La rentrée scolaire s’annonce nébuleuse pour les enseignants de l’anglais. Ce corps éducatif a dû commencer l’année en faisant appel à leur créativité pour pouvoir enseigner les classes du secondaire. La source du dilemme résidant dans le défaut d’un guide et d’un manuel définis.
Selon des sources bien placées, le comité du ministère de l’Education Nationale œuvre actuellement sur l’élaboration du manuel scolaire destinés aux élèves de première et deuxième années du cycle secondaire. Toutefois, seulement quatre unités pédagogiques ont vu le jour jusqu’à présent.
De plus, le caractère confidentiel de ce processus semble avoir perdu de son étanchéité. Une fuite de la version préliminaire a été constatée, révélant quelques lueurs d’informations aux initiés du milieu éducatif, d’après les mêmes sources.
Face à ce vide actuel, certains enseignants se sont vus dans l’obligation d’utiliser la version numérique, bien qu’elle n’ait pas encore reçu une validation officielle. D’autres ont opté pour le manuel destiné à la troisième année du cycle secondaire comme solution provisoire.
En réponse à cette situation plus ou moins déstabilisante, et s’il existe une pénurie des ressources humaines dans cette catégorie, Abdellah Yousfi, président de l’Association marocaine des enseignants d’anglais (MATE), a expliqué que « les enseignants devraient être prêts à travailler 24 heures, bien que la plupart d’entre eux ne respectent pas actuellement les heures légales. Ainsi, la question des ressources humaines n’est pas fortement mise en avant« .
Dans cette optique, il a noté que les étudiants en troisième année de licence en sciences de l’éducation seront sollicités pour combler le déficit dans certains établissements éducatifs. Ils seront amenés à dispenser des cours aux élèves moyennant une rémunération mensuelle de 1.000 dirhams, après avoir suivi une formation les qualifiant à cet effet.
Par ailleurs, Yousfi a exprimé son avis selon lequel la situation actuelle concernant la mise en œuvre de la matière d’anglais pour cette année scolaire est conforme à la norme, puisque les élèves concernés par l’anglais ne sont pas soumis à l’évaluation et aux examens. Il a mis en exergue le statut de l’anglais en tant que matière complémentaire.
Il a toutefois exhorté le ministère de tutelle à engager un dialogue avec les instances et associations du domaine pour discuter des problématiques et des ressources disponibles en vue de surmonter les obstacles liés au programme d’anglais. Cette communication pourrait se faire par le biais d’un communiqué de presse ou de l’organisation d’une conférence explicative sur la manière d’aborder cette question.
