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La BEI au chevet des investissements publics au Maroc

Par Matar Bensalmia

Étant le deuxième bénéficiaire après l’Égypte des fonds de la Banque européenne d’investissement hors de l‘Union européenne, le Maroc a bénéficié d’un fonds de 200 millions d’euros d’investissements publics en 2020, pour faire face à la pandémie. Détails.

L’été 2020, le Maroc faisait face à une situation critique alors qu’une première vague de coronavirus frappait le pays, mettant à rude épreuve ses établissements hospitaliers.

La demande de fournitures médicales, d’équipements et de formation du personnel était urgente pour faire face à cette crise sanitaire sans précédent. En réponse à cet appel à l’aide, la Banque européenne d’investissement a apporté un soutien vital en approuvant un prêt de 200 millions d’euros. Cette somme a été débloquée en deux tranches, la première s’élevant à 100 millions d’euros.

Toutefois, un nouveau défi majeur s’est présenté : la gestion rapide et efficace de ces fonds pour répondre à l’urgence sanitaire. Le pays était en effet confronté à la tâche complexe de mobiliser rapidement les ressources pour faire face aux besoins sans précédent en fournitures médicales et équipements. Cela ne pouvait se concrétiser sans la coordination étroite avec les hôpitaux, les cliniques et les fournisseurs locaux, nationaux et internationaux, afin d’acheminer les aides là où elles étaient le plus nécessaires. S’agissant d’un travail de longue haleine, le pays a dû faire preuve d’une grande diligence et d’un effort concerté pour relever ces défis complexes. Le Maroc a ainsi démontré sa résilience et sa capacité à relever des défis sans précédent pour protéger la santé de ses citoyens.

L’assistance technique, mobilisée dans le cadre de l’Initiative de résilience économique, a grandement facilité le décaissement de la seconde tranche de 100 millions d’euros pour le Maroc. Cette coordination stratégique a permis d’optimiser l’utilisation des ressources dans le cadre de la lutte contre la pandémie. Le Maroc a ainsi pu agir rapidement pour répondre aux besoins sanitaires urgents et assurer une distribution équitable des aides médicales à travers le pays. Cette initiative a démontré l’importance de la collaboration entre les parties prenantes internationales et nationales pour relever les défis sans précédent de la crise et soutenir la résilience économique du Maroc.

Selon un article récemment publié par la BEI, les consultants ont apporté leur aide dans la gestion des investissements en veillant au respect des directives locales et régionales en matière de passation des marchés publics, en mettant en place des processus efficaces pour suivre et distribuer les fonds, tout en se conformant aux normes environnementales et sociales associées au financement de la Banque européenne d’investissement.

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«Sous la supervision de la Banque, l’équipe de l’Initiative résilience avait deux objectifs prioritaires», souligne Mohamed Miftah, qui dirige désormais une équipe de cinq consultants dans le cadre de l’Initiative résilience économique. Cité dans l’article, il explique que l’Initiative avait pour première mission de faciliter la coordination entre les divers projets d’investissement sur le terrain. De plus, elle se concentrait particulièrement sur la résolution des obstacles entravant les projets prioritaires dans les domaines de la santé, de l’énergie et des transports, qui constituaient la part prépondérante du portefeuille de la Banque au Maroc.

Depuis 1979, la Banque européenne d’investissement a injecté un total de 9,6 milliards d’euros au Maroc, dont 2,5 milliards d’euros depuis 2017.

Défis

Néanmoins, la concrétisation des projets constitue un réel défi. La raison étant la complexité des projets qui couvrent parfois plusieurs zones géographiques et qui exigent une préparation et une conception détaillée supplémentaires. De plus, le processus de passation des marchés peut être long et confronté à des défis, tels que des appels d’offres infructueux.

Par exemple, l’extension du tramway reliant les villes de Rabat et Salé nécessitait le relogement des habitants vivant le long du tracé prévu. Marquant ainsi un écart entre les normes marocaines et celles de la Banque européenne d’investissement.

Une partie du problème résidait dans la juste indemnisation et l’amélioration des conditions de vie des personnes affectées par le projet. La Banque européenne d’investissement s’est assurée que le processus était conforme à ses directives en mettant en œuvre des plans de relogement et de restauration des moyens de subsistance des personnes concernées.

Pour ce qui est du secteur de l’énergie, les déblocages de fonds pour plusieurs projets ambitieux d’énergie renouvelable, tels que l’éolien et le solaire, ont suscité des défis complexes, en raison des normes rigoureuses de la Banque européenne d’investissement. Ces normes requièrent du promoteur une transparence totale et une diffusion claire et opportune d’informations auprès des personnes impactées par le projet. Selon la BEI, il est primordial d’organiser des consultations publiques significatives, afin de permettre une participation éclairée de la communauté. Ainsi, la Banque européenne d’investissement s’attache à instaurer une approche responsable et respectueuse des communautés concernées, dans le but de promouvoir le développement durable et le succès à long terme de ces projets énergétiques novateurs.

Pour Audrey Givone, chargée de prêt dans le secteur de l’énergie et responsable pays à la BEI, «nos experts basés à Rabat ont été sollicités pour apporter leur contribution sur des projets en cours de décaissement qui correspondent à leur secteur d’expertise au Maroc. Grâce à leur expérience approfondie et à leurs solides réseaux au sein des grandes entités du secteur public, ils ont pu mettre à profit leur expertise locale pour éliminer les obstacles auxquels nous faisions face».

Les résultats sont évidents, avec une augmentation significative des décaissements totaux qui ont doublé pour atteindre 381 millions d’euros rien qu’en 2022.

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