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Le Maroc saisit la France sur l’affaire Jacques Bouthier

La justice marocaine envisage une commission rogatoire en France, dans le cadre de l’affaire du scandale sexuel de l’entreprise de courtage en assurance Assu 2000 (devenue Vivali) au Maroc, visant son ex-PDG Jacques Bouthier et plusieurs de ses collaborateurs. Cette décision a été prise après que le tribunal de Tanger a accepté une demande formulée par l’Association marocaine des droits des victimes (AMDV). Présidente de l’ONG et avocate de la partie civile, Me Aïcha El Guellaa a confirmé à l’AFP, samedi 15 juillet, que la procédure était en cours.

Selon la même source, la commission rogatoire devrait auditionner Jacques Bouthier, parallèlement mis en examen en France pour «traite d’êtres humains, viols sur mineure, séquestration en bande organisée et détention d’images pédopornographiques». Principal mis en cause dans le cadre du dossier ouvert au Maroc, l’ex-PDG a été libéré sous une caution de 500 000 euros, en mars dernier. Depuis, il a été placé sous contrôle judiciaire pour des raisons médicales. L’avocate de la partie civile au Maroc déplore que «la justice française n’a pas eu le courage face à la pression pécuniaire (…) elle n’a pas eu le courage de le poursuivre en état de détention». «Nous n’avons pas d’espoir que la justice française puisse rendre justice aux victimes», a souligné Me El Guellaa.

Au Maroc, Jacques Bouthier, 76 ans, est mis en cause dans des faits de viols et d’agressions sexuelles, sur la base de plaintes d’anciennes salariées de la succursale d’Assu 2000 à Tanger. Les six plaignantes se sont constituées partie civile, en tant que témoins de «harcèlement sexuel systématique». Elles déplorent aussi des «menaces et des intimidations», dans un climat de «précarité sociale» au sein de l’entreprise.

Dans le cadre de la même affaire, huit collaborateurs de Bouthier – six Marocains, dont deux femmes, et deux Français – sont également visés par la justice marocaine pour «traite des êtres humains, harcèlement sexuel, incitation à la débauche et non dénonciation de crimes tentés ou commis». Quatre parmi eux sont poursuivis en détention, tandis que les autres sont en liberté provisoire.

A la chambre criminelle de première instance près la Cour d’appel de Tanger, le procès reprendra le 25 juillet prochain. Les faits incriminés remonteraient à la période entre 2018 et 2022.


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