A bâtons rompus avec Hajar Graigaa, actrice – Aujourd’hui le Maroc
Elle a été dernièrement honorée et primée à l’occasion de la Journée internationale du théâtre
Rencontre : Au Centre culturel à Beni Mellal, où elle a été honorée, Hajar Graigaa, au tempérament flegmatique, a bien voulu nous faire part de sa vraie passion, à savoir le théâtre et le cinéma. Grâce à son opiniâtreté dans le monde artistique, elle a remporté un grand nombre de prix qui lui ont permis de briller de mille feux sur la scène artistique.
Elle est lauréate de l’Institut supérieur d’art dramatique et d’animation culturelle (ISADAC). Actrice, elle a interprété des rôles au cinéma et au théâtre. Hajar a terminé sa formation en 2005. «J’aime la télévision, le théâtre et le cinéma, c’est ma passion. Le cinéma, le théâtre et la télévision sont pour moi des paradis pour plusieurs raisons.
Ce monde extatique me subjugue tout en ouvrant devant moi des horizons nouveaux de bonheur. En outre, c’est un univers qui me permettra d’acquérir une formation scientifique et académique car ce genre d’art transmet des messages qui peuvent changer le monde. A cette occasion, je rends un vibrant hommage posthume à Feus Saad Allah Aziz et Khadija Assad qui ont été les premiers piliers de ma réussite dans le domaine du théâtre depuis le jour où ils ont assisté à ma participation à la pièce de théâtre de Faouzi Bensaidi «Histoire d’amour». D’ailleurs, de 2005 à 2008 je me suis concentrée sur le théâtre car depuis le début de ma carrière je n’avais qu’une seule idée en tête, c’était le théâtre», a déclaré Hajar Graigaa à ALM, au Centre culturel à Beni Mellal, où elle a été dernièrement honorée et primée à l’occasion de la Journée internationale du théâtre. Et d’ajouter : «Pour moi, j’aime devenir actrice au lieu de verser dans la production car on ne dispose pas encore d’une vraie industrie culturelle. D’ailleurs, j’aimerais bien faire tourner la roue de la production mais ça demande des efforts colossaux dans la mesure où chaque chose a son temps et sa valeur et je n’aimerais jamais être injuste ou étouffer la création pour des raisons matérielles».
Concernant les prix qu’elle a remportés, elle a affirmé : «J’ai remporté le prix de la meilleure actrice de théâtre en 2006, 2008 et 2013 grâce à «Jardin suspendu», «Nostalgia» et «Doumouaa Bil Kohol» du metteur en scène Asmaa Houri. Il y a aussi le film «Déserts» (20 septembre 2023) de Faouzi Bensaidi. D’autres productions ont été exposées dans des pays arabes et européens, sans oublier le Grand prix de Cheikh Sultan Ben Mohamed El Kassimi pour la pièce de théâtre Takouir… En somme pour moi le théâtre c’est l’oxygène qui me procure la vie. Pour ce qui est de la situation du cinéma marocain, Hajar a affirmé que «le cinéma marocain a réalisé d’énormes progrès. Je connais des cinéastes talentueux comme Saad Chraibi, Abdeslam Kelai et de jeunes acteurs qui sont capables d’insuffler au cinéma un nouveau dynamisme. Le cinéma marocain a encore beaucoup d’efforts à fournir pour aller de l’avant. Et je propose qu’il y ait des salles de cinéma dans chaque ville pour participer à la promotion de la culture cinématographique. Le cinéma est un œil ouvert sur le monde et c’est une écriture moderne dont l’encre est la lumière, pour reprendre la citation de Jean Cocteau.
Et de conclure sur une question concernant les jeunes qui voudraient se mettre au théâtre et au cinéma, Hajar met l’accent sur la persévérance et l’opiniâtreté. «Il faut être très patient et tolérant. Après le bac, les jeunes pourraient intégrer l’Isadac, sinon ils peuvent participer continuellement aux ateliers ou se documenter et il ne faut jamais désespérer car quand on veut on peut».
