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Mohammed VI insiste sur le développement régional intégré

A l’occasion de l’ouverture de la quatrième édition du Forum pour l’investissement en Afrique, qui se tient du 8 au 10 novembre 2023 à Marrakech et pour la première fois au Maroc, le roi Mohammed VI a adressé un message aux participants et dont la lecture a été donnée par le conseiller royal Omar Kabbaj. Ce message a mis en exergue le soutien officiel à cette rencontre portée par la Banque africaine de développement (BAD), «qui vise à partager les expériences et le savoir-faire africains pour renforcer la dynamique des investissements sur notre continent».

Cette quatrième édition du Forum intervient dans un contexte où le continent «fait face à des défis économiques complexes, exacerbés par des tensions géopolitiques qui dépassent nos frontières». «A cela s’ajoutent les défis du changement climatique qui, paradoxalement, affecte négativement le développement du continent alors que celui-ci ne contribue qu’à hauteur de 4% dans les émissions des gaz à effet de serre à l’échelle planétaire», a souligné le roi dans son message.

Par ailleurs, «le recours à la dette comme source principale de financement des politiques nationales visant à contenir les effets des chocs exogènes, conjugué à la hausse des taux d’intérêt et à une spirale inflationniste persistante, fragilisent les marges de manœuvre des pays africains et réduisent considérablement leur capacité à concilier les besoins de développement économique et social et les impératifs des équilibres budgétaires et extérieurs», ajoute le message. Vu l’ampleur des besoins, le rôle du secteur privé «devient de plus en plus important dans l’atteinte des objectifs de développement des pays africains». «En effet, l’action publique n’est pas, à elle seule, en mesure d’assurer la totalité des investissements nécessaires, y compris dans les secteurs porteurs à fort potentiel et à haute intensité d’emploi», indique le message.

«L’Afrique, qui regorge d’opportunités d’investissement pour les opérateurs privés a, plus que jamais, besoin d’initiatives audacieuses et innovantes pour encourager l’initiative privée et libérer tout le potentiel du continent», a souligné le souverain, ajoutant que des initiatives comme ce forum «constituent une plateforme bienvenue pour canaliser les investissements privés vers les secteurs économiques les plus prometteurs et renforcer, ainsi, davantage l’intégration des économies africaines dans les chaines de valeur mondiales».

«Le contexte international actuel, avec ses impacts réels et potentiels sur notre continent, nous incite tous à redoubler d’efforts pour rehausser nos capacités productives nationales afin de construire des chaînes de valeur continentales plus solides et résilientes. Nous saluons, à cet égard, les organisateurs pour le choix du thème de cette 4ème édition de ce Forum, à savoir Libérer les chaînes de valeur de l’Afrique», a ajouté le message, en évoquant l’expérience de pays en Asie de l’Est en matière de développement de chaînes de valeur régionales intégrées.

«Nos pays africains sont appelés à adopter une approche intégrée du développement dans notre espace continental qui permettra la mise en place progressive d’un système de production commun basé sur le partage des plateformes.»

Par la même occasion, le souverain a salué le travail accompli par les instances panafricaines pour la mise en place de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), inscrite dans la vision royale pour une Afrique intégrée et prospère. «La concrétisation de ce rêve africain permettra d’asseoir les bases pour la création de chaînes de valeur régionales devenues une nécessité pour accroître la résilience du continent face aux chocs exogènes et valoriser son potentiel de production et de prospérité», a indiqué le message.

Ce dernier a par ailleurs souligné que la mise en place de réseaux intégrés d’infrastructures était «une condition nécessaire pour impulser la création de chaînes de valeur régionales». «Cependant, force est de constater que le déficit en infrastructures dans notre continent est l’un des principaux facteurs qui empêchent l’Afrique de réaliser son plein potentiel de croissance économique et d’atteindre ses objectifs de développement».

«Le gap d’infrastructures des pays africains est particulièrement frappant lorsqu’on confronte les indicateurs de développement des infrastructures en Afrique à ceux des autres régions du Monde. Le secteur de l’énergie, notamment, est l’un des exemples les plus illustratifs du retard accusé par l’Afrique en matière de développement des infrastructures. En effet, bien que le potentiel énergétique du continent, aussi bien en termes d’énergies fossiles que d’énergies renouvelables, soit considérable, le taux d’accès à l’électricité demeure largement faible par rapport aux autres régions du monde en développement», a encore souligné le message.

«Il est essentiel de reconnaître l’ampleur de ce problème et de s’engager à le résoudre de manière décisive, car des infrastructures de qualité ne conduisent pas seulement à la croissance économique mais aussi au développement humain, en favorisant l’accès aux services de santé et d’éducation et en stimulant la productivité des PME.»

Concernant le renforcement des moyens de coordination et de coopération entre les pays africains dans différents domaines, dans la perspective de réaliser une intégration économique régionale, le souverain a rappelé que c’était dans ce cadre que s’inscrivait le projet de Gazoduc Maroc-Nigeria, lequel bénéficie de l’intérêt des partenaires bilatéraux et multilatéraux, et plus particulièrement les institutions financières régionales et internationales, pour apporter leur concours effectif à la mise en œuvre de ce projet.

Evoquant, en outre, des exemples illustrant la politique volontariste du Maroc en matière de développement de projets infrastructurels de grande envergure pour appuyer les stratégies sectorielles lancées, ce message a mentionné l’infrastructures énergétiques, grâce à laquelle le pays dispose aujourd’hui de 4,1 GW de puissance renouvelable installée, dans le cadre de sa stratégie visant à porter la part des énergies renouvelables à plus de 52% du mix électrique national à l’horizon 2030.

«Le réseau des autoroutes a atteint actuellement 2 000 km, permettant ainsi de relier toutes les villes de plus de 400 000 habitants. Ce réseau devrait atteindre 3 000 km à l’horizon 2030. La ligne ferroviaire à Grande Vitesse a fait du Maroc le premier pays d’Afrique à lancer un train à 320 km/h. Le complexe portuaire Tanger Med a permis au Royaume d’intégrer depuis plusieurs années le top 20 mondial de la connectivité logistique en formant la première zone franche industrielle en Afrique», a souligné le message.

Ces avancées vont de pair avec les réformes pour réduire les risques de vulnérabilité budgétaire et extérieure et ancrer l’économie marocaine durablement sur le sentier d’une croissance forte et inclusive. «Cette dynamique des investissements devrait se renforcer davantage à travers la nouvelle Charte d’investissement qui oriente les investissements vers les priorités stratégiques du pays tout en proposant un cadre incitatif attrayant», a ajouté le message, soulignant que la finalité est de «porter l’investissement privé à deux tiers de l’investissement total du pays à l’horizon 2035».

Ce discours a par ailleurs souligné que Forum pour l’investissement en Afrique constituait «une réponse africaine pour adresser la problématique du financement des investissements en mettant en relation les investisseurs, notamment du secteur privé, et les porteurs de projets qui peuvent compter sur l’appui technique des partenaires au développement».

L’édition de cette année sera plus enrichissante et pourra donner «un signal fort aux investisseurs quant à l’engagement des pays africains en faveur du développement des investissements transformateurs, au service des aspirations de notre continent, de nos populations et de notre jeunesse», a conclu le souverain dans son message.


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