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Le Maroc célèbre une inflation à rebours 

Au Maroc, la scène des marchés est le théâtre d’une comédie économique aux allures de festin populaire. Un vent de folie douce s’empare du couffin de la ménagère, où tomates, oignons et pommes de terre orchestrent une chute des prix à faire pâlir le Dow Jones lui-même. Qui l’eût cru ? Hier à 15 dirhams, ces mêmes légumes se délectent aujourd’hui d’une humilité tarifaire, oscillant entre 3 et 6 dirhams. 

Mais que s’est-il donc passé pour que nos amis les légumes, habitués aux podiums des prix élevés, dégringolent ainsi de leur piédestal ? Point de crise économique ici, mais une ironie du sort dictée par une décision mauritanienne. En effet, la hausse des droits de douane mauritaniens sur l’importation des légumes marocains a telle une pierre dans l’étang, provoqué des vagues de mécontentement chez les importateurs du pays voisin, là où les consommateurs marocains voient leur pouvoir d’achat revigoré. 

Les ménages mauritaniens ne peuvent plus, du fait, supporter les hausses conséquentes sur ces produits de consommation courante. La décision des exportateurs du Maroc de suspendre l’exportation de certains légumes vers la Mauritanie, ainsi que vers d’autres marchés africains n’est pas en reste dans l’affaire. 

Outre cette baisse des prix, on souligne que les légumes actuellement disponibles sur les marchés sont de meilleure qualité qu’auparavant, et qu’ils sont disponibles en grandes quantités. Pour nombre de citoyens l’idée reçue est que cette diminution des prix s’explique par la décision prise par les autorités mauritaniennes d’augmenter les droits de douane sur l’importation de légumes en provenance du Maroc.  

Les marchés marocains, loin de se lamenter, jubilent sous cette pluie d’abondance et de qualité, faisant des citoyens des spectateurs ébahis par une manne inespérée. Les légumes, jadis objets de toutes les convoitises, deviennent la vedette de la fête des prix bas. C’est un spectacle aux allures de carnaval, où chaque citoyen, en prévision du mois sacré de Ramadan, s’empresse de garnir sa cuisine de ces trésors redevenus enfin accessibles. 

Les experts, tels des oracles de l’économie, prédisent que cette situation est le fruit d’un délicieux déséquilibre où l’offre généreuse dépasse une demande timide. Et tandis que les températures montent, faisant fleurir les légumes comme les cerisiers au printemps, c’est une invitation à la danse des prix que les consommateurs acceptent avec un enthousiasme non dissimulé.  

Cette baisse s’explique également et, en partie, par l’augmentation des températures, qui a entraîné une augmentation de l’offre sur le marché. Mais l’une des principales préoccupations des consommateurs reste la disponibilité et les prix des produits alimentaires de base. 

Il est difficile de prévoir l’évolution des prix à l’approche du Ramadan, car de nombreux facteurs entrent en jeu. Cependant, il est probable que les prix resteront stables au cours des deux prochaines semaines. Dans ce ballet économique, les producteurs marocains, bien que potentiellement échaudés par ces prix à la baisse, observent le marché avec une prudence de Sioux. Car qui peut prédire l’avenir des tarifs dans l’arène fluctuante des marchés à l’approche du Ramadan ? 

Cette situation illustre parfaitement comment les décisions politiques et économiques d’un pays peuvent avoir des conséquences inattendues sur un autre. La Mauritanie, en augmentant ses droits de douane, a probablement cherché à protéger son marché local ou à répondre à des enjeux économiques, internes ou même externe. Cependant, cette mesure a eu pour effet collatéral de faire chuter les prix des légumes au Maroc, avec des conséquences positives pour les consommateurs marocains, mais potentiellement négatives pour les producteurs et exportateurs marocains.  

En définitive, cette histoire maroco-mauritanienne nous rappelle combien la politique, cette marionnettiste aux fils parfois invisibles, peut, d’un coup de baguette douanière, bouleverser le destin de tomates et d’oignons. Une fable moderne qui souligne avec une pointe d’ironie le caractère imprévisible et interconnecté de notre économie globale. 

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