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Starbucks d’Oran ou la banalisation “caféinée“ de la contrefaçon en Algérie

A Oran, il y a de cela quelques jours, des centaines de citoyens algériens se sont bousculés pour déguster, mochas, frappucinos… frappés du logo de la sirène couronnée à double queue de Starbucks, mais contrefaits et donc bel et bien made in Algeria, de quoi montrer l’étendue de l’industrie du « vol » et de l’ »appropriation » dans ce pays.

Interrogée par des Algériens sur les réseaux sociaux, la firme américaine a vite fait de démentir l’ouverture d’une quelconque franchise Starbucks à l’Est de l’Eden. C’est que celle-ci, compte plus de 32 000 magasins dans 80 pays dont le Royaume du Maroc, mais en aucun cas en Algérie. Trop beau pour être vrai donc n’en déplaise aux consommateurs de café en ce pays ! Force est de constater que l’Algérie évite la franchise des enseignes et banalise la contrefaçon d’où les risques économiques, sanitaires et sociaux associés à la contrefaçon faisant fi du bien-être de la société algérienne.  

L’ouverture d’une franchise, de surcroît d’une grande marque mondiale, est sujette à des critères stricts imposés par les détenteurs de la marque, soucieux avant tout de l’image et de la réputation de leurs produits ou services. Le coût moyen d’une licence pour ouvrir une franchise est conditionné à des royalties à la maison-mère qui s’élèvent à 315 000 dollars (plus ou moins 295 000 euros). 

Avec l’ouverture du Starbucks, la nouvelle a eu l’effet d’une bombe. Des centaines de citoyens algériens venus des quatre coins du pays se sont précipités à la découverte de la chaîne américaine de cafés jusque-là, inexistante dans le pays. Et vas-y que je te publie sur les réseaux sociaux des vidéos (+ de 2 millions de vues) de serveurs au tablier vert en train de préparer des commandes devant de longues files d’attente dont au moins la moitié ne sera pas servie pour cause de « rupture de stock ». Du jamais vu ! A en faire dire sur la toile que c’était là, le « plus gros braquage du siècle ».  

Cela dit, même si le coffee shop ouvert à Oran ressemble en tout point à un vrai Starbucks, il s’agit bien d’une contrefaçon malgré le logo, les tabliers verts, les prénoms des clients sur les boissons, enfin, tout ce qui laisser penser qu’il s’agit bien d’un magasin de l’enseigne américaine. Pourtant l’adresse était bien référencée sous le nom de « STARBUCKS ORAN » par Google Maps, dans le quartier de Hai Seddikia à Oran avenue Seghier Benali.  

Mais la boutique oranaise n’était ni plus ni moins qu’une contrefaçon malgré les dires du responsable de l’établissement oranais, qui a affirmé sur TikTok, avoir obtenu l’aval du directeur de Starbucks, lors d’un voyage aux Etats-Unis, afin d’ouvrir une succursale en Algérie ignorant en cela la réglementation et les règles universelles qui régissent les franchises. Pire, les autorités ayant délivré l’autorisation de ce café avaient-elles procédé aux vérifications nécessaires ? 

Mais qu’on se le dise, la banalisation ou la vulgarisation de la contrefaçon et de l’appropriation culturelles en l’occurence, très répandue en Algérie et souvent liée à une économie parallèle, où des produits contrefaits, tels que les vêtements, des produits électroniques, l’électroménager, les médicaments, les pièces automobiles… sont fabriqués et vendus illégalement, ou achetés à l’étranger et présentés comme des produits « made in Algeria » est un problème sérieux et complexe qui a des répercussions économiques, sociales et juridiques. Le phénomène est officiellement toléré car créant de l’informel ou servant un agenda de politique interne au grand bonheur des généraux au pouvoir. Mais à l’ère des réseaux sociaux, tout finit par se savoir. 

En résumé, la banalisation de le l’industrie de « fake » en Algérie est un problème complexe nécessitant une approche multidimensionnelle allant de la sensibilisation du public s’il y répond, à l’amélioration des réglementations et des efforts d’application de la loi, quand elle existe. Ce qui peut entraîner une perte de revenus pour les entreprises “légitimes“ ainsi que pour le régime sénile d’Alger en termes de taxes et de droits de douane. 

De plus, cela a un impact sur la population car la contrefaçon met en danger la santé et la sécurité des consommateurs, en particulier lorsqu’il s’agit de médicaments contrefaits, de pièces automobiles de mauvaise qualité ou de produits électriques non conformes aux normes de sécurité.  

Le régime d’Alger aura beau insinuer des mesures pour lutter contre la contrefaçon, notamment en renforçant les lois sur la propriété intellectuelle et en dirigeant des opérations pour saisir des produits contrefaits, rien n’y fait. Le manque de ressources et l’ampleur du problème rendent cette lutte impossible de par un laxisme officialisé avec en prime un bakchiche conséquent pour les poches des généraux.  

Le régime des séniles d’Alger se doit donc, de reconnaître les risques économiques, sanitaires et sociaux associés à la contrefaçon ne serait-ce que pour les réduire quelque peu pour le bien-être de la société algérienne. Il promouvra alors un environnement commercial favorable, en sensibilisant les acteurs économiques et en mettant en œuvre politiques et réglementations adéquates, histoire d’encourager les entreprises légitimes et dissuader la contrefaçon. Cela contribuerait à favoriser la croissance économique, à protéger les consommateurs et à promouvoir un commerce équitable. Mais de tout cela le régime des séniles d’Alger n’en a cure. 

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