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La Fédération nationale des négociants en céréales et légumineuses (FNCL) vient de dévoiler ses dernières données concernant les importations. Selon ces informations, les importations de blé tendre panifiable n’ont pas satisfait aux attentes fixées par l’Office national interprofessionnel des céréales et légumineuses (ONICL) pour le dernier trimestre de 2023. Néanmoins, l’attribution d’une nouvelle prime forfaitaire suscite des perspectives encourageantes.
En septembre 2023, l’ONICL, à travers sa circulaire n°666, avait établi une limite d’importation à 20 millions de quintaux de blé tendre pour la période allant du 1er octobre au 31 décembre 2023. Les chiffres finaux montrent que seulement 10,72 millions de quintaux ont été importés, se répartissant comme suit : 2,56 millions en octobre, un peu plus de 5 millions en novembre et 3,15 millions en décembre. Pour les mois d’octobre et de décembre, les quantités importées sont en deçà de la moyenne mensuelle de 4,5 millions de quintaux, nécessaire pour l’écrasement. Cette situation met en péril le stock outil, représentant l’équivalent d’un peu plus de quintaux de blé tendre panifiable.
Selon les statistiques, la France maintient sa position de principal fournisseur de blé tendre au Maroc. En effet, depuis le début du conflit russo-ukrainien, l’Hexagone est devenue le principal pourvoyeur de blé du Maroc. Au cours des trois derniers mois de 2023, elle a expédié plus de 3,6 millions de quintaux de blé tendre panifiable vers le Maroc, dont plus d’un million en octobre. L’Allemagne se classe ensuite avec plus de 1,9 million de quintaux, suivie de près par la Russie avec plus de 1,8 million de quintaux. Le Maroc a également diversifié ses sources d’approvisionnement en important des quantités de pays tels que la Pologne, la Lituanie, la Roumanie, la Lettonie, le Canada et les États-Unis.
Face à ces enjeux, la question se pose : avec la nouvelle circulaire relative à la prime forfaitaire du blé tendre portant la limite d’importation à 25 millions de quintaux pour la période allant du 1er janvier au 30 avril 2024, le Maroc parviendra-t-il à surmonter ces défis malgré la sécheresse persistante et les conditions climatiques difficiles qui sévissent sur le Royaume ?
A ce propos, Hespress FR a sollicité Omar Yacoubi, président de la FNCL qui nous a rassuré qu’à l’heure actuelle, les réserves sont suffisantes, éliminant ainsi toute préoccupation concernant les approvisionnements jusqu’à la fin du mois de mars. Cependant, une pluviométrie adéquate est essentielle. Sans cela, la campagne agricole, en particulier pour le blé, pourrait être sérieusement compromise.
Concernant le marché, note intervenant tient à rassurer la population que « les prix actuels au Maroc demeurent stables et abordables. Toutefois, les données présentées par l’ONICL représentent des limites maximales à ne pas franchir. Ces chiffres sont ajustés à une réalité mondiale volatile. Il est donc crucial pour nous d’être proactifs et de saisir toutes les opportunités qui se présentent sur les marchés internationaux ».
En abordant un point majeur concernant la consommation des Marocains de pain, Yacoubi précise que « le Maroc nécessite ainsi environ 4,5 millions de quintaux de blé tendre mensuellement pour répondre à la demande intérieure. Il est alarmant de noter l’absence de stock de sécurité dans ce secteur vital pour notre pays ».« Il est grand temps que nous envisagions des politiques incitatives pour soutenir nos professionnels. Il est injuste que ceux-ci assument indéfiniment la responsabilité du financement des stocks sans le soutien adéquat de l’État », plaide-t-il.
En conclusion, « face à ces défis, il est impératif de concevoir et de mettre en œuvre un stock stratégique robuste pour notre pays. Ce stock agira comme un amortisseur, nous protégeant contre d’éventuels chocs stratégiques ou inflatoires. Je suis conscient que notre administration travaille activement sur ce sujet, et je suis convaincu que nous trouverons la meilleure approche pour mettre en place ce stock stratégique essentiel ».