Art & CultureAujourd'hui le Maroc

Questions à Sanaa Alaoui, actrice marocaine «Se faire connaitre du public peut m’apporter un plus !» – Aujourd’hui le Maroc

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Sa présence au 20ème FIFM est une surprise ! Elle y est conviée et cela lui fait plaisir ! Un ressenti qu’elle partage en formulant des vœux tout en révélant une présence permanente au Maroc depuis cinq ans ainsi que des nouveautés.

ALM: Vous êtes invitée au 20ème FIFM. Pourriez-vous partager avec nous votre ressenti à cette occasion?
Sanaa Alaoui : Je suis très contente d’être ici parce que c’est le plus grand festival du cinéma au Maroc. Il réunit les professionnels du cinéma marocain et d’un peu partout dans le monde. Donc c’est une occasion idoine pour rencontrer les Marocains, de voir leur film comme celui de Faouzi Bensaïdi après son hommage et les films qu’on ne peut pas voir ailleurs ou découvrir. Pour ma part, ce qui m’intéresse ce sont les rencontres avec les réalisateurs et les professionnels. C’est une des seules occasions au Maroc où on peut les faire. Outre les séances «Conversation avec», que j’adore parce qu’on se rapproche déjà de la personne, on en apprend davantage, on s’enrichit, ce sont ces rencontres qui m’intéressent aussi dans les festivals surtout avec des professionnels comme Willem Dafoe et d’autres avec qui j’aimerais bien discuter. J’avais très envie de le rencontrer mais je n’étais pas là, je suis arrivée mardi soir très tard puisque j’étais en tournage.

Alors pourriez-vous nous en donner une idée?
C’est la série marocaine «Ahlam Banat» également en diffusion depuis 9 épisodes. Elle passe sur Shahid et MBC5 du mercredi au vendredi.

Votre rôle dans cette œuvre est bien apprécié sur les réseaux sociaux. Quel commentaire en faites-vous?
Cela fait très plaisir ! En fait, mon personnage commence à peine à apparaître depuis les 5ème et 6ème épisodes. D’autant plus que le personnage « Aicha » que j’y incarne est de composition. Il a énormément de couleurs. Le personnage va passer par plusieurs émotions. Les téléspectateurs vont vraiment découvrir un rôle intéressant. En tout cas, je l’ai joué avec tout l’amour du monde parce que le personnage a vécu un drame et « Aicha » va au fur et à mesure s’ouvrir. En fait, on va tout voir chez elle. Les larmes, la tristesse, le choc, l’amour, la séduction. Ce qui me fait plaisir c’est que le public commence à découvrir un autre personnage et je pense qu’il a aimé que j’interprète ce choc post-traumatique qui était très profond. J’espère en tout cas !

Récemment, vous avez pris part au film de Hakim Belabbes «Lou kanou lhyout ytihou» (Murs effondrés). Alors qu’est-ce qui s’est passé pour vous en cinéma après ce rôle ?
Vous voulez dire qu’on ne me voit plus au cinéma ?! En fait il ne s’est rien passé. Quand même je me suis vue proposer le rôle principal dans un long-métrage à une période où j’avais plus envie de jouer un peu partout pendant environ un an et demi ! Cela arrive à beaucoup d’artistes. C’est un recul. J’avais même envie de rentrer dans un domaine spirituel. Mais je suis revenue à mes amours en courant parce que j’adore ce que je fais !

Alors comment gagner en renommée dans le 7ème art?
Pour l’heure, je suis très concentrée sur la télé au Maroc parce que c’est le chemin qui marche le mieux ici et qui me fera connaître au public qui ne me connaît pas assez. Il me découvre parce qu’il ne m’a pas assez vue! Ce qui se passe au Maroc c’est qu’un comédien pour qu’il soit connu et reconnu du public il faut qu’il fasse plusieurs séries. Il y en a pour qui ça marche après une œuvre mais il y en a qui ont fait beaucoup mais on ne les connaît pas même après avoir fait plusieurs rôles. Mon but n’est pas de me faire connaître du public mais c’est important aujourd’hui de se faire connaître du public c’est quelque chose qui peut m’apporter un plus et il n’y a pas énormément de films cinématographiques. C’est ça le problème au Maroc. On est dans un entre- deux. C’est la télé qui prend le dessus sur le cinéma. Et les gens n’y vont plus. Moi j’adore le cinéma, je vais continuer d’en faire au Maroc et ailleurs. Il ne faut pas oublier aussi la Covid. Depuis trois ans, j’avais un rendez-vous avec un réalisateur à Paris. Et je vais le rencontrer ici mais je ne peux le dévoiler, il faut que je le rencontre d’abord. Pour mieux vous répondre, je suis très connue au niveau des professionnels. Je suis une actrice qui donne beaucoup, qui travaille avec mon cœur, mon âme et je voudrais que les gens voient mon travail. Je suis prête !

Et quelle serait votre prédilection ? Ciné ou télé ?
J’adore le cinéma et la télé qui est un autre exercice qui est très bon. J’ai appris dans les séries à être plus performante et efficace. C’est dans la rapidité et réactivité que ça se fait. Le scéanrio est à lire très rapidement. Il faut se fier au réalisateur et à notre instinct. J’ai travaillé par exemple dans un film international, j’ai l’impression que j’ai fait un sublime exercice pour pouvoir jouer partout. A la télé on peut faire de très jolies choses efficacement. J’aime les deux.

Qu’en est-il de l’évolution de votre parcours d’artiste en France ?
Je ne suis plus en France depuis 5 ans. Dès lors, je me suis installée au Maroc. J’ai vécu six mois en Belgique. J’ai fait des films un peu partout donc je connais aussi le cinéma espagnol et l’allemand. C’est vrai qu’en France, et c’est ça qui m’a faussé la route, un acteur télé est catalogué ainsi. Mais ce n’est plus le cas, ça commence à changer depuis Netflix. Mais avant, un acteur télé n’était pas considéré, il faisait plus le cinéma. Ce que je trouve sincèrement dommage ! C’est ce que j’avais en tête, c’est pour ça que je ne faisais pas de télé. La seule que j’ai faite c’était «la brigade» de Adil El Fadili. Aux Etats-Unis un acteur peut faire du théâtre, de la télé, du ciné. C’est formidable et parfait qu’un acteur au Maroc puisse faire des séries, du ciné et les planches. Je vais au théâtre d’ailleurs au Maroc, j’adore ça, je vois les acteurs venir sur les planches et je vais faire ça, c’est un de mes projets. Je suis très contente qu’il y ait cette ouverture qu’il n’y avait pas à l’époque en France.

Et que pensez-vous des influenceurs? vous croyez vraiment qu’ils piquent la place à des stars ?
Déjà, pour influencer il faut le faire dans le bon sens surtout dans le domaine artistique. Il y a des gens qui sont bien. Je ne suis pas assez fan de ce mot influenceur, c’est quand même une responsabilité énorme. Pour ma part, c’est mon travail qui va parler pour moi. Je suis au Maroc, j’ai une actualité et bientôt un autre tournage.

Alors pourrions-nous avoir un avant-goût de ce tournage?
C’est pour très bientôt mais je peux pas en parler pour le moment.

Selon vous, qu’est-ce qu’il faut au cinéma marocain pour plus d’envol outre la visibilité qu’il a ?
Il faut oser tout simplement. La nouvelle génération comme Asmae El Moudir et Kamal Lazreq, ce sont des gens qui osent et s’ouvrent. Il faut croire en soi, avoir de la bienveillance sans être dans je suis meilleur que l’autre. Quand je vois les gens dans le cinéma dans le monde, ils s’entraident entre eux, s’inspirent mutuellement. Au Maroc, on s’auto-casse. Je ne suis pas dans cette démarche. La calomnie des gens ce n’est pas ça qui va élever. Pour ma part, le karma j’y crois. La plupart des plus grands réalisateurs sont humains. Je ne suis pas en train de généraliser. Il faut avoir confiance, et s’aimer voire aimer les autres.

Un dernier mot ?
Je suis également scénariste. Dans ce sens, je trouve que la sensualité, la beauté, l’amour ça passe par des sentiments de l’intérieur. C’est le suggestif, c’est ce qui est plus fort ! J’ai pour l’heure trois scenarii aboutis. J’en ai soumis un à un producteur mais on va voir. Un autre pour lequel je vais partir en résidence. C’est un mélange de comédie romantique et fantastique, mes genres préférés. Le 3ème est une série dramatique.

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