Le Roi Mohammed VI adressé à la Nation un discours à l’occasion du 47ème anniversaire de la Marche Verte, ce dimanche 6 novembre. Le Souverain a axé principalement sur le développement économique de nos provinces du Sud. « Notre approche pour défendre la marocanité du Sahara procède d’une vision intégrée qui joint à l’action diplomatique et politique la promotion du développement socio-économique et humain de la région », a souligné le Roi.
Le Programme de développement intégré, doté d’une enveloppe budgétaire de plus de 77 milliards de dirhams, a pour « vocation de stimuler, dans ces territoires, la création d’emplois, d’y assurer un climat propice à l’investissement, de les pourvoir des infrastructures et des équipements qui leur sont nécessaires », a indiqué, dimanche, le Roi Mohammed VI. Le Souverain a dit par ailleurs, quant à un projet qu’il a initié avec Muhammadu Bouhari, Président du Nigéria : « Il Nous plaît de constater l’état présent d’avancement de ce grand projet, conformément à l’Accord signé en décembre 2016. A cet égard, le Mémorandum d’entente, signé récemment à Rabat, avec la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et, à Nouakchott avec la Mauritanie et le Sénégal, marque un jalon essentiel dans le processus de réalisation du projet ».
Hespress a sollicité Driss Effina, Professeur d’économie à l’Institut National de statistique et d’économie appliquée (INSEA), pour un éclairage sur ces différents messages que le Souverain a adressé lors de son discours. « Le programme de développement intégré est conçu pour initier une véritable dynamique économique et sociale dans la région a indiqué le Roi dans son discours. Effectivement, force est de constater qu’il y a déjà beaucoup de réalisations (infrastructures et équipements connectés…) depuis 2016 dans nos provinces du sud, qui visent à installer la mise en place du nouveau modèle de développement (NMD) », a expliqué l’expert.
Driss Effina poursuit en indiquant que « ces dernières réalisations ont d’ailleurs bien été identifiées notamment la voie express Dakhla Tiznit qui va structurer ce territoire et ouvrir des perspectives commerciales avec le sud du Royaume et l’Afrique profonde. On ne saurait occulter le Grand port de Dakhla qui va être lancé incessamment qui aura un grand rôle dans le développement de nos provinces et du Continent, aussi bien au niveau national qu’à l’international ».
Concernant le volet investissement, notre interlocuteur précise que « le Roi a par ailleurs invité le secteur privé à investir dans nos provinces au regard des nombreuses opportunités qui s’offrent. Malheureusement, ce secteur reste plutôt timide et hésite à apporter de grands investissements dans des secteurs créateurs d’emplois et de richesse qui peuvent être développés comme le tourisme. Il y a, certes, beaucoup d’installations, mais il faut encore investir dans des domaines jusque-là quelque peu oubliés à l’instar, des énergies renouvelables, l’économie bleue, richesses minières… tout cela ouvre bien des perspectives pour stimuler ces territoires, créer des emplois et apporter un climat propice à l’investissement ».
En fait, nous indique encore Driss Effina, « l’Etat a déjà réalisé et réalise toujours beaucoup de choses dans nos provinces du sud. Aujourd’hui, il est temps de passer la main au privé afin qu’il prenne la relève et qu’il investisse dans des projets très porteurs ». L’appel ici, ne concerne pas que le privé national, nous dit le Professeur d’économie à l’INSEA, « mais également l’international qui d’ailleurs a été sollicité. On doit faire confiance dans ces provinces au regard des nombreuses opportunités qui se présentent et le Royaume avec la nouvelle Charte d’investissement est tout indiqué pour drainer encore plus d’investissements. Il est certain que l’appel royal sera entendu et les investissements ne sauraient tarder ».
Passant à un autre volet, celui du gazoduc Nigéria-Maroc, le Professeur ajoute que « le Roi a également mis l’accent sur le partenariat avec certains pays africains, notamment le Nigéria dans le cadre du gazoduc qui va être bientôt lancé et permettre à beaucoup de pays africains de bénéficier d’une prospérité énergétique. Enormément d’institutions veulent financer et participer à ce projet porteur que le Maroc et le Nigéria ainsi que les pays riverains de l’Atlantique sont en train de finaliser ».
