux hanches). L’imagerie permet de préciser si la coxarthrose est primitive ou secondaire d’une autre maladie ou anomalie ( comme une malformation anatomique de la hanche par exemple). 

Docteur David Levine, médecin du sport à Fontainebleau : il s’agit de radiographies dites « transparentes » : le cartilage y est invisible correspondant à des espaces. En cas de coxarthrose, ces espaces sont réduits à des endroits localisés. Seuls ces examens d’imagerie permettent la confirmation du diagnostic.

Traitements : Comment soigner l’arthrose de la hanche ?

En cas de coxarthrose, le premier conseil généralement donné est de perdre du poids en cas de surpoids afin de ménager les articulations. En outre, une bonne hygiène de vie avec une activité physique quotidienne (en dehors des périodes de poussées douloureuses) est aussi recommandée. Le soulagement de la douleur (par des traitements médicaux) ainsi que la rééducation par la kinésithérapie sont au centre de la prise en charge. Parfois la chirurgie peut s’avérer nécessaire. 

Les traitements médicaux contre la coxarthrose

Une fois le diagnostic confirmé, des médicaments antalgiques peuvent être prescrits afin de soulager la douleur lors des poussées aiguës. Le paracétamol est employé en première intention. » Si ce dernier s’avère inefficace, des anti-inflammatoires non stéroïdiens peuvent être prescrits. Ils sont très efficaces », selon le médecin du sport, David Levine. 

Des applications de gels ou de crèmes à base d’anti-inflammatoires non stéroïdiens sont parfois proposées. 

Il est préférable d’avoir recours à un avis médical avant toute prise de médicament. L’automédication est déconseillée. Respectez les doses prescrites (ou à défaut d’ordonnance, la posologie). En cas de doute, demandez conseil à votre pharmacien. 

Les infiltrations de corticoïdes peuvent aussi agir contre la douleur.  » Il est aussi possible de faire de la viscosupplémentation avec des injections d’acide hyaluronique dans l’articulation ou encore des PRP qui sont efficaces », d’après l’expert. 

La rééducation auprès d’un kinésithérapeute permet de préserver la mobilité articulaire et la musculature. 

Le port d’une orthèse du genou (en cas d’arthrose du genou associée) ou de semelles peuvent être proposés afin de soulager la hanche. 

L’opération chirurgicale parfois nécessaire

Une chirurgie de correction (ostéotomie ou mise en place d’une butée) peut être proposée en cas de malformation osseuse ou articulaire à l’origine de la coxarthrose. 

En cas d’arthrose de hanche sévère, une prothèse totale de hancheest le plus souvent envisagée. « Aujourd’hui, il est possible de réaliser des prothèses en 3D sur mesure. Cette solution permet de venir totalement à bout de la coxarthrose », selon le docteur David Levine. 

Après l’intervention chirurgicale, un traitement par anticoagulant est prescrit pendant environ 6 semaines. Il est associé au port de bas de contention. La kinésithérapie favorise la récupération. 

Coxarthrose et douleur à la hanche (coxopathie) : quels sports ?

En cas de coxarthrose, il est indispensable de conserver un activité physique. L’idéal est de favoriser les sports « portés », avec peu d’impact, qui permettent le renforcement musculaire tout en préservant les articulations. On recommande généralement : la natation, le vélo, le pilate, l’aquagym, le yoga ou encore le tai-chi-chuan. 

Docteur David Levine : il faut avoir une charge d’entraînement moins intense en terme d’impact au sol mais conserver quand même un impact minimum car cela stimule le remodelage osseux. Typiquement si un patient court tous les jours, il peut continuer la course une à deux fois par semaine et remplacer les autres séances par des activités de faible impact (natation, vélo…).

La station debout statique prolongée ainsi que le port de charges lourdes sont à éviter. 

Un temps de récupération suffisant doit être respecter entre les séances d’entraînement. 

Est-ce que la marche est bonne pour l’arthrose de la hanche ?

La marche est une activité douce qui peut être pratiquée même en cas de coxarthrose. Néanmoins, mieux vaut éviter les marches longues en cas de poussées douloureuses. Il peut être recommandé d’utiliser une canne du côté opposé à la hanche malade. 

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