Le Maroc et l’Égypte se voient désignés récemment comme des prétendants potentiels à un rôle de leader mondial dans la révolution de l’hydrogène vert. Selon une étude récente, cette tendance pourrait transformer l’Afrique du Nord en une source majeure d’hydrogène vert d’ici 2050, avec une projection d’exportations annuelles d’une valeur de 110 millions de dollars.
Ces projections reposent solidement sur les modèles de données émanant de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) et tirent parti des capacités énergétiques renouvelables abondantes de la région, notamment celles issues de l’énergie solaire et éolienne.
Le cabinet Deloitte, dans son étude prospective, ouvre la voie à une possible reconfiguration du panorama énergétique mondial. L’évaluation de Deloitte anticipe une valeur de marché de l’hydrogène vert atteignant 1,4 billion de dollars annuels d’ici 2050. Ainsi, l’hydrogène vert est en passe de jouer un rôle central dans l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre à l’échelle mondiale, en concordance avec les engagements climatiques internationaux.
Les secteurs à forte empreinte carbone, parmi lesquels la pétrochimie, la sidérurgie, le ciment et les engrais, devraient tous enregistrer des avantages conséquents grâce à l’adoption de l’hydrogène vert. De plus, des domaines tels que le transport lourd, y compris l’aviation et la navigation, envisagent l’hydrogène comme une alternative impérative aux combustibles fossiles en raison des limitations des batteries électriques dans ces contextes spécifiques.
L’étude met en exergue le fait que seulement 1 % de la production industrielle mondiale d’hydrogène est actuellement classé comme « vert« , c’est-à-dire issu d’un procédé d’électrolyse respectueux de l’environnement. Ce contraste frappant se fait sentir, car la méthode prédominante de production d’hydrogène « gris » à partir de méthane génère des émissions substantielles de gaz à effet de serre, contribuant ainsi au changement climatique.
Dans ce contexte, l’étude souligne que l’opportunité de générer de l’hydrogène vert à partir de sources renouvelables telles que l’énergie éolienne, solaire et hydraulique a ouvert la voie à l’exploration d’autres sources « potentielles« . Certaines initiatives poussent même l’enveloppe en étudiant la production directe d’hydrogène vert en mer, tirant parti de l’énergie éolienne produite par les turbines ainsi que des installations de dessalement.
Sébastien Douguet, responsable du conseil économique au sein de Deloitte et co-auteur de l’étude, estime que l’Afrique du Nord est idéalement positionnée pour apporter une contribution majeure à l’évolution de l’hydrogène vert. Il salue les efforts déployés par des pays tels que le Maroc et l’Égypte, qui manifestent un intérêt considérable pour les stratégies liées à l’hydrogène.
Douguet affirme que « le Maroc jouit de ressources éoliennes exceptionnellement élevées, souvent sous-estimées, en plus d’un potentiel considérable en énergie solaire. D’ici 2050, il pourrait devenir le principal fournisseur d’hydrogène pour l’Europe, notamment en réaffectant les infrastructures de gaz naturel déjà en place pour produire de l’hydrogène« .
Il considère que ces pays, le Maroc et l’Égypte, accusent seulement un léger décalage par rapport aux principaux acteurs tels que l’Union européenne et les États-Unis.
Néanmoins, malgré les perspectives prometteuses dans le domaine de l’économie de l’hydrogène vert, l’étude souligne l’importance d’un soutien durable à long terme pour le développement de l’infrastructure et de politiques publiques coordonnées, de manière à matérialiser la vision d’une économie verte florissante.
