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Le Souverain met l’accent sur la nécessité de numériser le patrimoine culturel

Message royal au Comité intergouvernemental de l’Unesco à Rabat

Des représentants des États parties, des organisations non gouvernementales, des institutions culturelles et d’autres parties prenantes venus du monde entier, se sont réunis, lundi 28 novembre 2022, à Rabat, à l’occasion de l’ouverture des travaux de la 17ème session du Comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l’Unesco. Présidée par le Maroc, la séance d’ouverture de cette session, qui se poursuit jusqu’au 3 décembre, a été marquée, en effet, par le message adressé par le Souverain aux participants, dont lecture a été donnée par le secrétaire général du gouvernement, Mohamed Hajoui, en présence du conseiller de SM le Roi, André Azoulay, du ministre de la jeunesse, de la culture et de la communication, Mohamed Mehdi Bensaid, du représentant permanent du Maroc à l’Unesco, Samir Addahre, et de la directrice générale de l’Unesco, Audrey Azoulay.

Appel à combattre toute tentative d’appropriation illicite du patrimoine d’un autre pays

Dans son message, SM le Roi a souligné les avancées significatives du Royaume réalisées dans plusieurs domaines se rattachant au patrimoine culturel immatériel depuis l’établissement de la Convention pour la sauvegarde du patrimoine immatériel. Tout en précisant que «pour les pays signataires de la Convention, les questions y afférentes sont désormais abordées dans une seule perspective: assurer prioritairement la conservation, la promotion et la mise en valeur de ce type de patrimoine». Il a relevé, à cet égard, que depuis son entrée en vigueur, la Convention a imposé cet objectif comme un enjeu majeur des relations internationales, affirmant que «toute tentative d’appropriation illicite du patrimoine culturel et civilisationnel d’un autre pays doit être combattue». Le Souverain n’a pas manqué de souligner l’importance du patrimoine immatériel d’un pays. «Il contribue à son rayonnement et qu’en conséquence, il doit être protégé par un dispositif clairement défini, en accord total avec les objectifs de la Convention», a-t-il soutenu. Tout en rappelant que le Maroc est engagé dans cette voie depuis juillet 2006, date à laquelle il a ratifié la Convention. «A ce jour, onze biens culturels du Maroc figurent sur la liste du patrimoine immatériel mondial de l’Unesco ; l’art équestre marocain ou la Tbourida est le dernier en date, depuis l’année passée, à être inscrit sur le prestigieux répertoire», souligne le Souverain.

Création d’un Centre national pour le patrimoine culturel immatériel

Tout en rappelant que le Maroc a ratifié toutes les conventions de l’Unesco en matière de patrimoine, le Souverain a assuré que le Maroc a également entrepris d’adapter les législations nationales aux instruments internationaux pertinents. «Outre son concours actif aux programmes dédiés à la sauvegarde du patrimoine, notre pays s’acquitte d’une quote-part versée au Fonds du patrimoine culturel immatériel», a-t-il relevé. Dans ce sens, il a annoncé, en concordance avec l’esprit et la lettre de la Convention, «la création d’un Centre national pour le patrimoine culturel immatériel, qui aura pour tâche de consolider les acquis réalisés en la matière».
Le Souverain a cité, à ce titre, que ce centre aura pour mission de «poursuivre l’inventaire méthodique du patrimoine national à travers le Royaume et à mettre en place une base nationale de données pertinentes». Outre des formations académiques organisées pour renforcer les capacités des professionnels chargés des mesures de sauvegarde, la nouvelle structure nationale, souligne le Souverain, sensibilisera les jeunes générations à l’importance du patrimoine culturel. «Elle aura également pour objectif d’évaluer l’efficacité des mécanismes de conservation des biens marocains répertoriés sur les listes du patrimoine mondial et de préparer les dossiers de candidature que notre pays compte présenter à l’avenir», ajoute-t-il.

Renforcer la coopération multilatérale internationale

SM le Roi a rappelé dans le même sillage que la façon la plus judicieuse de relever les défis de conservation du patrimoine culturel consiste à apporter «un soutien collectif à la promotion de la recherche scientifique en encourageant les chercheurs et les personnes intéressés par la protection de nos acquis patrimoniaux». A cet égard, il a appelé au renforcement de la coopération multilatérale internationale en matière de protection du patrimoine culturel immatériel. «L’échange d’idées et d’expériences doit être favorisé autour des moyens de sa sauvegarde et des approches judicieuses doivent être élaborées pour sensibiliser les jeunes générations à l’importance de nos héritages culturels», ajoute-t-il. Par ailleurs, dans son message, le Souverain a mis l’accent sur la nécessité de numériser le patrimoine culturel dans toute sa richesse et le patrimoine immatériel dans toute la diversité de ses composantes. «Cette opération doit être menée en totale synergie avec les évolutions de notre monde et à la lumière des défis numériques et technologiques auxquels il fait face», indique-t-il. SM le Roi s’est dit persuadé que les délégations des Etats participants, les experts et les personnes intéressées par le sujet du patrimoine culturel auront une bonne occasion «d’élaborer une vision scientifique objective autour du thème principal de cette session, de formuler des recommandations pertinentes permettant la protection et la conservation efficaces du patrimoine culturel immatériel et de dégager des conclusions aidant à son développement et à sa promotion».

Le Comité planchera sur quatre candidatures pour la liste de sauvegarde urgente

Après deux sessions successives (2020 et 2021) tenues en ligne, Covid-19 oblige, les conférenciers ont choisi la capitale du Royaume, connue pour la richesse et la densité de son legs culturel et civilisationnel séculaire, pour y organiser, cette fois-ci en mode présentiel, le plus important événement international dédié au patrimoine immatériel de l’humanité. Lors de cette rencontre, le Comité, composé de 24 représentants élus parmi les 180 États parties à la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, aura du pain sur la planche. Il prévoit, en effet, l’examen de 24 rapports sur un élément inscrit sur la liste du patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde urgente et de 42 rapports des États parties d’Europe sur la mise en œuvre de la Convention de 2003 et sur l’état actuel des éléments inscrits sur la Liste représentative.
Le Comité planchera aussi sur quatre candidatures pour la Liste de sauvegarde urgente, 46 candidatures pour la Liste représentative, 5 propositions pour le Registre de bonnes pratiques et une demande d’assistance internationale. Le choix du Maroc pour abriter cette grand-messe mondiale n’est pas fortuit. Comme le souligne l’Unesco, le Royaume «a joué un rôle actif pour l’adoption de la Convention de 2003, avant même sa ratification, puisqu’il a participé activement à la rédaction de la Convention avant son approbation».

 


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