Aujourd'hui le MarocEconomie

Comment réussir une transition agricole au Maroc ?

Stress hydrique, souveraineté alimentaire, période post-pandémique…

Préserver l’environnement, favoriser une chaîne d’approvisionnement logistique résiliente et pérenniser les exploitations et les systèmes de production. C’est ce que préconise un récent policy paper intitulé «Post-pandémie, stress hydrique et transition écologique: quelle transition agricole pour le Maroc?». Réalisée par le think tank ID3 de Diana Holding, cette étude analyse les enjeux du secteur de l’agriculture au Maroc et décrypte trois grandes problématiques majeures, à savoir la dégradation de l’environnement, la fragilité économique ainsi que la sécurité/souveraineté alimentaire. Afin de mieux relever les défis du futur et garantir une souveraineté alimentaire, les experts d’ID3 recommandent une nouvelle approche aspirant ainsi à renforcer l’innovation et l’intelligence collective, stopper le gaspillage alimentaire en sensibilisant les consommateurs, développer davantage les partenariats régionaux et s’inspirer des bonnes pratiques internationales. «Le Maroc est un pays de tradition séculaire. Puisant dans ses racines africaines, arabes, berbères et méditerranéennes, il fait le lien entre les cultures du Nord et du Sud, de l’Est et de l’Ouest. Autant d’atouts qui permettent de penser que le Royaume Chérifien saura trouver les voies et moyens afin de relever les défis qui s’imposent au secteur agricole et qu’il se mettra en position de gagner le combat de la détérioration de la sécurité alimentaire et de la précarité de l’agriculture», peut-on lire dans ce document qui propose 5 lignes de force afin d’organiser la montée en puissance du secteur. Il appelle à mobiliser les parties prenantes pour structurer la filière agricole. Producteurs, exploitants, chercheurs, représentants des organisations syndicales, acteurs publics, responsables administratifs, ONG, partenaires financiers, assureurs… autant d’acteurs qui font partie de la solution. Pour ce faire, les experts recommandent comme première piste d’amélioration d’identifier un lieu et un format d’échange permettant de partager, diagnostiquer, dialoguer, débattre, co-construire, négocier, coopérer, s’allier et influencer. Il s’agit de créer un espace de concertation permanente qui favoriserait le dialogue social et qui bénéficierait de l’assistance des opérateurs pour faciliter l’accès au financement et aux outils de gestion des risques en agriculture.
La deuxième option d’amélioration se fonde sur le renforcement des partenariats d’innovation avec les universités et centres de recherche. «En renforçant les partenariats d’innovation avec les universités et centres de recherche et notamment l’Université Polytechnique Mohammed VI afin que la recherche puisse sortir des laboratoires et être développée sur les territoires à grande échelle. Sur le plan régional également, les initiatives visant à renforcer les partenariats public-privé entre opérateurs et centres scientifiques devraient bénéficier de crédits-impôts recherche ciblés qui permettraient aux projets d’atteindre la taille critique», explique le même document.
La troisième piste d’amélioration consiste à analyser en consolidant les bonnes pratiques internationales et les innovations techniques. «Consolider les bonnes pratiques internationales, les innovations techniques, sociales, de gouvernance et constituer une base de données est également un chantier essentiel. Cela pourrait prendre la forme du lancement d’un observatoire des bonnes pratiques de l’agriculture internationale innovante. Celui-ci favoriserait les échanges entre les acteurs publics et privés de différents pays, notamment au travers de l’organisation d’un événement international annuel dédié à la transition agricole au Maroc. Une déclinaison dans les territoires avec l’organisation d’évènements locaux permettrait de partager les initiatives, mais aussi les réseaux avec «les Journées nationales de l’agriculture du Maroc», qui pourraient s’insérer dans le grand rendez-vous annuel qu’est le SIAM» », argumente la même source. Le quatrième axe porte sur la réduction du gaspillage alimentaire. Pour les experts, il est nécessaire d’arrêter le gaspillage alimentaire et responsabiliser les consommateurs pour contribuer à soutenir le secteur agricole. «D’une part en informant et sensibilisant les consommateurs à privilégier les productions locales et de saison, d’autre part en évitant le gaspillage. Une campagne d’information anti-gaspillage pourrait être lancée par la filière», indiquent-il.
Le cinquième point consiste à neutraliser l’impact des cultures sur l’environnement en se réinterrogeant sur les choix des cultures. Il s’agit de réduire l’impact des chaînes logistiques en favorisant la promotion des circuits courts nationaux et régionaux pour limiter le nombre d’intermédiaires et les risques et neutraliser les risques liés à l’approvisionnement par la création de partenariat Sud-Sud et Nord-Sud en tenant compte du bouleversement des spécialisations agricoles à l’échelle mondiale en raison du changement climatique.


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